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Journée internationale des Droits de l'Homme
Quand l'idéologique l'emporte sur les principes les plus élémentaires des droits humains Les Marocains n'abandonneront jamais leurs concitoyens séquestrés à Tindouf
Publié dans L'opinion le 10 - 12 - 2010

C'est la triste histoire de dizaines de milliers de citoyens marocains qui, de leur bagne d'exil, ne rêvent que de rentrer chez eux. Ils ont été forcés de quitter leurs foyers, il y a de cela 35 ans, ils sont maltraités par la bande armée qui les avait enlevés, ils sont terrorisés, mais la communauté internationale semble insensible à leur sort.
Certaines «bonnes âmes» vont même jusqu'à trouver sympathiques leurs bourreaux. La défense des droits de l'Homme «à géométrie variable», ils savent donc très bien ce que cela signifie. Combien sont-ils, en fait, nos compatriotes séquestrés dans les camps de Tindouf, en Algérie ? Ne posez surtout pas cette question au Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), il n'a pas la réponse. Cet organisme onusien spécialisé dans l'aide aux réfugiés à travers le monde ne sait pas exactement à combien de personnes les aides qu'il accorde sont censées être distribuées. Il se contente des chiffres plus que douteux avancés par les polisariens.
Le recensement ? C'est bien une procédure normalement incontournable de cet organisme onusien. Le HCR, après avoir vu ses demandes en ce sens rejetées par les polisariens et leurs commanditaires algériens, continue pourtant d'envoyer des aides aux camps de Lahmada, même s'il sait très bien qu'une bonne partie de cette aide est détournée. D'un côté, les Marocains sont soulagés de savoir que leurs compatriotes retenus dans les camps de Tindouf arrivent au moins, ainsi, à ne pas mourir de faim. Surtout que la Lahmada n'est bonne ni pour les cultures, ni pour le pâturage.
Mais, d'un autre côté, ils ne peuvent s'empêcher de se demander les raisons de ce laxisme onusien envers les polisariens. L'argent qui finance ces aides onusiennes, dont la responsabilité de la distribution est abandonnée au polisariens, vient des poches des contribuables du monde entier. Après les horreurs de la seconde guerre mondiale et dans un élan de solidarité planétaire, il a été décidé de confier à l'ONU, à travers l'organisme spécialisé qui en dépend, à savoir le HCR, le soin d'apporter aide matérielle et soutien moral aux réfugiés de tous les conflits armés qui déchirent le monde. Malheureusement, il y a beaucoup plus de personnes dans la détresse à secourir en ce bas monde, qu'il n'y a de fonds disponibles pour ce faire. De ce fait, tout détournement de ces aides équivaut à ôter une bouchée de pain de la bouche d'un réfugié affamé quelque part dans le monde, à priver d'une tente ou de couvertures une famille fuyant des affrontements armés. Toute mauvaise mesure dans l'octroi des aides onusiennes à des bénéficiaires chanceux, équivaut, donc, à une privation d'autres ayants droits moins chanceux. Les aides du HCR et autres organisations humanitaires internationales, reçues et détournées par les polisariens, ne pourront ainsi bénéficier, par exemple, ni aux Palestiniens de la bande de Gaza, ni aux réfugiés du Darfour, ni à ceux du Congo. Ils iront garnir les comptes en banque des dirigeants polisariens et de quelques officiers généraux algériens. Et le HCR semble désarmé devant cet état de fait.
Les lecteurs se sentent offusqués ? Ils ne sont pourtant pas au bout de leur peine. Qu'est-ce que les camps de Lahmada ? Situés aux environs de Tindouf, en Algérie, où sont parquées des dizaines de milliers de citoyens marocains séquestrés, considérés à tort comme des «réfugiés». C'est aussi une zone militaire où il faut montrer patte blanche pour circuler. Qu'est-ce qui pousse les sympathisants des polisariens à croire que les citoyens marocains détenus à Tindouf n'y sont pas séquestrés ? L'absence de hautes murailles, avec des mitrailleuses lourdes dans des miradors ? C'est alors surtout faire preuve d'absence de suite dans les idées. Les militaires algériens et leurs mercenaires polisariens sont bien plus subtils que ça. Si un sahraoui dans l'un des camps de Lahmada pense à retourner chez lui, il ne peut abandonner ses parents, installés dans un autre camp, ou ses frères et sœurs, installés dans un troisième camp. Et pour circuler d'un camp à l'autre, il faut obtenir autorisation des polisariens et franchir pas mal de barrages polisariens et algériens.
