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Les tendances lourdes du développement économique et social au Maroc : L'offre d'emplois exclut les techniciens supérieurs, les ingénieurs et les diplômés de haut niveau
Le récent rapport du Haut commissariat au plan relatif aux objectifs du millénaires fait le point sur le développement économique et social du Maroc dans le cadre des OMD, portant sur la période 2000 à 2015. Il met en relief les principales réalisations en matière de réduction de la pauvreté et de niveaux de vie. Il dégage l'horizon des perspectives de ce développement qu'il prétend durable. Le Maroc peut se prévaloir d'avoir été en mesure d'honorer ses engagements au titre des OMD, à l'horizon de 2015. Ces objectifs ont été, en quasi-totalité, réalisés ou en voie de l'être à cet horizon, annonce le rapport sous la plume de M. Ahmed Lahlimi, haut commissaire au Plan.. Selon les données provisoires de l'Enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages, le niveau de vie par habitant s'est amélioré de 3,3 %, entre 2001 et 2014, avec des taux plus favorables pour les catégories sociales modestes et intermédiaires. C'est ainsi que la part dans la consommation globale des 10 % des ménages les moins aisés a augmenté de 7,7 %, celle des 10 % les plus aisés ayant baissé de 5,4 %. Dans ces conditions, les inégalités sociales appréhendées par la consommation ont amorcé, entre 2007 et 2014, une première inflexion de leur tenace rigidité à la baisse. Mesurées par l'indice de Gini, elles ont affiché une baisse de 4,7 % à l'échelle nationale (passant de 0,407 à 0,388). Elles ont fortement baissé de 6,8 % en milieu urbain et de 4,8 % en milieu rural. L'amélioration globale des niveaux de vie et la réduction des inégalités sociales ont contribué à réduire sensiblement la pauvreté et la vulnérabilité. L'extrême pauvreté est pratiquement éradiquée. Le taux de pauvreté absolue est aujourd'hui sans signification statistique à l'échelle nationale, négligeable en milieu urbain et fortement en baisse à 8,9 % en milieu rural. La pauvreté multidimensionnelle, selon l'approche adoptée par le PNUD dite d'Oxford, avec un taux de 6 % à l'échelle nationale est sans signification statistique en milieu urbain et a baissé très fortement en milieu rural à 13,1 %. De son côté, la vulnérabilité à la pauvreté, appréhendée selon l'approche de la Banque mondiale, même si elle s'avère faible en milieu urbain avec une incidence de 6,9 %, se maintient malgré une forte baisse en milieu rural où elle est passée de 30 % à 18 %. L'enseignement primaire est pratiquement généralisé. L'alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans est en voie de l'être, avec toutefois une amélioration plus significative parmi les filles que les garçons. Le taux d'alphabétisation de la tranche d'âge de 10 ans et plus aura été en deçà de la cible fixée par les OMD. A tous les niveaux de l'enseignement, la parité entre les sexes est pratiquement atteinte grâce à une discrimination positive avec un taux de progression plus important en milieu rural. L'accès de la population à l'eau potable et à l'électricité a été généralisé à un rythme soutenu, alors que l'assainissement liquide est en voie de l'être en milieu urbain avec un taux de près de 90 % en 2014, dans un contexte où la proportion de la population urbaine logeant dans les bidonvilles ou dans des habitations sommaires est passée de 9,2 % en 1994 à 5,6 % en 2014. Transition démographique avancée Avec une population où les personnes de moins de 40 ans représentent plus de 62 % et celles de moins de 30 ans plus de 54 %, le Maroc bénéficie de l'aubaine d'une transition démographique particulièrement avancée. Sous l'effet de la baisse de la mortalité et de la fécondité, la forte diminution du poids relatif de la population âgée de moins de 15 ans, passant de 31,2 % en 2004 à 28 % en 2014 pour atteindre 20,9 % prévu en 2030, est une des sources de cette aubaine. L'autre source procède de l'accroissement continu, jusqu'en 2030, de la population active âgée de 15 à 59 ans qui, par ailleurs, s'accompagne d'une baisse des effectifs âgés de 15 à 29 ans qui en constituent la matrice de reproduction. Malgré l'amélioration progressive du niveau de formation de cette tranche d'âge, l'offre d'emplois est demeurée plus accessible à la main-d'oeuvre de faible et de moyen niveau d'instruction, excluante pour les techniciens supérieurs et les ingénieurs des grandes écoles et pénalisante pour les formations générales et les diplômes de haut niveau. C'est ainsi qu'en 2013 le taux de chômage varie de 2,3 % pour les personnes n'ayant jamais été scolarisées à 18,2 % pour celles ayant eu une scolarité de dix à douze ans. Cette situation ne s'améliore relativement qu'au-delà d'une durée de scolarité de dix-sept à dix-neuf ans avec, cependant, un taux de chômage de l'ordre de 16 %.