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Mme Cissé Nantènin Kanté, 2ème Secrétaire chargée des Affaires Culturelles à l'ambassade de Guinée à Rabat : / Maroc-Guinée, un partenariat de solidarité et de fraternité
La coopération entre le Maroc et le reste des pays africains se porte bien. La Guinée en est la parfaite illustration. Cette coopération prend une autre dimension quand un pur produit de ce partenariat exemplaire revient dans son pays d'études, pour ne pas dire d'adoption, afin de servir cette même relation d'amitié et de fraternité entre deux Etats. Tout un symbole et toute une fierté. Mme Cissé Nantènin Kanté, après sa licence à l'Institut supérieur de journalisme (actuel ISIC : Institut supérieur de l'information et de la communication) et travaillé en Guinée, pendant plusieurs années, elle est aujourd'hui promue comme 2ème Secrétaire chargée des Affaires Culturelles à l'Ambassade de Guinée à Rabat. Une promotion qui fait honneur à toute sa génération des années 1982, l'année à laquelle elle a débarqué dans la capitale administrative en tant qu'évacuée sanitaire avant d'entreprendre des études universitaires à l'ISJ. L'Opinion : Naturellement, l'augmentation du nombre d'étudiants africains au Maroc explique l'excellence des relations entre le Royaume et le reste des pays du continent. Quelles appréciations faites-vous de ce partenariat ? Mme Cissé Nantènin Kanté : Il faut le souligner, avec force, qu'il s'agit des rapports de coopération qui sont au beau fixe. Faut-il le rappeler, à ce sujet, que la première Agence de coopération qui fut crée au Maroc pour les étrangers était l'AMAMCO (Agence Maroco-Mauritanienne de Coopération), puis ce fut l'AGUIMCO (Agence Guinéo-Marocaine de Coopération) avant que les deux ne donnent naissance à l'ACI (Agence de Coopération Internationale). Mais vu l'évolution des bons rapports de coopération entre le Maroc et le reste des Etats africains, notamment en matière de formation universitaire et professionnelle, l'ACI a été transformée en AMCI (Agence Marocaine de Coopération). Ce qui dénote de l'importance que le Maroc accorde aux relations avec les pays frères et amis d'Afrique. L'Opinion : Qu'est-il de la coopération entre le Maroc et la Guinée ? Mme Cissé Nantènin Kanté : Le fait déjà qu'au départ l'AGUIMCO ait englobé et la Guinée et la Mauritanie, dans le cadre la coopération, explique à suffisance toute la dimension de l'excellence des relations entre mon pays et le Royaume Chérifien. Mieux, depuis notre époque jusqu'à maintenant, les rapports entre les deux Etats n'ont fait qu'évoluer dans le bon sens et de façon qualitative. D'ailleurs, le nombre d'étudiants guinéens au Maroc atteste bien cette affirmation. L'Opinion : Ce qui nous amène à aborder votre fonction qu'est la Deuxième Secrétaire Chargée des Affaires Culturelles à l'Ambassade de Guinée à Rabat. Selon vous, comment évolue cette coopération entre les deux Etats depuis votre affectation à ce poste ? Mme Cissé Nantènin Kanté : Il s'agit d'une réalité tangible et palpable. La Guinée et le Maroc sont deux pays frères et amis mais aussi des partenaires exemplaires dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Une coopération de longue date quand on sait que feu le Président Ahmed Sékou Touré et Feu SM le Roi Hassan II et Feu son père le Roi Mohamed V ont tissé des relations d'amitié et de fraternité. Des relations qui ont pris de la hauteur depuis l'avènement du Professeur Alpha Condé, Président de la République avec l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La visite d'Etat et de travail que le Souverain a effectuée en Guinée, une première du genre dans les relations entre les deux pays, en dit long sur l'entente cordiale entre le royaume chérifien et la Guinée. Si l'on ajoute à cela, le soutien sans faille du Maroc aux côtés de la Guinée dans la dure épreuve qu'est l'éradication de l'épidémie Ebola et qui a durement frappé mon pays, on comprend dès lors l'importance de l'amitié entre les deux peuples. Pour ce qui de l'aspect culturel et formation des cadres, il connait une évolution positive. Je suis d'ailleurs le fruit de cette coopération culturelle entre la Guinée et le Maroc. D'ailleurs, depuis ma nomination à ce poste, j'ai été accueillie chaleureusement par tout le personnel de l'Ambassade. En plus, la chance que j'ai eue et qui m'aide, c'est que moi-même j'ai été étudiante ici et c'est ce volet étudiant qui m'a été confié par le Gouvernement guinéen. Une nomination dont je suis fière et qui m'honore à plus d'un titre. Aujourd'hui, ils sont environ 800 boursiers de l'Etat guinéen, tous cycles et disciplines confondus. Mieux, par la grâce de Dieu, il y a une entente réelle entre les étudiants et moi. Leur bureau me consulte pour toutes activités qu'il entreprend et l'Ambassade les conseille, les assistes et les oriente en accordant des subventions du mieux qu'elle peut. L'Opinion : Cela fait tant de souvenirs entre 1982 et 2015, de la vie estudiantine à la vieprofessionnelle. Comment avez vécu ce cursus universitaire au Maroc ? Mme Cissé Nantènin Kanté : C'est vrai, cela fait beaucoup de souvenirs. Mais à vrai dire, j'ai bien vécu ma vie estudiantine ici dans ce beau pays car le Maroc est une terre d'accueil et hospitalière. Je suis arrivée au Maroc en 1982 comme beaucoup d'autres de mes