Les événements récents au Sahel démontrent que la stabilité dans cette partie de l'Afrique ne peut être garantie sans "une forte implication" du Maroc qui "doit agir pour empêcher que la situation au Mali ne dégénère dans toute la région", écrit mercredi le portail d'information français "Atlantico". "Déstabilisé par des mouvements terroristes, le Mali inquiète les pays environnants. Si l'Algérie s'est auto-proclamée gendarme du Sahel, c'est son voisin marocain qui tient entre ses mains l'avenir de la région", souligne le site dans une analyse signée Charles Saint-Prot, Directeur de l'Observatoire d'études géo-politiques de Paris (OEG). Jusqu'à présent le régime algérien "a prétendu être le chef de file d'une structure régionale de lutte contre le terrorisme qui était surtout un moyen d'exercer une influence et de se valoriser auprès des Etats-Unis et des pays européens, qui sont par ailleurs sévères sur la situation politique et économique de l'Algérie", rappelle-t-il, soulignant que cette gestion sécuritaire algérienne s'est soldée par un "échec patent". Il explique cet échec par "le fait qu'Alger s'est ingénié à écarter l'autre grand de la région, le Maroc, de toutes les structures régionales de coopération en matière de sécurité et de défense". "Depuis des décennies, Alger nourrit des ambitions hégémoniques dans la région" qui l'ont conduit, dans les années 1970, "à créer de toutes pièces l'affaire du Sahara marocain, avec l'aide du bloc communiste, afin de s'octroyer un accès vers l'Atlantique et affaiblir le Maroc". De ce fait, l'auteur observe que la position actuelle de l'Algérie est "assez incompréhensible". "D'une part, elle prétend défendre l'intégrité du Mali et être hostile à l'instauration d'un Etat de l'Azawad, sachant qu'il y a une forte minorité touarègue en Algérie, et, d'autre part, elle travaille à la création d'un Etat fictif au Sahara marocain, c'est-à-dire qu'elle porte atteinte à l'intégrité du Maroc", explique-t-il. Tout en fustigeant "l'incohérence" de la politique d'Alger, le Pr Saint-Prot souligne que "le jeu algérien est dangereux et d'autant plus vain que le Maroc est une puissance saharienne, sahélienne et africaine de premier ordre que personne ne peut ignorer". "Rien ne peut se faire sans le Maroc qui est naturellement un pays du champ, puisqu'il a des centaines de kilomètres de frontières avec la Mauritanie", affirme-t-il. L'auteur rappelle la politique africaine d'envergure et crédible du Maroc, ainsi que la coopération économique et les investissements marocains dans le continent, qui confèrent au Maroc "un important capital de confiance sur la scène régionale, comme sur la scène internationale". En outre, le royaume "est totalement impliqué dans la lutte antiterroriste et a les compétences nécessaires et une vision claire et sans équivoque, ce qui n'est pas le cas de tout le monde", ajoute l'expert français. "Personne ne peut prétendre se passer de l'expertise du Maroc dans la recherche d'une solution au problème malien et, plus largement, à la question de la sécurité régionale", conclut-il.