Le Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme et le Maroc ont signé, mercredi à Rabat, une convention de subvention de 35 millions de dollars américains, couvrant la période allant de juillet 2014 à juin 2017. Cette convention a été signée par le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, le représentant du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme pour la région du Moyen Orient-Afrique de l'Ouest, Leilo Marmora, la présidente du Comité de coordination Maroc (CCM), Zoubida Bouayad ainsi qu'un représentant de la société civile. Cette subvention est destinée au Maroc pour contribuer à la lutte contre la tuberculose et le VIH/Sida, a déclaré à la presse M. Leilo, précisant que la convention est "le résultat d'un importante coordination entre l'ONUSIDA, le gouvernement marocain et le fonds mondial". Qualifiant de "très fructueuse" la collaboration de dix ans entre le Fonds mondial et le Maroc, il a mis l'accent sur le "grand niveau de responsabilité et d'engagement" du gouvernement marocain, du système des Nations Unies et de la société civile marocaine. La lutte contre le VIH/SIDA et de la tuberculose, objet de cette convention, constitue une priorité pour le Royaume, a indiqué le ministre lors de la cérémonie de signature qui coïncide avec la célébration de 10 années d'appui à la Stratégie nationale de lutte contre le SIDA. Durant ces 10 années, la mise en œuvre des différentes subventions du fonds mondial a permis de contribuer largement à l'atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement et pour certains avant même l'échéance de 2015, a-t-il dit. En matière de lutte contre VIH/SIDA, la progression de l'épidémie a été jugulée et sa régression amorcée, a-t-il relevé, donnant à cet égard l'exemple de l'utilisation du kit à usage unique par les usagers de drogues injectables est passé de 7 pc à 60 pc grâce à la mise en place de programme de réduction des risques. "Le nombre de bénéficiaires parmi les groupes clés des programmes de prévention de proximité a été multiplié par 100" alors que le nombre de personnes rejointes par les activités de dépistage a été multiplié par 300, passant de 2000 en 2003 à presque 600.000 en 2013, a ajouté M. Louardi. "Ce qui a permis de réduire la proportion des personnes ne connaissant pas leur statut sérologique de 80 pc à 72 pc en deux ans uniquement", a-t-il fait savoir. Des progrès importants ont été réalisés en matière de lutte contre la tuberculose en particulier la décentralisation de la prise en charge, a ajouté M. Louardi, notant que les efforts entrepris par le ministère de la santé pour garantir à tous la gratuité des soins ont permis d'atteindre et de maintenir à plus de 95 pc le taux de détection et à plus de 85 pc le taux de succès thérapeutique. Au plan de la gouvernance, le partenariat avec le Fonds Mondial a été déterminant dans la mise en place de nouveaux organes de gouvernance de la riposte contre le VIH et la tuberculose, comme le CCM, a-t-il noté. Cet instrument de gouvernance participative, a ajouté le ministre, joue un rôle important dans la coordination de la riposte et la fédération des efforts des intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux. De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibe a indiqué dans une allocution lue en son nom que le Maroc est un modèle à suivre en matière de lutte contre le SIDA dans la région MENA. "Il a pu mettre en place des mécanismes efficients pour atteindre les populations les plus démunies et mobiliser des ressources internes et pour assurer une gestion optimale des subventions du Fonds mondial", a-t-il souligné. ONUSIDA note avec beaucoup de satisfaction les résultats enregistrés par le Royaume qui a pu en peu de temps porter de 60.000 à 600.000 le nombre de personnes bénéficiaires du dépistage VIH chaque année, a-t-il relevé. "Nous sommes en train d'assister à une transition rapide au Maroc vers l'élimination de la transmission de la mère à l'enfant", a-t-il soutenu. Pour sa part, le représentant de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Yves Souteyrand, a souligné que "le Maroc a su convaincre les instances décisionnelles du Fonds Mondial (...) et disposait pour cela d'atouts majeurs dont le soutien politique de très haut niveau, un plan stratégique national, premier en son genre dans la région, élaboré selon des principes universels d'équité". "Le Maroc bénéficie aussi de la présence d'une société civile fortement mobilisée et qui travaille en étroite collaboration avec le programme national", a poursuivi M. Souteyrand. Dix ans après, ces atouts persistent et le Maroc est considéré comme un modèle de réussite du programme de lutte contre le VIH/SIDA, a-t-il tenu à préciser. Lors de cette cérémonie, un trophée a été remis à M. Marmora pour son engagement et son accompagnement depuis dix ans mais également pour la confiance portée au Maroc par le Fonds Mondial. Pour rappel, le ministère de la santé réserve une enveloppe budgétaire annuelle de 23 millions de dirhams, à l'achat de médicaments antirétroviraux pour la prise en charge gratuite des personnes porteuses du VIH et des malades atteints du SIDA, dans les services spécialisés des hôpitaux publiques, dont 15 millions de dirhams sur le budget général du ministère et 8 millions de dirhams comme appui du Fonds Mondial.