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Pour une poignée de riz...
Tindouf a son Bouâzizi et la mafia du Polisario son insurrection
Publié dans L'opinion le 14 - 05 - 2014

Noyés dans du carburant, après une indigestion mortelle de riz et de pâtes. C'est ainsi que les «capos» de la mafia Polisario verront s'achever leurs tristes destins. On a presque envie d'en rire. Si ce sont le courage des soldats marocains et l'armement des FAR qui ont stoppé, au-delà du mur de protection des provinces du sud, les hordes de mercenaires polisariens à la solde d'Alger, ce sont, étrangement, ces deux produits essentiels dans la vie quotidienne des habitants des camps de la honte de Lahmada, qui vont finir par terrasser définitivement ce virus sorti tout droit des laboratoires de la sécurité militaire algérienne.
Les manifestations qui ont éclaté, dimanche 11 mai, dans le camp appelé «Laâyoune», situé à quelques 13 Kms au nord est de Tindouf, en Algérie, révèlent bien plus que le ras-le-bol des habitants des camps de la honte de Lahmada face à la misère dans laquelle ils sont sciemment maintenus et aux mensonges des «capos» mafieux du Polisario. L'élément catalyseur même de ce nouveau soulèvement dans les camps de séquestrés de Tindouf, en pleine ébullition depuis quelques mois déjà, suscite bien des questions. Il a suffit qu'un jeune chômeur habitant dudit camp, El Ghilani Lhacen Lhoucine Boumrah, en quête de moyens de subsistance pour nourrir sa famille, brave un refus d'autorisation de construire une petite boutique concomitante à sa demeure pour que s'enclenche le mécanisme infernal de la répression, qui a suscité un soulèvement, écrasé par un plus grand déchaînement de répression.
Le camp «Laâyoune», le plus excentré au nord de Tindouf, à proximité de la route nationale 50, qui relie cette ville à Oum El Assal et Hammaguir, est éloigné de 62 Kms de la frontière marocaine et 74 Kms de la frontière mauritanienne. Près d'un millier d'habitants dudit camp ont manifesté, dimanche dernier, donc, devant le siège de la «Wilaya», exigeant la libération d'El Ghilani. Faute de répondant de la part des gardes chiourmes, les manifestants ont commencé par saccager le véhicule du wali du camp «Laâyoune», Hamma Bounya, avant de prendre d'assaut le siège de la wilaya et l'incendier. Les mercenaires polisariens présents se sont contentés de sauver la peau du wali, blessé par les manifestants en colère, et appelé des renforts. Bien sûr, la foudre polisarienne s'est aussitôt abattue sur les habitants dudit camp, les arrestations s'étant multipliées pour tenter d'étouffer la révolte. Motif invoqué pour enfermer en geôle les récalcitrants, qualifiés de «bande traitresse» par les polisariens : «Tentative d'incendier une khaïma vide», dressée à l'occasion d'un festival de cinéma !
Pas de Javier Bardem, de Dame Kennedy ou autres «bons» chrétiens de l'ACAT à l'horizon pour faire scandale sur la scène internationale... Le dissident Mustapha Ould Sidi Mouloud et le chanteur contestataire Najm Allal sont très bien placés pour savoir que certaines organisations internationales et célèbres «militants» des Droits de l'Homme ne s'intéressent jamais aux victimes du Polisario, ou le plus vaguement possible. Dieu merci, les séquestrés des camps de Tindouf n'en ont pas besoin. Le déroulement séquentiel du principe de causalité s'étale, depuis quelques mois, de manière spectaculaire dans les camps de la honte de Lahmada.
Les mercenaires polisariens sont bel et bien parvenus à cerner le foyer de l'insurrection populaire, le camp «Laâyoune», à l'instar des autres camps d'ailleurs, a été ceinturé de remblais et ses accès verrouillés. Mais il est désormais hors-contrôle en interne. Cette situation, en soi, est symbolique du temps des désillusions entamé dans les camps de Tindouf, en Algérie. Pour un mouvement structuré selon les normes révolutionnaires marxisantes, perdre le contrôle des esprits, c'est tout perdre. Le bloc communiste a implosé du simple fait que les populations qui en constituaient le socle ont cessé d'y croire.
