La situation est explosive dans les camps de la honte de Lahmada. Le lendemain de la visite à Tindouf de l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Christopher Ross, un groupe de quelques centaines de manifestants a pris d'assaut, saccagé et occupé les locaux de l'organisation terroriste dans le camp «Smara». Le chef des polisariens qui dirige ledit camp a dû battre en retraite avec ses miliciens vers le camp de Rabbouni, siège des mercenaires terroristes, face à la colère des populations. Aux dernières nouvelles, parvenues samedi dernier, les combattants polisariens envoyés à la rescousse ont été repoussés par les habitants du camp, en état de siège depuis lors. Au camp de Rabbouni même, des manifestants ont organisé un sit-in pour protester contre le refus de Mohamed Abdelaziz de les laisser parler à M. Christopher Ross. Et la délégation des députés européens du groupe «Socialistes et Démocrates» a annulé son voyage prévu dans les camps de Tindouf, visite au cours de laquelle ils devaient rencontrer l'épouse de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, ex-dirigeant polisarien interdit de retour aux camps, et ainsi privé de sa famille, du fait de sa prise de position en faveur du plan d'autonomie pour les provinces du sud du Maroc. Etrangement, les gauchistes européens défenseurs des droits des sahraouis, d'habitude si prompts à mener campagne quand la poignée d'éléments séparatistes de l'intérieur se font disperser par la police dans les provinces du sud, sont restés muets comme des carpes concernant le mouvement de protestation qui secouent les camps de la honte depuis plusieurs semaines. Ce que craignait le plus le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, c'est-à-dire la menace de radicalisation des jeunes séquestrés des camps de Lahmada, qualifié à juste titre de «bombes à retardement», qu'il a mise en exergue dans son rapport au Conseil de Sécurité, présenté en avril 2013, est donc entrain de se concrétiser. Car, à force de jouer aux apprentis sorciers avec la fabrication des organisations terroristes Polisario et AQMI, pour nourrir des ambitions régionales inavouées, le régime des caporaux d'Alger a fini par se brûler et ne sait plus quoi faire pour étouffer l'incendie qu'il a allumé. L'implication d'éléments du Polisario dans nombre de «katibas» jihadistes et autres réseaux de narcotrafiquants sévissant dans le Sahara et le Sahel étant avérée, outre la participation notoire de combattants polisariens dans la répression kaddafiste de la révolte en Libye et la tentative de création d'un émirat qaïdiste au nord du Mali, a mis les dirigeants algériens au pied du mur. Nier l'évidence ne servant plus à rien, surtout après le kidnapping de trois travailleurs humanitaires européens par des terroristes du MUJAO en plein camp de Rabbouni, en octobre 2011, avec la complicité flagrante de miliciens polisariens, les caporaux algériens n'ont trouvé qu'une seule «solution». Eriger des murs de sables tout autour des camps de la honte de Lahmada, ce qui n'a eu pour effet que de priver les habitants de ces camps de la possibilité d'améliorer leur misérable quotidien en trafiquant aux confins de la Mauritanie et du Mali. A la séquestration et la misère dont lesquels les ont maintenu pendant des décennies les dirigeants algériens et leurs mercenaires polisariens, les habitants des camps de la honte de Lahmada ont répondu par des fuites massives et risquées vers leur patrie, vite jugulées par leurs gardes chiourmes, et par la participation des plus agités aux organisations narco-terroristes jihadistes actives dans la région. Les Américains sont inquiets de cet état de fait et le Centre international des études sur le terrorisme (ICTS), branche du "Potomac Institute for Policy Studies", a même publié récemment un rapport, présenté lors d'une conférence au «National Press Club» de Washington, dans lequel il appelle à la libération des séquestrés des camps de Tindouf, en Algérie, mais aussi et surtout carrément au démantèlement du Polisario ! Le pragmatisme des Américains est notoire. Pour qu'ils en arrivent à exprimer la nécessité de démanteler purement et simplement le Polisario, à travers l'un de leurs Think-thank les plus célèbres et influents, alors qu'ils ont toujours cherché à ménager la chèvre et le chou, pour ne vexer ni leurs alliés marocains, ni leurs fournisseurs de gaz algériens, il faudrait croire que le rôle joué par les camps du Polisario, par leur simple existence, dans l'aggravation de la situation sécuritaire au Sahara et au Sahel est devenu réellement inquiétant. La réalité de cette situation est dévoilée dans ledit rapport chiffres à l'appui. 213 attentats et attaques terroristes ont été enregistré l'année écoulée au Maghreb et au Sahel. Soit une recrudescence du terrorisme dans ces sous régions de 60% par rapport à l'année 2012. Le record de la décennie ! Pour M. Yonah Alexander, directeur de l'ICTS, il n'y a pas dix mille solutions pour parer à cette menace qui devient de plus en plus palpable, les camps du Polisario offrant un terrain que le rapport a qualifié de «fertile» pour les recruteurs qaïdistes. Il propose de commencer par procéder au recensement des séquestrés des camps de Tindouf, en Algérie, Chose que le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU n'est pas parvenu, malgré des appels répétés depuis de nombreuses années, à imposer aux autorités algériennes. Puis de démanteler le Polisario afin de libérer les habitants de ces camps et leur permettre de rentrer enfin dans leur pays. Les Marocains peuvent toujours rappeler au monde entier qu'ils avaient déjà maintes fois prévenu de l'existence et de l'amplification potentielle de la menace terroriste jihadiste dans les camps de Lahmada, malheureusement sans rencontrer le moindre écho pendant de longues années. Mais on en est plus là. Maintenant, il faudrait à la communauté internationale de mobiliser tous ses efforts et moyens pour purger l'abcès polisarien, avant que les pays du Maghreb et du Sahel n'enregistre un nouveau triste record d'actes terroristes et de victimes, que l'on ramasserait en se disant qu'on savait que ça allait arriver mais qu'on a rien fait pour l'empêcher. Il est plus que temps de donner un bon coup de pied dans cette fourmilière !