Les propos tenus par Abdelilah Benkirane devant la Chambre des conseillers le 17 juin au sujet de la femme marocaine, n'ont pas manqué de provoquer l'ire des militantes et militants féministes qui y ont décelé un "mépris" des droits de la femme "que le chef du gouvernement préférerait voir rester au foyer". Environ 200 personnes, brandissant pour certaines casseroles et cuillères, ont marqué, mardi devant le parlement à Rabat, leur courroux contre le chef du parti Justice et développement (PJD) et appelé à la défense et la préservation des droits acquis par la femme marocaine à travers la mise en oeuvre des dispositions de la Constitution qui consacrent l'égalité et la parité entre les hommes et les femmes. Rassemblées à l'initiative de la Coalition civile pour l'application de l'article 19 de la Constitution, des manifestantes, soutenues par des acteurs de la scène politique, culturelle et médiatique, ont plaidé pour la consécration de leurs acquis garantis par la Loi Fondamentale, en l'occurrence l'égalité dans les droits et les libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental. Les manifestants ont exprimé à travers des slogans, leur rejet catégorique de tout ce qui est de nature à porter atteinte à la femme et à l'égalité de ses droits avec les hommes. Dans des déclarations, des manifestants ont réitéré leur engagement en faveur de la défense et la préservation des droits acquis par la femme marocaine, appelant le gouvernement à œuvrer à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir pleinement de leurs droits. Des appels au respect des droits sociaux des femmes, notamment l'application du code du travail, ont été également lancés par les manifestants qui rappellent dans ce sens les dispositions de l'article 19 de la Constitution. Ce sit-in, notent-ils, «s'inscrit dans le cadre d'une dynamique pour la préservation des acquis réalisés par les forces nationales et le mouvement féministe» et «vient rappeler que la Constitution de 2011 est celle des droits et libertés».