Attaghyir
Quand les jeunes militants du Mouvement des Jeunes pour le Changement, Attaghyr, prêchent de plus en plus manifestement dans les camps de Tindouf, en Algérie, la pertinence de la solution marocaine de l'autonomie élargie dans les provinces du sud du Royaume, c'est que l'illusion de l'indépendance ne fait plus effet. Même les «purs des durs» du mouvement Khatt Echchahid ont tiédi leur discours «révolutionnaire», prenant conscience que la fidélité à «l'orientation du martyre» passe par une interprétation plus intelligente des principes qui ont guidé El Ouali Mustapha Sayed.
Servir la cause des sahraouis, c'est d'abord permettre à ceux des camps de rentrer chez eux, dans les provinces du sud du Maroc. C'est d'ailleurs pour l'avoir bien compris, il y a près de quarante ans déjà, et tenté de trouver une issue, qui ne correspond toujours pas aux attentes des parrains algériens, qu'El Ouali s'est retrouvé criblé de balles par ses propres «amis», sur ordre de la sécurité militaire algérienne.
Mais comment est-ce que la construction d'une simple échoppe peut-elle entraîner un tel enchaînement de réactions ? Les militants du Attaghyr, qui ont beaucoup fait parler d'eux ces derniers temps dans le bagne à ciel ouvert de Tindouf, ont, bien entendu, profité de l'occasion pour faire entendre à nouveau leurs voix, appelant encore une fois à mettre fin à leur instrumentalisation par les dirigeants polisariens au profit des chimères géopolitiques de ceux d'Algérie. Mais ce n'est là que la partie visible de l'iceberg.
Le riz et les pâtes constituent des aliments de base dans les habitudes culinaires des sahraouis. Et le carburant est tout aussi vital pour se déplacer dans les vastes étendues désertiques du Sahara. Qui contrôle le commerce de ces deux produits s'assure richesse et puissant levier de pression sur les habitants des camps de Tindouf. Le riz et les pâtes que reçoivent les séquestrés des camps sous forme de dons sont revendus en bonne partie par la mafia Polisario, à Zouirat et Bir Oumkrine, en Mauritanie. Le carburant est écoulé localement, au triple des prix pratiqués à Tindouf, pourtant situé juste à quelques dizaines de kilomètres des camps. Ou encore plus cher aux terroristes jihadistes du nord du Mali.
Ce trafic se déroule, néanmoins, au vu et au su de tous, depuis de longues années. C'est mêlé au chômage et à la pauvreté d'une population essentiellement jeune, du fait d'un taux de croissance démographique élevé, que ces abus des capos de la mafia Polisario sont devenus tout à fait intolérables pour les habitants des camps de la honte.
L'erreur des polisariens aurait été de pousser la méchanceté jusqu'à empêcher un jeune chômeur de «s'auto-employer» en installant un petit commerce. Ce n'est pas sans rappeler un certain chômeur tunisien et sa charrette gagne-pain. Un Bouazizi à Tindouf !
52° à l'ombre
Pour les jeunes sahraouis du mouvement Attaghyr, les choses sont claires. Ceux qui ont menti à leurs parents depuis des dizaines d'années, les ont intoxiqués de propagande anti-marocaine depuis leur plus tendre enfance, n'ont jamais cherché le bien des populations sahraouies. Ils se sont contentés de les enfermer dans les camps de la honte de Lahmada, en Algérie, pour servir les ambitions géopolitiques de ce pays et de mendier sur leur dos des aides internationales, dont ils détournent une bonne partie pour s'enrichir.
Il est un petit détail dans les informations publiées à propos du récent soulèvement du camp «Laâyoune», qui peut paraître sans importance mais donne un aperçu implacable sur le vécu quotidien épouvantable des séquestrés dans camps de la honte en Algérie. Sur les sites polisariens qui relatent l'événement, il est question du véhicule «climatisé» du wali du camp qui a été dévasté par les manifestants. Et des villas «climatisés» habités par les capos de la mafia polisarienne et leurs familles, qui fuient quand même la chaleur estivale vers leurs «pied-à-terre» à Alger, Oran ou Sidi Bel Abbés, si ce n'est des vacances de rêve sur le dos des séquestrés des camps de la honte en France ou en Espagne.
Dans les camps de Tindouf, en Algérie, la température atteint 52° à l'ombre ! Imaginez la fureur des manifestants du camp «Laâyoune», ce fameux dimanche dernier, quand les miliciens polisariens ont tenté de les disperser en les arrosant de jets d'eau... potable ! Comble du mépris envers les assoiffés de liberté des camps polisariens en Algérie.
