Quelle image se font les polisariens des travailleurs humanitaires européens actifs dans les camps de la honte de Lahmada ? Comment se représentent-ils ces pauvres naïfs qui sacrifient pour eux temps et efforts dans des conditions de vie à peine meilleure que celles que subissent nos compatriotes séquestrés à Tindouf ? Réponse dans un blog polisarien très actif sur la toile, dans un article posté le jeudi 26 août écoulé: «Le bénévolat, on le sait est devenu un “métier” très lucratif surtout pour ceux qui travaillent en permanence dans les pays visés. “Ton séjour et tous les frais sont payés par l'ONG et ton salaire rentre directement dans ton compte et tu n'as pas besoin d'y toucher”. C'est l'idée la plus répandue parmi les armées d'activistes humanitaires en Europe». Et voilà pour les remerciements. On se demande alors ce qu'en pensent ces mêmes travailleurs humanitaires. Combien peuvent bien percevoir ces gens en contrepartie de leurs “sacrifices” ? Car, de toute évidence, les polisariens leur renient tout esprit d'engagement humanitaire. Ce n'est pas aux polisariens, qui exploitent frauduleusement leurs positions pour détourner une bonne partie de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés de Tindouf, dont même le Haut Commissariat aux Réfugiés ignore le nombre exact, que l'on va apprendre que toutes les ONG humanitaires de dimension internationale, pour être plus efficaces dans leurs actions, rétribuent assez modestement leurs volontaires. Des volontaires qui ont souvent des profils assez pointus, médecins, psychologues, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, administrateurs, logisticiens, ingénieurs agronomes, etc. «J'ai travaillé dans l'humanitaire plusieurs années. Je viens de rentrer après deux ans en Haïti pour l'ONU et différentes missions au Pérou, au Darfour. Le retour est difficile et solitaire», témoigne une volontaire humanitaire française au journal on line, «Rue89», dans un article publié en décembre 2008. «L'humanitaire est un espace de liberté, l'urgence est excitante. Mais au retour, on se retrouve décalé par rapport à son pays», précise un autre travailleur humanitaire. «L'après mission (en étranger, comme dans les camps de Tindouf par exemple, ndlr) s'effectue souvent dans la solitude, une fois passée l'euphorie des retrouvailles. Aux difficultés psychologiques s'ajoutent des problèmes matériels. Le niveau de vie français est plus élevé que le salaire des volontaires internationaux», explique la journaliste Julie Banos, rédactrice de l'article. La fondation suisse Antarès, spécialisée dans le financement de la recherche contre le Cancer, a même publié un guide de bonnes pratiques «Pour la gestion du stress chez les travailleurs humanitaires». Le président de cette fondation, Pim Scholte, a écrit à ce sujet: «En tant que domaine de travail, l'apport d'aide humanitaire se caractérise souvent par son imprévisibilité et par les perturbations permanentes auxquelles il est soumis ainsi qu'à l'insécurité. Ces circonstances menacent la qualité de l'aide fournie et peuvent exposer le travailleur humanitaire à un stress sévère. La nécessité pour les organismes humanitaires de gérer le stress de leur personnel est évidente». Mais il est vrai que ce n'est pas à la bande à Abdelaziz, spécialisée dans le racket indirect des populations des camps, en mendiant en leur nom et en prélevant largement sa “part” sur l'aide reçue, de tenir compte du stress subi par les travailleurs humanitaires pendant et après leur séjour dans les camps de la honte. Le stress intensif et permanent imposé aux populations des camps de Lahmada est le fondement même du fonds de commerce d'Abdelaziz et ses complices. L'endroit même choisi par la Sécurité militaire algérienne pour installer les camps de séquestration des populations déplacées par les bandes armées des polisariens est si pauvre en eau et en pâturage que c'est en soi une source de stress permanent pour des populations aux activités essentiellement pastorales. De familles autrefois libres de faire paître leurs troupeaux là où il y a de bons pâturages et des sources d'eau pour les hommes et les bêtes, tout en prenant plaisir à boire du thé le soir au bord des dunes, en récitant de la poésie, les familles sahraouies déplacées ont été transformées en populations sédentarisées dans d'affreuses conditions en vue de servir de mobile à la mendicité de l'aide humanitaire. Les deux otages espagnols libérés, «une poignée d'aventuriers» Il n'est donc question ni de “métier très lucratif”, ni de “séjours” agréables, surtout dans les conditions des camps de Lahmada. Les personnes qui se lancent dans ce genre d'aventures le font le plus souvent parce qu'elles croient pouvoir partager avec les autres, donner un peu d'eux-mêmes pour ceux qui en ont le plus besoin, même s'ils ne manquent pas ainsi de se faire exploiter ainsi que leur image de marque, par des personnes totalement dénuées de tout scrupule. Et ce n'est pas parce que les criminels du “Polisario” tiennent des discours à la sauce “gauche révolutionnaire” qu'on peut les croire pour autant sans être taxé de naïveté grotesque. Un humanitaire averti commencerait d'abord par analyser le comportement même des dirigeants du “Polisario”, en tant qu'élite détentrice d'un “pouvoir”, envers les populations, c'est-à-dire la masse, dont ils prétendent défendre les intérêts, pour savoir à quoi s'en tenir réellement. Un unique et très simple indicateur est suffisamment révélateur à ce sujet. Alors que les jeunes des camps de Lahmada, qui constituent une large part de la population séquestrée, peinent à réunir assez d'argent pour se marier et fonder un foyer, l'élite “révolutionnaire et progressiste” polisarienne semble avoir un net penchant pour la polygamie. En fait, les travailleurs humanitaires desquels il est le plus question dans l'article du blog polisarien, ce sont les deux anciens otages espagnols de l'AQMI, Albert Vilalta et Roque Pascual, enlevés au nord de la Mauritanie en novembre 2009 et détenus au nord du Mali jusqu'à leur récente libération. Et là, le rédacteur de l'article est allé assez loin dans l'infamie. «Fallait-il prendre des risques aussi grands pour une poignée d'aventuriers ?», se demande le polisarien en remettant en cause les efforts fournis pour libérer les otages espagnols. Car, à l'instar de leurs commanditaires algériens, les polisariens semblent ne pas avoir apprécié que le gouvernement espagnol ait fait ce qui lui semblait juste pour sauver la vie de ses deux otages détenus par une bande de l'AQMI. Ce qui semble particulièrement ingrat, vu le nombre de sympathisants espagnols bernés par le discours des polisariens et sympathisants de cette fausse cause. «Le principe des pays dits démocratiques est de ne jamais négocier avec les terroristes. Jamais. Et de ne jamais accepter le chantage des terroristes. Jamais !» D'abord, en quoi est-ce que cela regarde le “Polisario”, ce que fait où ne fait pas le gouvernement espagnol pour sauver la vie de ses citoyens ? Le gouvernement espagnol a fait son choix de stratégie à appliquer à ce sujet et le Maroc, pourtant très ferme et sévère envers le terrorisme, a discrètement apporté son soutien, comme l'a précisé M. Alfredo Pérez Rubalcaba, ministre de l'Intérieur espagnol, lors de la conférence de presse tenue à l'ambassade d'Espagne à Rabat, le 23 août dernier. Et c'est plus d'une fois que les Espagnols ont pu constater l'efficacité des agents de renseignements marocains. Mais tout s'explique quand on se rappelle que le polisarien n'est que la “voix de son maître”. Et ce que le créateur et manipulateur du “Polisario” craint le plus, c'est justement de se faire «barrer la route au leadership algérien dans la croisade contre le terrorisme et le crime organisé» (sic !). Le DRS (service de renseignements) algérien doit être vraiment insatisfait de l'absence d'impact de ses canaux de transmission habituel dans la presse algérienne, qui n'ont pourtant pas manqué de dénoncer à cor et à cri les efforts déployés par le gouvernement espagnol pour la libération des deux otages, pour en arriver à mobiliser même ses nègres de la plume polisariens dans cette «croisade». En tout cas, pour un pays qui veut s'ériger en futur “leader” de la guerre contre le terrorisme et le crime organisé au Sahel, l'Algérie ferait mieux de balayer devant sa porte. Pas plus loin que le mercredi 1er septembre, en pleine journée, un véhicule léger bourré d'explosifs s'est jeté sur un convoi de l'armée dans la wilaya de Boumerdès. L'attentat suicide a fait au moins deux morts et neuf blessés, selon un bilan provisoire. Quand aux dirigeants polisariens, ils feraient mieux d'ouvrir au plus tôt les portails des camps de la honte et permettre aux citoyens marocains qui moisissent depuis des décennies, de rentrer chez eux avant que “les armées d'activistes humanitaires” européens ne se réveillent de leur torpeur, en prenant conscience du nombre d'années passées à se faire berner et instrumentaliser, et, écoeurés, ne décident de laisser tomber d'un seul coup ces pauvres hères.