Une excellente ambiance, de la joie et beaucoup de plaisir à suivre les péripéties des éliminatoires qualificatifs aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Un public tout, relativement, nombreux pour un taekwondo qui vient juste de sortir d'une crise qui aura duré quatre ans et plus. Mais il fallait compter sans la volonté de Driss El Hilali et son staff administratif, le S.G Daoudi, Hicham El Ouardi l'informaticien, Mohamed Blane, Saïd Raji, et son staff technique chapeauté par Smaïli Hassan. Il aura fallu à M. El Hilali et à son bureau quelques mois de travail de restructuration, jour et nuit, pour remettre la fédération sur les rails. C'est fait, et le Maroc tient son premier qualifié aux Jeux Olympiques de Rio dans une discipline, dont le budget ne représente même pas le 0,0001% par rapport à celui de la plus décevante des disciplines, à savoir le sport le plus populaire au pays. Loin de nous l'idée de remuer le couteau dans la plaie et de revenir sur les failles qui entravent la politique sportive au Maroc. Toujours est-il que le taekwondo vient de confirmer l'adage : l'argent ne fait pas nécessairement le bonheur, en gratifiant les Marocains et fans du taekwondo d'un premier qualifié, Omar Hajjami (-58kg) du Club Imaïli de Meknès qui a battu le favori du tournoi, en l'occurrence le Libyen Youssef Chriha par KO. Cerise sur le gâteau, le public soussi, relativement nombreux à la salle Al Inbiaât samedi, a vécu une journée des plus extraordinaires, pleine de joie et de liesse et une véritable symbiose s'est créée entre lui et les troupes musicales qui animaient ces qualifications africaines. Une ambiance qui allait crescendo quand la jeune troupe des taekwondoïstes de l'IR Tanger a présenté un des plus beaux numéros de la journée et qui a enthousiasmé les juges et les arbitres étrangers, le public et la pléiade d'officiels qui a tenu à assister à ce tournoi. Il y avait là Nawal El Moutawakil qui a donné au Maroc sa première médaille d'or aux Jeux de Los Angeles en 84, le président de la Fédération Internationale de Taekwondo, le président de la Fédération Africaine de la même discipline, Mme Zineb El Aadaoui la dynamique wali de la région Souss-Massa, ses proches collaborateurs, le Directeur des Sports au ministère de la Jeunesse et des Sports M. Azeroual, le secrétaire général et trésorier du CNOM, M. Benabdenbi. Toute cette assistance fut une véritable consolation et un soutien psychologique pour El Hilali et son bureau fédéral qui ont été lâchés par les grands sponsors ceux qui ne prêtent qu'aux riches, ceux qui « toussent » (traduisez k'hob) sur un simple coup de téléphone venu sûrement d'une personnalité bien placée. Bref, ainsi va le monde du sponsoring sportif au Maroc. Dimanche on attendait encore trois autres combattants marocains. Deux dames : La gendarme de l'ASFAR Hakima Meslahy (-57kg) et la championne d'Afrique Wiam Dislam de Marrakech (+67kg), et Faiçal Saïdi (-68kg). Soutenus par un large public venu nombreux encourager leurs compatriotes, les trois athlètes se sont battus de toutes leurs forces pour arracher leur qualification aux Jeux de Rio 2016. Si Wiam et Hakima ont eu leur billet en poche, Saïdi, pour sa part, est tombé face à l'Egyptien Zaki Ghofrane N°2 africain. Le Maroc a, donc, pu placer trois combattants sur quatre. Un exploit quand on sait que ces combattants ont été privés de compétition durant presque quatre années. C'est donc à leur sueur et leur courage, mais aussi à l'amour qu'ils portent tous au drapeau national, eux, leur staff technique et administratif.