Estimant avoir fait l'objet d'une véritable chasse aux sorcières entre ses deux mandats de président, Donald Trump avait promis de sanctionner les fonctionnaires du ministère de la Justice qui avaient participé aux enquêtes criminelles lancées contre lui. La purge vient de démarrer. Lundi, le ministère américain de la Justice est passé à l'action. Les nouvelles autorités judiciaires ont déclaré avoir licencié plus d'une douzaine d'employés qui avaient travaillé sur des poursuites pénales contre le président Trump. «Aujourd'hui, le procureur général par intérim James McHenry a mis fin à l'emploi d'un certain nombre de fonctionnaires du ministère de la Justice qui ont joué un rôle important dans les poursuites engagées contre le président Trump», a déclaré un responsable du ministère de la Justice. "À la lumière de leurs actions, le procureur général par intérim ne fait pas confiance à ces fonctionnaires pour aider à mettre fidèlement en œuvre le programme du président. Cette action est cohérente avec la mission de mettre fin à la militarisation du gouvernement". Ont notamment été visés les procureurs de carrière qui travaillaient dans l'équipe du procureur spécial Jack Smith. Un changement assez radical. Car s'il est de coutume qu'une nouvelle administration place des hommes ou des femmes de confiance aux postes à responsabilité, les procureurs de base restent traditionnellement au sein du ministère, quelle que soit l'administration présidentielle, et ne sont pas sanctionnés en raison de leur implication dans des enquêtes sensibles.
Lancement d'enquêtes sur les adversaires de Trump ?
Le signal est clair : la purge ne fait que commencer et concernera tous fonctionnaires perçus comme déloyaux à l'égard du président réélu. A ce stade, il n'a pas été possible de savoir quels procureurs étaient précisément concernés par l'ordonnance, ni combien de personnes ayant travaillé sur les enquêtes concernant Donald Trump pourront finalement demeurer à leur poste. Difficile aussi de prévoir combien de procureurs licenciés ont l'intention de contester leur licenciement. Ces sanctions administratives contre des représentants de la loi tranchent avec l'autre décret de Donald Trump publié le jour de son investiture. Un décret historique dans lequel le président a gracié près de 1500 personnes inculpées dans l'émeute du Capitole. Une mesure de clémence massive qui a également bénéficié aux personnes reconnues coupables d'attaques violentes contre la police. La nouvelle ministre de la Justice choisie par Trump, Pam Bondi, a déclaré lors de son audition de confirmation ce mois-ci qu'elle ne ferait pas de politique, mais n'a pas exclu la possibilité d'enquêter sur des adversaires de Trump tels que le procureur Jack Smith. Ce dernier n'a pas attendu la prise de pouvoir de Donald Trump. Il a démissionné du ministère au début du mois après avoir présenté un rapport en deux volumes sur les deux enquêtes concernant les efforts de Trump pour annuler l'élection présidentielle de 2020. Un autre membre clé de l'équipe d'enquêteurs, Jay Bratt, a également pris sa retraite ce mois-ci après avoir été procureur principal dans l'affaire des documents classifiés.