Le théâtre arabe sous toutes ses représentations était au rendez-vous lors de la septième édition, organisée au Maroc du 10 au 16 Janvier. Rabat s'adjugea les honneurs d'un si prestigieux festival. Plus de 500 dramaturges sont présents. D'éminentes personnalités de tous les horizons ont assisté à la cérémonie d'ouverture au théâtre Mohammed V. En préambule, un vif hommage fut rendu à feu Mohamed Bastaoui et un documentaire relatant brièvement quelques moments des anciennes éditions. Le ministre de la culture, Mohamed Amine Sbihi, rappela la particularité de cet événement grandiose qui promeut les valeurs universelles, en particulier l'amour et la tolérance. Lors d'une conférence de presse tenue conjointement, Mohamed Amine Sbihi et Saïd Ismail Abdullah (sur notre photo), respectivement ministre de la culture et président de l'Autorité arabe du théâtre, ont affirmé que cette édition serait différente des organisations précédentes. Une déclaration qui traduit la volonté de tous les intervenants de redorer le blason au « père des arts », dans sa pure tradition arabe en consolidant le maintien d'une brèche d'ouverture aux expériences théâtrales mondiales. Une nouvelle dynamique, ainsi, est insufflée lors de cette manifestation. Un important budget a été alloué à ce festival pour en faire une édition inédite ainsi qu'un énorme soutien logistique a été assuré aux invités. Dans l'arène du challenge pas moins de 16 pièces, mises en lice pour remporter le prix de Cheikh Sultan Bin Mohammed Al Qassimi, se sont qualifiées pour participer à la compétition officielle. En parallèle 55 spectacles sont programmés dans plusieurs villes marocaines tout comme l'avait souhaité la plus haute instance du théâtre arabe; un vœu finalement exaucé sur les planches du royaume chérifien. En plus des représentations théâtrales, on devait organiser un congrès intellectuel de six conférences, le plus grand dans son genre, jamais enregistré dans les annales du théâtre arabe. Les congressistes vont débattre du dialogue Nord-Sud et des échanges inter-cultures; ce serait également l'occasion pour soulever divers sujets notamment les projets en perspectives; une conférence sur « le centenaire du théâtre marocain » est prévue le 18 Janvier prochain. La reconnaissance étant une valeur en vogue, un hommage sera rendu à 22 artistes, pour la plus part des pionniers qui ont marqué l'Histoire de la dramaturgie arabe. Véritable point de mire le théâtre national Mohamed 5 s'est métamorphosé en quelques jours en un lieu de pèlerinage artistique, sous la houlette de son Directeur Mohamed Benhssain, un homme qui travaille d'arrache-pied et veille scrupuleusement au bon déroulement des spectacles. Depuis le premier jour du festival le théâtre national est devenu un site de rassemblement et de retrouvailles entre artistes, producteurs et acteurs de la société civile; au quotidien un menu de spectacles et d'expositions riche et varié est présenté à un public assoiffé. Une forte présence des médias soutenue par une large diffusion des programmes via tous les supports de communication modernes. Des ateliers de formation au profit du théâtre amateur et (une première) des modules montés spécifiquement pour les comédiens en herbe. Une foire du livre aménagée dans hall du théâtre se tient quotidiennement, à partir de 18h00 heures. On y assiste à la signature des dernières sorties en présence des auteurs. Pour sa part, le ministre de la culture ne manqua pas d'affirmer que le Maroc entend développer le théâtre en créant davantage d'espaces et subventionner les activités Théâtrales. Se prononçant sur le statut du théâtre marocain, Mohamed Amine Sbihi recommandait: «Nous devons réfléchir à des solutions au lieu de se concentrer sur la crise dans le théâtre», en précisant que « le problème ne réside pas dans la production ou la créativité, mais bel et bien dans le mécanisme du marketing et de la promotion des produits du théâtre». En attendant la réalisation de ce rêve tant chéri par nos dramaturges, le festival continue sa flambée, les comédiens leur course vers le prestigieux prix ; les juges vont délibérer aujourd'hui et cerner la coupe au meilleur challenger. Ce festival aura accompli sa mission d'unifier dans l'art des arabes, désunis dans la sphère politique.