Le Maroc s'est dit, mercredi devant le Conseil des droits de l'Homme, attaché à "une approche interactive" pour le suivi des recommandations du Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire (GTDA). Lors d'un débat avec le GTDA suite à la présentation de son rapport devant le conseil, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba, a souligné la détermination du Royaume à maintenir la dynamique de coopération avec les mécanismes des droits humains et le besoin d'en faire "une bonne pratique". Le groupe de travail avait effectué une visite en décembre dernier au Maroc où il a visité plusieurs centres de détention et rencontré nombre de responsables et de représentants d'institutions nationales et de la société civile. "Le Royaume a toujours entretenu une interaction constructive et positive avec les procédures spéciales des Nations unies", a affirmé M. El Hiba, rappelant que neuf groupes de travail et rapporteurs de l'ONU ont visité le Royaume depuis l'an 2000 et que deux autres visites sont programmées pour 2015. Il s'est aussi félicité du "dialogue franc, ouvert, et constructif" avec le GTDA qui a pu observer les efforts du gouvernement pour consolider la culture des droits de l'Homme et protéger les droits de tous les citoyens partout où ils se trouvent, ainsi que ceux des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile. Ce sont en effet plus de 5.700 nouveaux résidents étrangers qui ont pu être régularisés depuis le début de l'année et 546 réfugiés qui ont été reconnus en tant que tel depuis septembre dernier, dans le cadre d'une stratégie globale dans le domaine de la migration et de l'asile, a-t-il rappelé. En outre, le délégué interministériel s'est dit réjoui du fait que le groupe de travail ait constaté "la volonté de s'ouvrir à une évaluation de la situation de la privation de la liberté dans notre pays". "Les membres du groupe ont mesuré les efforts consentis pour consolider les acquis, y compris en matière de lutte contre la détention arbitraire sous l'angle des standards internationaux actuels", a-t-il précisé. "Les autorités marocaines ont pleinement conscience des défis en la matière, mais tiennent à assurer qu'elles concentrent leurs efforts sur le processus d'harmonisation du cadre juridique et institutionnel avec les standards internationaux des droits de l'Homme", a-t-il relevé. Il a également fait observer que la visite du groupe de travail n'est pas une fin en soi, en ce sens qu'elle doit permettre la mise en place d'un véritable cadre interactif et continu de dialogue, animé d'un esprit de coopération. "Vos recommandations, que nous accueillons dans cet esprit de partenariat, s'inscrivent d'ores et déjà pour la plupart d'entre elles dans les réformes engagées par notre pays", a assuré le responsable, rappelant que le Royaume a développé une approche globale de suivi de la mise en œuvre des recommandations émanant de l'ensemble des mécanismes onusiens des droits de l'homme. M. El Hiba a souligné que l'interaction avec le Rapporteur spécial sur la torture suite à sa visite en septembre 2012, illustre cette dynamique, notamment à travers les réunions de suivi et la préparation d'un rapport d'étape sur l'état de suivi de la mise en œuvre de ses recommandations en janvier 2014. Dans son rapport présenté mercredi devant la 27e session du CDH, le Groupe de travail de l'ONU s'est félicité de l'engagement et des efforts du Maroc en faveur de la consolidation de la culture des droits de l'Homme. Il a en substance dit "apprécier le vaste processus de réformes structurelles" dans lequel s'est engagé le Royaume durant les dernières années. Ont notamment pris part à la première séance du dialogue avec le GTDA le chargé d'affaires du Maroc à Genève, le gouverneur directeur de la réglementation et des libertés publiques au ministère de l'Intérieur, ainsi que des représentants du ministère de la Justice et d'institutions nationales, en particulier le Conseil national des droits de l'Homme.