Le 15 Avril aura été la journée de la poésie en dépit des « Martiens » ! Et le théâtre Mohammed V fut à cette occasion un lieu de culte où les mots s'adjugent la foi des pèlerins dans le Harem de la création. Abdelhakim El Hilali, un poète-né de par la délicatesse de ses mots, a su ensorceler l'assistance venue déguster ses expressions trompées dans une métaphore inouïe. A ses rimes, Leila Lamrini, une icône féminine du Malhoun, répliqua par des airs d'antan en puisant dans la « Khabya » du patrimoine marocain. Un accueil chaleureux a été réservé par Mr Mohamed Hakim, président du « Mountada AlBayati » en présence du grand et bel homme de lettres Abdellatif El Bayati et son âme sœur Souad Mandri. « Mountada Al Bayati » organise ses activités culturelles dans divers espaces à Rabat à la mémoire de grands hommes de lettres qui ont redoré le blason de l'art et de la littérature marocaine. Un beau monde était là invité à la signature d'un recueil de poésie; et non des moindres. Le Maestro Abderrahim Mountassir, Saïd Abdou la nouvelle étoile montante de la chanson marocaine, Le peintre aimé de tous Belhaj et une pléiade d'acteur de la société civile. Le Hall du théâtre marocain aura été le lieu de ce culte partagé dans un moment sublime. Intitulé « Fayd A'ssajia » ce recueil a été disséqué dans une approche critique digne des grands, par Abdellah El Yakoubi, un artiste de grand calibre qui compte dans son répertoire littéraire et pictural des merveilles. L'assistance fut émerveillée par la magie du verbe et le gazouillement de la chanteuse Leila Lamrini. Le poète Abdelhakim El Hilali psalmodiait ses vers en mettant à nu la vulnérabilité d'une âme criblée de joies et de maux. L'expérience d'un homme bousculé par des événements houleux, source de son inspiration depuis sa tendre enfance mais qui ne plia guère l'échine aux aléas et demeuré fort attaché à sa création, sa vie. « Fayd A'ssajia » en est l'ultime illustration.