Soulèvements populaires
et répressions polisariennes
Faut-il aussi croire les propos tenus par ces mêmes citoyens marocains séquestrés dans les camps de Tindouf, quand ils déclarent à ces mêmes sympathisants des polisariens et en présence de ces derniers, qu'ils ont «fui» le Maroc et sont prêts à «se sacrifier» pour la cause séparatiste ? Ne voyant pas de canons de fusils sur la tempe de leurs interlocuteurs au moment des discussions, ils en ont conclu que ces personnes s'exprimaient en toute liberté et que leurs propos reflétaient leurs véritables opinions. Là encore, c'est faire preuve d'une grande naïveté. Ces sympathisants des séparatistes polisariens ne se sont-ils jamais demandé pourquoi des nervis des polisariens prennent le soin d'assister à toutes les discussions que peuvent avoir des habitants des camps avec des étrangers en «visite guidée» ? Ils sont toujours là, avec leur large sourire narquois, à te dire du regard, «tu parles, ta famille en payeras le prix», raconte un rallié rencontré il y a quelques temps à Dakhla.
«Quand j'étais dans les camps, j'ai insulté mon pays à plusieurs reprises devant des étrangers» raconte Ahmed, marié et père de deux enfants. «J'avoue même honteusement que je savais m'y prendre pour jouer la comédie. Je savais me montrer convaincant, à maudire le Maroc et à jurer de sacrifier jusqu'à ma dernière goutte de sang pour obtenir l'indépendance. Mais je ne peux m'empêcher de rire en me rappelant la tête que faisaient les étrangers qui nous visitaient dans les camps, quand je leur jouais la scène du militant enragé. Ils avalaient nos balivernes comme du petit lait. Mais je ris moins en me rappelant que les denrées alimentaires de bonne qualité que ces étrangers nous distribuaient parfois eux-mêmes étaient systématiquement récupérées par les cerbères du Polisario, dès que ces étrangers tournaient le dos ».
Le sympathisant étranger des polisariens pourrait alors se demander si les habitants des camps sont des séquestrés, que leurs droits humains les plus élémentaires sont foulés aux pieds par les polisariens et qu'ils ne peuvent fuir individuellement, pourquoi ne se sont-ils pas tous révoltés ? C'est bel et bien arrivé, en octobre 1988 et en juin 2005. Mais ces deux soulèvements populaires furent réprimés dans le sang par les militaires algériens et leurs valets polisariens et les habitants des camps de Lahmada sauvagement matés. Se remémorant l'ambiance de terreur qui régnait dans les camps de Lahmada, en ce sanguinaire mois d'octobre 1988, un rallié des camps raconte. «Le soir, nous nous disions adieu avant de nous séparer pour rentrer. Les gens ne savaient pas s'ils allaient tous se revoir le lendemain ou pas». «C'était l'expression du ras-le-bol de la population, outrée par le sentiment de profonde injustice qu'elle subissait», précise t-il. «Le soulèvement de 1988 dans les camps de Lahmada n'était pas fortuit. Le cumul des problèmes vécus par les habitants des camps a débouché sur la révolte de tous les sahraouis et a marqué le début de la fin de l'aventure séparatiste», explique à ce sujet Ahmadou Ould Souilem, ancien haut responsable polisarien et actuel ambassadeur du Maroc à Madrid.
Le même scénario de terreur s'est répété en juin 2005, quand les 15.000 séquestrés du camp d'Aousserd se sont soulevés. Cette fois, les militaires algériens et leurs sbires polisariens ont vite réagi en encerclant ce camp, pour éviter la contagion aux autres camps, distants les uns des autres de 13 à 15 kilomètres, et parer à toute révolte généralisée, comme en 1988. A titre dissuasif, ce fût la punition collective pour tous les habitants des camps. Approvisionnement en denrées alimentaires interrompu, communication téléphonique coupée, outre le lot d'arrestations et de tortures.
Bachir Rguibi est un citoyen marocain sahraoui, lauréat de l'Institut des beaux arts d'Alger. Après des années de calvaire dans les camps de Lahmada, il a rallié le Maroc au début du mois d'avril de l'année en cours. Ce professeur de dessein a deux thèmes privilégiés. Il peint des tableaux décrivant la vie pénible de petites filles dans les camps de Lahmada. Et dessine au crayon des scènes de torture, avec un souci du détail qui donne des sueurs dans le dos. «C'est ainsi que le Polisario traite les récalcitrants» explique-t-il sans la moindre expression du visage, sans la moindre émotion dans la voix. Ses profonds ressentiments envers les polisariens, il laisse les visiteurs de ses expositions les déduire de l'observation de ses créations artistiques.
