Le projet de la nouvelle constitution qui a érigé l'égalité en tant que principe fondateur de l'Etat de droit et jeté les bases consacrant les droits de la femme dans tous les domaines, constitue un grand pas vers l'avant en la matière. .-- Par Hasnaâ EL AKKANI --. Le statut et les droits des femmes se trouvent ainsi renforcés dans le projet de la nouvelle Constitution avec la stipulation de l'égalité entre l'homme et la femme dans les droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental et l'engagement de l'Etat marocain à oeuvrer à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Le texte prévoit aussi la création d'une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination et appelle à entreprendre, par la loi, des mesures de discrimination positive au profit des femmes en matière d'accès aux fonctions publique et électives. "L'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre.. ", selon l'article 19 de la nouvelle constitution. Pour la présidente de l'Union de l'action féminine (UAF), Mme Latifa Jbabdi, la nouvelle constitution est un "saut qualitatif" en ce qui concerne la question de la femme, ajoutant qu'elle répond à toutes les revendications formulées par le mouvement féministe au Maroc. Le nouveau texte a donné des réponses aussi bien aux mémorandums présentés par les associations féminines qu'au mémorandum soumis par le réseau "Printemps féministe pour la démocratie et l'égalité" à la Commission consultative de révision de la Constitution, a-t-elle précisé. "Nous avons accueilli avec une grande satisfaction cette nouvelle constitution que nous saluons hautement", a dit Mme Jbabdi qui est aussi membre du bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Ce texte est venu consacrer les règles et principes consacrant l'égalité entre les femmes et les hommes, a souligné Mme Jbabdi, relevant qu'il prévoit des politiques et mesures à même de lutter contre toutes les formes de discrimination. La militante féministe a, en outre, souligné que le texte permettra également à la femme de participer pleinement à tous les domaines de la vie y compris à la prise de décision, appelant à cet égard à chercher les moyens et mécanismes adéquats pour la concrétisation des ces dispositions autres que le cota et la liste nationale. Elle a cité dans ce sens les propositions de l'UAF en la matière, à savoir l'instauration de l'alternance homme/femme sur les listes électorales présentées par les partis notamment au niveau local, et une alternance au niveau des têtes de listes. "Avec cette novelle constitution, nous sommes très heureuses et rassurées quant à l'avenir des femmes au Maroc", a-t-elle dit, relevant toutefois le défi de la mise en Œuvre des dispositions qui requiert une grande mobilisation et une lutte permanente. "Pour sa part, Mme Rokia Ferrad, membre de la Commission administrative de la Confédération démocratique du travail (CDT), a affirmé que la nouvelle constitution a beaucoup donné à la femme marocaine en matière de droits et de libertés, mettant en exergue l'engagement constitutionnel de l'Etat marocain à oeuvrer à l'égalité entre hommes et femmes, en instituant une commission constitutionnelle de parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. En revanche, poursuit Mme Ferrad, "faut-il soulever la problématique des mentalités et des procédures qui demeurent une réelle pierre d'achoppement à toutes ces réformes sur papier".