camarades dont certains résident toujours ici et y travaillent. A ce sujet, il faut rappeler que je suis arrivée d'abord en tant qu'évacuée sanitaire pendant une année de traitement. Puis je me suis inscrite à l'Institut supérieur de journalisme de Rabat (actuel ISIC) au terme d'un concours. J'ai eu ma licence au bout de quatre années d'études. Durant tout ma formation universitaire, j'avoue sans détours que je n'ai pas eu de problèmes majeurs tant au niveau de mes études que celui de mon intégration ou encore avec mes collègues de formation. L'Opinion : Vous faites partie de la génération des étudiants africains des années 80 au Maroc. Quelle comparaison faites-vous de votre époque à celle d'aujourd'hui ? Mme Cissé Nantènin Kanté : Une bonne réflexion car quand je compare notre temps à celui d'aujourd'hui, au bout de plus de trente ans, l'écart est grand. Il faut se le dire que ce n'est pas du tout la même chose tant sur le plan de la solidarité vis-à-vis entre les étudiants eux-mêmes que sur le plan comportement individuel des étudiants. Je m'explique. A notre temps les années 82, nous n'étions pas aussi nombreux qu'aujourd'hui. C'est un premier aspect qu'il faut prendre en compte. Ensuite, les étudiants étaient solidaires tant sur le plan des études que sur le plan social. C'est-à-dire que quand un étudiant était confronté à un problème, tous les autres se sentaient concernés. Et généralement, en notre temps, on tenait à être exemplaires au sein de nos différents établissements tant par les études que par le comportement. L'Opinion : Justement, quand on étudie dans un pays, tel est votre cas, et venir y prendre fonction, quels rapports avez-vous avec les mêmes cadres marocains et qui connaissent tout de votre cursus universitaire ? Mme Cissé Nantènin Kanté : C'est d'ailleurs une grande chance de venir travailler dans ce pays où j'ai étudié et je m'en réjouis. Parce que partout où je passe dans l'administration marocaine, je suis bien accueillie. Il suffit que je dise que j'ai étudié ici au Maroc, les portes s'ouvrent davantage mêmes si elles le sont déjà et l'Agence Marocaine de Coopération Internationale, laquelle est mon interlocutrice directe ne ménage aucun effort pour traiter mes dossiers, toujours avec une oreille attentive. Franchement, je n'ai aucun problème, nos rapports sont au beau fixe. Toutes mes lettres de demande d'inscription, de place à la Cité Universitaire ou de changement de filière sont généralement agréées dans la mesure du possible. Je m'en félicite. Evidemment je n'oublie pas le Ministère de l'Education Nationale et celui de l'Enseignement Supérieur qui nous facilitent notre mission à tous les niveaux, chaque fois que nous les sollicitons L'Opinion : Est-ce que vous avez un programme particulier pour la rentrée prochaine ? Mme Cissé Nantènin Kanté : En la matière, je dirai qu'il n'y a pas de programme particulier. Chaque année, ce sont les mêmes dispositions. C'est-à-dire, à la veille de chaque rentrée universitaire, l'AMCI nous notifie le nombre de places accordées à la Guinée, et qui est de 60 généralement. Sauf que cette année, exceptionnellement, nous avons eu 40 autres places pour l'Enseignement Professionnel. Ce qui nous a fait au total 100 boursiers. A noter que le transport des étudiants est assuré de l'aéroport à Rabat, par l'AMCI. Il suffit d'informer 48 heures à l'avance de leur arrivée pour que toutes les dispositions soient prises. L'étudiant arrive le matin, il remplit ses formalités et rejoint la ville où il est affecté le même jour. L'Opinion : Autrement dit, vous êtes dans votre second pays ? Mme Cissé Nantènin Kanté : Franchement, je dirai même que je connais le Maroc plus que la Guinée car je suis arrivée ici très jeune et j'avais à peine 22 ans. De 1982 à maintenant, faites le décompte. Je considère le Maroc comme ma deuxième patrie et à tous les niveaux car les relations que j'ai pu tisser durant mon séjour sont restées très chaleureuses L'Opinion : A ce titre, quels conseils pouvez-vous donner aux étudiants qui sont là ou qui arrivent ? Mme Cissé Natnènin Kanté : Tout ce que je peux leur dire c'est de prendre les études au sérieux, cela ne veut pas dire qu'ils ne travaillent pas. Nos étudiants, au contraire ont du talent, nos ils sont dans de grandes écoles, ils sont appréciés. Chaque fois que j'ai eu l'occasion de d'échanger avec les cadres de l'AMCI, nous recevons des félicitations. Cela aussi ne veut pas dire que tous le sont, il y en a malheureusement qui ne sont pas dans cette dynamique. C'est pour cela, je viens vers cette catégorie d'étudiants leur demander de redoubler d'efforts, de travailler, de se hisser au rang de leurs camarades et de défendre honorablement le drapeau guinéen comme ça toujours été le cas. Je ne saurais terminer sans remercier tous ceux qui nous ont encadrés durant notre formation à l'Institut Supérieur de Journalisme (ISJ) d'alors principalement Monsieur Ahmed ARCHICHINE, Monsieur NAJI et tant d'autres ... car plus que des formateurs ils ont été un peu notre famille. C'est vers eux qu'on se tournait dès qu'il y avait des petits soucis d'ordre académique. Nous étions toujours bien conseillés et rassurés ; qu'ils en soient remerciés. Je n'oublie pas les premiers cadres de l'AMCI dont Monsieur MESSAOUDEN qui a toujours eu une oreille attentive à nos doléances.