Chaque année commence la course aux Oscars, ces Prix attribués aux films américains et même étrangers distribués dans le comté de Los Angeles, films qui se sont distingués durant l'année passée. Depuis 1929, les Oscars sont attribués par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences pour récompenser les différents métiers du cinéma, allant du scénario aux effets spéciaux, du montage à l'interprétation, de l'image à la musique, du décor aux costumes... Pas moins de vingt Prix récompensent les œuvres essentiellement américaines et mettent en valeur les compétences techniques et créatives du monde du cinéma et dont les efforts sont nettement visibles sur les films. Parmi les Prix attribués, l'Oscar du meilleur film étranger, rebaptisé meilleur film de langue étrangère, et qui n'existe que depuis 1947, c'est dire à la fin de la seconde guerre mondiale, nous intéresse tout particulièrement car il permet au cinéma marocain de prendre part à la course. Pour les Oscars 2016, le Maroc vient de proposer le dernier film de Driss Mrini intitulé "Aida", dont l'histoire tourne autour d'une juive-marocaine revenue au pays à la recherche de ses racines. Ce n'est pas la première fois que le Maroc participe à la sélection des films puisque, dans le passé, les longs métrages "Où vas-tu Moshé?", tout comme "Ali Zaoua", "Casanegra" et "Les chevaux de Dieu", avaient tenté leur chance à différentes dates. Cependant, ces films étaient éliminés dès le premier tour, comptant quelques 70 films, car jugés sans valeur technique ni artistique en comparaison avec les autres films de la sélection. La seule force thématique, qui nous a touchés ici, n'est pas suffisante pour se maintenir dans la course. Néanmoins, il arrive que des films issus du tiers-monde arrivent jusqu'aux nominations, voire même décrochent l'oscar en question. Pas plus loin que l'année dernière, le film mauritanien "Timbuktu", réalisé par Abderrahman Sissako, lauréat de deux pris à Cannes 2014, récompensé par sept Césars en 2015, nominé d'abord, a failli décrocher le prix américain, tout à l'honneur de l'Afrique, du Monde arabe et du Tiers-monde en général. Deux années plus tôt, c'était le tour du film iranien "Une séparation" d'Asghar Farhadi qui reporta l'Ours d'or du meilleur film, les Ours d'argent de la meilleure actrice et du meilleur acteur pour tous les comédiens lors de la Berlinale 2011, le César du meilleur film étranger et enfin l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. A voir ces films, appréciés par les plus importantes revues spécialisées, l'on se rend compte que le cinéma a encore du chemin à parcourir pour produire une oeuvre cinématographiquement et mondialement valable.