Au moins 143 combattants de la nébuleuse terroriste nigériane Boko Haram ont été tués dans d'intenses combats avec l'armée camerounaise après une tentative d'attaque contre un camp militaire, en début de semaine à Kolofata, (Nord du Cameroun), à la frontière avec le Nigeria, selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Des centaines de membres de Boko Haram ont fait irruption, lundi à Kolofata, une localité de la région de l'Extrême-Nord à la frontière avec le Nigeria où ils ont tenté d'attaquer à l'arme lourde un camp militaire, a indiqué le ministre, cité mardi par un communiqué. Après cinq heures de violents combats, le bilan s'élève à un soldat camerounais tué, contre 143 dans les rangs des assaillants, soit « le bilan le plus lourd » jamais subi par Boko Haram depuis ses premières attaques marquées de prises d'otages en 2013, a précisé M. Tchiroma Bakary. Après avoir mis en déroute les combattants de Boko Haram, les Forces armées camerounaises ont également réussi à récupérer «un arsenal lourd» constitué d'armes et de matériels de communication sophistiqués. Fin juillet dernier, la localité de Kolofata avait déjà été le théâtre d'une attaque ayant fait une dizaine de morts et au cours de laquelle une quinzaine d'autres personnes avaient été enlevées, dont l'épouse du vice-Premier ministre camerounais chargé des Relations avec les Assemblées Aamdou Ali. Boko Haram a lancé, depuis plusieurs mois, une série d'attaques dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun qui partage une longue frontière avec le Nord-Est du Nigeria. Le Cameroun a longtemps été considéré par le Nigeria comme le maillon faible de la lutte contre les islamistes nigérians, ceux-ci utilisant son territoire comme base arrière et plateforme de transit d'armes. En décembre dernier, Yaoundé a fait intervenir pour la première fois son aviation contre Boko Haram. Actuellement, plus de 2.000 hommes sont déployés dans l'Extrême-Nord du Cameroun pour combattre les islamistes nigérians.