Désormais, le citoyen de la région Chaouia-Ouardigha ne sait plus à quel « responsable du secteur médical » se vouer, tellement tout s'embrouille, tout s'entremêle dans son esprit. En effet, dès que le malade met le pied dans l'hôpital régional Hassan II de Settat, il est pris de vertige du fait de la pagaille ou plus précisément du « souk » qui y règne, scènes visibles à l'œil nu dans les couloirs de cet établissement censé donner l'exemple et prodiguer sérénité et soulagement. Un grand remue–ménage dans l'hôpital régional Hassan II où l'administration centrale et régionale se limitent à accepter les démissions des directeurs et à nommer d'autres illico sans pour autant oser pousser les investigations plus pertinemment pour aboutir aux racines du mal. Nous avons demandé à un directeur démissionnaire les raisons de ce repli alors qu'avant, la concurrence était serrée pour décrocher ce poste. Il répondit que la tâche est devenue vraiment complexe tellement « l'héritage » est lourd et crasseux. Tout ce remue–ménage a lieu sur fond d'absences de médecins surtout les spécialistes d'entre eux, sur fond de salles toujours fermées dont celle du contrôle médical et celle des soins intensifs dans un service des urgences où sévit le chaos clinique et technique, sur fond d'une morgue vétuste, infecte et puante, sur fond surtout d'une commission d'inspection déléguée par le ministère dans cet hôpital régional pour enquêter sur une affaire de transactions suspectes et enfin sur fond de l'affaire de la dotation italienne évaluée à 600 millions de centimes allouée au programme de restauration et de rénovation de plusieurs centres de santé relevant de la délégation de la santé publique de Settat. Les citoyens ne comprennent plus rien, ils se perdent entre le discours officiel d'un ministre qui en quelques mots devant les médias fait voir nos hôpitaux en sanatoriums enchanteurs et la réalité quotidienne décevante et bien amère. Un jeune médecin a donné une image très expressive et on ne peut plus explicite de ce qui se passe dans cet hôpital régional : « Nos hôpitaux n'ont plus de profil clinique et humanitaire car l'administration centrale se perd dans les officialités artificieuses et fallacieuses, la majorité de nos médecins ont attrapé le virus de la voracité et le côté noble et humain se perd malheureusement dans le « souk » des couloirs de nos hôpitaux pour finir dans les bas-fonds des cliniques privées ! » No comment !!!