Une enveloppe budgétaire de 77 milliards de dirhams est consacrée au financement des projets du nouveau modèle de développement des provinces du Sud du Royaume, a annoncé pour sa part le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. La mise en oeuvre de cette vision ambitieuse permettra de contribuer à multiplier le produit local global et de créer 120.000 postes d'emploi, et partant hisser les provinces du Sud du Royaume à même de leur permettre de jouer pleinement leur rôle en tant que passerelle régionale, hub économique africain et un lien avec l'Europe, a souligné M. Boussaid, dans son allocution devant SM le Roi. Présentant les grandes lignes de ce nouveau modèle de développement, le ministre a relevé qu'il se base sur des axes qui consistent notamment en la création de pôles compétitifs capables de créer une nouvelle dynamique et des opportunités d'emploi nécessaires au profit des jeunes et des femmes, de consolider le développement intégré et de promouvoir la dimension culturelle en se basant sur la gouvernance responsable dans le cadre de la régionalisation avancée. Il s'agit également de consacrer les droits de l'Homme en vue de consolider la confiance et la démocratie, de garantir le développement durable, tout en améliorant les réseaux liant les provinces du Sud, d'une part, l'ensemble du reste du Royaume et, d'autre part, les pays de l'Afrique subsaharienne. M. Boussaid a, à cet égard, ajouté que ces infrastructures de base permettront à la région de s'ériger en un nouveau modèle de développement plaçant le citoyen au coeur de tous les programmes et projets, relevant que la mise en oeuvre de cette stratégie se fera également à travers le renforcement des mécanismes de développement, l'accompagnement du secteur de production, l'intégration des petites et moyennes entreprises (PME), la dynamisation du développement social et la promotion de la culture hassanie. Cette stratégie, a poursuivi le ministre, passe aussi par la gestion continue des ressources naturelles, la protection de l'environnement, le renforcement des réseaux de communication, l'élargissement des compétences des régions en leur procurant les mécanismes de travail, ainsi que la mise en place des mécanismes de financement. Dans ce cadre, la dimension économique de ce nouveau modèle vise la mise à niveau des mécanismes de développement conformément au programme de soutien des secteurs de production (phosphates, agriculture, pêche maritime et tourisme écologique), a-t-il expliqué. Concernant le secteur des phosphates et pour lequel une enveloppe budgétaire de 16,8 milliards DH, le ministre a précisé que le projet Phosboucraâ pour le développement industriel se propose de promouvoir le phosphate au niveau local et d'intégrer l'ensemble des maillons de la chaine de production dans l'objectif de l'exportation à même de permettre la promotion optimale des ressources, et partant permettre aux populations locales d'en bénéficier davantage. Concernant les projets de valorisation agricole, ils visent à améliorer les conditions de vie des populations à travers la création d'opportunités d'emploi (11.000 postes d'emploi), la diversification des sources de revenus et l'exploitation rationnelle des ressources naturelles en procédant à une valorisation agricole de la région de Dakhla sur une superficie de 5 ha, une opération qui nécessitera un budget estimé à 1,3 milliard DH. Cette opération passera par le dessalement des eaux de la mer en vue de la préservation de la nappe phréatique. Et la province de Boujdour n'est pas en reste. Elle bénéficiera de projets d'aménagement sur une superficie de 100 ha pour un coût de 465 millions DH. Aussi et dans le cadre de la promotion de l'agriculture solidaire dans les provinces du Sud, il est prévu la réalisation de 50 projets pour un coût de 1,5 milliard DH. Ces projets profiteront à une population estimée à 16.800 personnes. Pour ce qui est de la valorisation des produits de mer et de la pisciculture, il sera procédé à la réalisation d'importants projets au niveau de la région Dakhla-Oued Eddahab permettant la création de 8.000 postes d'emploi. Il s'agit de deux principaux projets se rapportant à la valorisation des produits maritimes (1,2 milliard DH) et de la promotion du secteur de la pisciculture dans trois régions géographiques (3,7 milliards DH). En matière du tourisme écologique, le ministre a fait savoir qu'il sera procédé à la création d'un nouveau pôle touristique et le lancement d'une offre touristique innovante alliant mer, Sahara, culture et dimension écologique tout en développant une offre complémentaire axée sur la culture, l'environnement et les produits locaux. Ce programme touristique prévoit la création de 84 projets pour des investissements estimés à 2,1 milliards DH. S'agissant de la dimension sociale, le programme vise à réaliser un saut qualitatif en matière de qualification des ressources humaines et de renforcement de la dimension culturelle, ce qui permettra de tirer profit de manière équitable des ressources locales, de créer des opportunités d'emploi, de se doter d'équipement de base et de disposer de prestations sociales de haute qualité. Dans ce sillage, il sera procédé à la mise en œuvre de pôle d'excellence à travers la création d'un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) à Laâyoune pour un coût de 1,2 milliard DH. Ce CHU est de nature à améliorer les offres de soins pour les populations et dispenser des prestations médicales de qualité. De plus, il est prévu la création d'un Technopole dans la région de Foum El Oued avec des crédits estimés à 2 milliards DH, une structure qui sera érigée en pôle de formation, de développement et d'innovation technologique et culturelle. S'agissant de la dimension environnementale, M. Boussaid a fait état de la délimitation de trois axes de développement durable, de préservation des systèmes écologiques fragiles à travers la préservation des ressources maritimes et des ressources halieutiques, le développement des énergies renouvelables et la protection des écosystèmes. Et de poursuivre que la réalisation du barrage Oued Noun à la province de Guelmim permettra de faire face au déficit en matière d'approvisionnement en eau potable, de mobiliser les ressources hydriques nécessaires pour l'irrigation des terres agricoles et de contribuer à la protection de la région d'éventuelles inondations. Dans le même contexte, le modèle de développement accorde une importance capitale à l'amélioration de la connexion spatiale de la province du Sud aux autres entités territoriales en vue de bénéficier de toutes les opportunités qu'offre le site géostratégique du Royaume. Pour ce faire, il sera procédé au renforcement et à l'extension de la couverture de la téléphonie mobile de la deuxième, troisième et quatrième générations pour un coût de près de 1 milliard DH, en ce sens que ce projet prévoit de nouvelles connexions via fibres optiques et la modernisation continue des réseaux. A cela s'ajoute, précise le ministre, la construction de la route atlantique rapide Tiznit-Laâyoune-Dakhla afin de relier les provinces du Sud aux autres régions du Royaume, ce qui est de nature à faciliter les échanges commerciaux, à développer les moyens de transport et à garantir la sécurité routière. Ce projet, a-t-il précisé, sera réalisé en deux tranches, dont la première nécessitera des investissements de l'ordre de 8,5 milliards DH. De même, il est prévu la construction du port atlantique sur la façade atlantique pour un coût de 6 milliards DH.