Le scandale du détournement à grande échelle de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés sahraouis dans les camps de Lahmada a bien fini par éclater à la face d'Alger et des locataires polisariens de Tindouf. Ce scandale a tout bonnement contraint l'Union européenne à adopter une position ferme, à reconsidérer à la baisse le volume de l'aide et à insister sur la nécessité de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf, ce que Alger a toujours refusé. L'ONU envisage de son côté de réduire l'aide à partir de juillet prochain. Après ces développements, l'agence de presse algérienne officielle (APS) s'est fendue d'une dépêché plutôt rigolote où elle accuse le Maroc de "tentatives pour réduire l'aide humanitaire aux sahraouis". La politique de l'autruche quoi, encore et encore. Or la réalité est claire comme l'eau de roche et n'attend qu'un sursaut onusien pour pouvoir cerner la problématique. Quand est-ce que, en effet, la communauté internationale va-t-elle se décider à assumer enfin ses responsabilités et procéder au décompte des habitants des camps de la honte de Tindouf ? Le refus des autorités algériennes de permettre au Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU de procéder au recensement desdits habitants des camps est une preuve en soi de l'instrumentalisation de cette population séquestrée au service de calculs géopolitiques d'Alger. Pourtant, au nom d'une conception, paradoxalement dénudée de tout respect des Droits humains, de soutien à tous ceux qui se prétendent en lutte pour la liberté ou en révolution, personne n'ose mettre fin à cette triste mascarade. Les polisariens, dont la crédibilité est en chute libre depuis les révélations sur les détournements des aides humanitaires, crient à qui veut bien les entendre que les aides internationales reçues cette année sont insuffisantes et que les habitants des camps sont confrontés au risque d'une grave crise humanitaire. Alors, pourquoi persister à refuser le décompte des habitants des camps de Tindouf ? Dirigeants algériens et leurs marionnettes polisariens craignent-ils que l'opinion publique mondiale se rende compte qu'elle a été trompée pendant des décennies sur le nombre de personnes qui résident dans lesdits camps ? Le plus étonnant est que nulle organisation internationale ne semble capable de faire respecter les lois internationales et le commun bon sens dans les camps polisariens dans le sud algérien. Drôle de chantage auquel accepte jusqu'à présent de se plier la communauté internationale de la part des dirigeants polisariens et ceux qui tirent leurs ficelles. Soit les organisations humanitaires acceptent de continuer à financer l'enrichissement d'une bande de mercenaires qui retiennent toute une population en otage pour ce faire, soit les polisariens menacent de reprendre les armes. Il faut vraiment être simple d'esprit pour ne pas se rendre compte que c'est du bluff. Ça fait déjà de très longues années que le Polisario n'a plus les moyens d'affronter l'armée marocaine, ses combattants s'étant plutôt reconvertis dans le terrorisme et les trafics en tout genre. Quand à l'Algérie, jusqu'à quand pourrait-elle continuer à refuser le recensement des habitants des camps polisariens installés sur son territoire tout en prétendant ne pas être partie prenante du conflit ? La position algérienne est intenable. Cependant, tant que la communauté internationale n'arrive pas à assumer ses responsabilités et faire comprendre à Alger que la situation des camps polisariens ne peut perdurer indéfiniment dans son état actuel, ce ne sont pas les quelques élites qui profitent pleinement de cette situation qui vont d'eux-mêmes revenir à de meilleurs sentiments. Il est quand même étonnant que se multiplient rapports et réunions internationaux sur le thème de l'insécurité et l'extension de trafics de toutes sortes au Sahara et au Sahel, alors même que la communauté internationale fait semblant de ne pas voir que les camps polisariens, en Algérie, constituent un facteur de déstabilisation important de la région. Il est temps d'arrêter de verser des rançons aux preneurs d'otages polisariens et veiller à extraire les habitants des camps de Tindouf de leur emprise. La communauté internationale est aujourd'hui placée face à ses responsabilités. Soit elle va continuer à céder au chantage des polisariens en continuant à les gaver des aides humanitaires, tout en faisant semblant de s'occuper du sort des habitants des camps de la honte à Lahmada, soit elle se montre à la hauteur du défi et démanteler ce complexe pénitentiaire à ciel ouvert pour permettre aux populations qui y sont séquestrées de regagner leur pays et rejoindre leurs familles. De toute manière, la communauté internationale ne peut plus cacher qu'elle accepte volontairement de se faire rançonner par des terroristes trafiquants, tout en abandonnant à leur triste sort les habitants des camps de Tindouf.