Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a indiqué, jeudi à Rabat, que la décision prise, récemment, par son département interdisant la distribution des publications étrangères reproduisant des caricatures blasphématoires de l'Islam est conforme au code de la presse et de l'édition. S'exprimant lors d'un point de presse à l'issue du Conseil du gouvernement, le ministre a affirmé que la non autorisation de distribution des publications étrangères ayant reproduit, récemment, des caricatures blasphématoires du prophète Sidna Mohammed, que la paix et la salut soient sur Lui, précédemment publiées par le journal français "Charlie Hebdo" ou la publication de nouvelles caricatures similaires, est conforme à l'article 29 du code de la presse et de l'édition, en ce sens qu'elles constituent "une offense, provocation et diffamation à l'égard de la religion musulmane et de ses symboles". Ainsi, l'article 29 du code de la presse et de l'édition stipule que "l'introduction au Maroc de journaux ou écrits périodiques ou non, imprimés en dehors du Maroc, pourra être interdite par décision motivée du ministre de la communication lorsqu'ils portent atteinte à la religion islamique, au régime monarchique, à l'intégrité territoriale, au respect dû au Roi ou à l'ordre public". M. El Khalfi, qui n'a pas fait état du nombre et des noms des journaux concernés par cette décision, a affirmé, toutefois, que le ministère veille à appliquer la loi et à ne pas en enfreindre les dispositions. Dans un cadre lié, le ministre a salué l'attitude des organes de presse nationaux qui ont considéré la publication de caricatures blasphématoires du prophète comme une "provocation inacceptable" et ont fait montre de leur rejet de tout amalgame entre Islam et terrorisme, faisant savoir que nombre d'organes de presse internationaux ont refuser à leur tour de republier ces caricatures, par respect à la religion islamique et aux musulmans. Concernant l'émergence d'une nouvelle vague d'islamophobie en Europe suite aux attentats terroristes ayant visé, récemment, le journal français "Charlie Hebdo" et ses répercussions sur la communauté marocaine établie en Europe, M. El Khalfi a fait remarquer que les autorités marocaines compétentes demeurent vigilantes, étant donné que la sécurité des membres de la communauté marocaine établie à l'étranger constitue l'épine dorsale de la politique extérieure du Royaume. A ce propos, il a ajouté que "nous suivons étroitement" cette question après avoir enregistré certaines attaques séparées ayant ciblé les musulmans dans plusieurs pays européens, ajoutant que le gouvernement n'a eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme quant à la recrudescence des sentiments hostiles aux musulmans et leur impact sur les valeurs de tolérance. Le ministre a tenu à saluer au passage les positions de plusieurs gouvernements ayant explicitement fait part de leur rejet de faire l'amalgame entre terrorisme et Islam. S'agissant de l'impact de ces développements sur la politique sécuritaire du Royaume, M. El Khalfi a indiqué que le gouvernement adopte une politique sécuritaire anticipative et vigilante couvrant l'ensemble du territoire national et veille à contrer tout risque pouvant viser la sécurité et la stabilité du pays et des citoyens, soulignant que le gouvernement œuvre à consolider les mesures sécuritaires, dans lesquelles s'inscrit, notamment, le dispositif "Hadar".