Coupable aveuglement
Mais pourquoi la communauté internationale, si prompt à s'offusquer à la moindre atteinte aux droits de l'homme dans certaines régions du monde, refuse-t-elle d'ouvrir les yeux pour voir le calvaire quotidien des séquestrés des camps de Lahmada ? Pourquoi ignorer leurs rébellions contre leurs bourreaux, brutalement écrasées, prix de sang qu'ils croyaient suffisant pour attirer sur eux l'attention d'un monde qui néglige leurs souffrances ? Pourquoi fait-elle la sourde oreille quand ceux qui ont réussi à fuir l'enfer de ces camps racontent la déchéance de cette fraction de la population marocaine autrefois si fière de parcourir les vastes étendues du Sahara avec ses troupeaux d'ovins ? Est-ce une question de préjugé favorable envers tous ceux qui se disent révolutionnaires indépendantistes, même si manipulateurs? Serait-ce un préjugé défavorable envers tous ceux qui se disent unionistes et attachés aux traditions héritées de leurs parents?
Un séparatiste «révolutionnaire», même menteur pathologique avéré, ça fait plus «romantique» qu'un royaliste unioniste, même honnête, dans certains cercles et salons «branchés» de la vieille Europe. Ou quand l'idéologique l'emporte sur les principes les plus élémentaires des droits humains.
Que des dizaines de milliers de citoyens marocains sahraouis sont privés de leur liberté de rentrer dans leur pays et souffrent de leur séquestration dans les camps de Lahmada, chaque jour que Dieu fait, importe bien peu aux sympathisants des séparatistes polisariens. La défense des droits de l'Homme est réservée aux seuls séparatistes «révolutionnaire». Un exemple ? Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Cet homme, enlevé il y a 31 ans à Smara suite à une attaque du Polisario contre cette ville, a cru en la proposition marocaine d'autonomie élargie et a décidé d'en faire connaître les avantages aux habitants des camps de Lahmada, comme solution à leur calvaire qui n'a que trop duré. Le droit d'expression étant, bien sûr, un droit élémentaire de tout être humain. Il a été enlevé encore une fois par les sbires polisariens, qui l'ont fait disparaître et sa famille a failli ne plus entendre parler de lui. Les Marocains se sont alors mobilisés pour dénoncer le sort réservé à leur compatriote devant l'opinion publique mondiale et, suite aux pressions subies, les polisariens ont commencé par prétendre mensongèrement l'avoir libéré ! Comme la famille de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et tous les marocains ont continué à crier haut et fort que ce dernier n'était toujours pas apparu et qu'il n'y avait encore aucune nouvelle de lui, la pression internationale a repris et les polisariens ont fini par céder.
Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a eu de la chance. Ancien dirigeant de la police polisarienne, c'est un personnage connu. Difficile de faire disparaître une personne d'un tel calibre sans attirer l'attention de l'ensemble de la communauté internationale. Mais, combien y a-t-il de Mustapha Salma encore détenus et torturés dans les geôles du Polisario ? Et combien de Mustapha Salma potentiels dans les camps, qui n'ont pas son courage ou son statut social pour se déclarer publiquement pro autonomistes ?
Trop, c'est trop
Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud est enfin libre, mais les Marocains ont décidé, cette fois-ci, de ne pas s'arrêter là. Ils veulent la libération de tous les séquestrés des camps de Tindouf. Et savent qu'ils doivent d'abord compter sur eux même pour y parvenir. Il y a quelques jours, à Casablanca, ils ont été trois millions dans les rues à crier à la face du monde que trop, c'est trop. Qu'ils veulent que leurs compatriotes séquestrés à Tindouf puissent enfin rentrer chez eux. Et sont fermement décidés et mobilisés pour barrer le chemin aux terroristes qui égorgent des agents de l'ordre et souillent les dépouilles des morts, ainsi que leurs parrains algériens et leurs sympathisants européens, aussi députés parlementaires puissent-ils être. Aucune institution, aussi prestigieuse soit-elle, ne peut prétendre garder crédibilité et respect après avoir cautionné les allégations mensongères de terroristes barbares, qui ont été pris en flagrant délit de désinformation plus d'une fois et dont les actes cruels à Laâyoune, le 8 novembre dernier, ont été filmés et diffusés dans le monde entier. Mais que les citoyens marocains séquestrés et maltraités dans les camps de Lahmada, en Algérie, ne désespèrent pas. Leurs compatriotes ne vont pas les abandonner ou les oublier.


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