L'autre indice de l'aspect prégnant du temps des désillusions dans les camps de la honte, la passivité avérée des miliciens du camp «Laâyoune», qui se sont contentés du minimum pour faire face au déferlement du millier de manifestants à bord de véhicules sur le siège de la wilaya. Il a fallu que Abdelaziz envoie ses propres cerbères pour imposer le siège et le black-out du camp. Ce fait vient en confirmer un autre, tout aussi récent, celui du message vidéo diffusé par la chaîne «Laâyoune TV», où des personnes, en treillis et visages masqués, qui se sont présentés comme des «soldats» du Polisario, affirment avoir rejoint le mouvement Attaghyr et dénoncent la mafia polisarienne. Chaque camp polisarien serait, selon leurs déclarations, le fief d'un gang militaire. Tous ces gangs militaires sont spécialisés, outre l'escorte de convois de narcotrafiquants, dans le trafic de carburant, qui est écoulé soit en Mauritanie, soit, très cher, aux bandes jihadistes du nord du Mali.
Les jeunes «soldats» polisariens qui croient porter les armes pour défendre une «noble cause» ? Réduits en bergers surveillant les troupeaux de chameaux des «capos» de la mafia Polisario.
Échec
Récemment, 19 habitants des camps de la honte, allés à Dakhla dans le cadre des visites familiales organisées par le HCR, ont refusé de retourner dans les camps. Deux semaines plus tôt, se sont 16 personnes qui ont eu exactement la même attitude. Des cas parmi tant d'autres, dans un flot continu de gens fuyant l'enfer des camps de la honte, en Algérie. C'est plutôt la continuité de ce programme de visite même, instauré par le HCR depuis 2004, qui serait ainsi menacée. Une issue de secours pour les séquestrés intolérable pour ceux qui, pour les couper du reste du monde, ont littéralement cerné les camps de remblais.
En quelques semaines, les capos mafieux polisariens et leurs parrains algériens ont vu d'abord la campagne «droit-de-l'hommiste» pour salir l'image du Maroc sur la scène internationale échouer. Ensuite, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopter sa résolution annuelle sur le Sahara, sans mettre entre parenthèse la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, puisqu'aucun élargissement des compétences de la MINURSO n'a été décidé. Enfin, le départ du pro-polisarien démembreur d'États, Wolfgang Weisbrod-Weber, de la direction de ladite MINURSO.
Pendant ce temps, les jeunes des camps de la honte, en Algérie, sont entrés en quasi-insurrection, avec des manifestations épisodiques qui donnent lieu à des campagnes de répression sauvages, depuis quelques mois. Une oppression polisarienne que la chaîne «Laâyoune TV» s'empresse de dévoiler, à travers la diffusion de vidéos, tournées directement dans les camps, dénonçant corruption et répression. Cette chaîne de télévision est aussi suivie par les séquestrés des camps de Tindouf que haïe par les capos de la mafia polisarienne. Une occasion d'adresser nos félicitations à cet ancien confrère au sein de L'Opinion qui est l'actuel directeur de Laâyoune TV, Mohamed Laghdaf, pour l'éclairage brutal jeté sur le quotidien infernal des compatriotes sahraouis séquestrés en Algérie.
Pour une poignée de riz destinée à nourrir sa famille, El Ghilani Lhacen Lhoucine Boumrah, le «bouazizi de Tindouf» comme il a été convenu de l'appeler, a défié le Polisario, qui lui a refusé le droit élémentaire de travailler pour gagner sa vie. Car cette même poignée de riz, les capos de la mafia polisarienne préfèrent plutôt la vendre en Mauritanie. Ou, plus juteux encore, accompagnée de bidons de carburant aux terroristes jihadistes du nord du Mali. «Lui», ainsi que tous les autres séquestrés des camps de la honte, se doivent de rester miséreux. Pour continuer à donner mauvaise conscience à quelques naïfs gauchistes occidentaux et attirer, de la sorte, encore plus de dons de poignées de riz.
Ainsi s'achève la chronique, d'abord du jeune sahraoui qui ne «riz» plus pour avoir voulu donner le sourire au siens, ensuite des capos de la mafia des camps de la honte en Algérie, qui «riz» de moins en moins, même dans leurs villas et voitures climatisées, et enfin des séquestrés desdits camps, qui en ont plus que marre qu'on se «riz» d'eux et le font savoir.


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