Un marocain est tenu de respecter les lois de son pays et ne peut, en aucun cas, se cacher derrière sa nationalité française pour s'en dérober, a déclaré Me Abdelkebir Tabih, avocat du Ministère de l'intérieur, à propos des repris de justice Zakaria El Moumni, Adil Lamtalsi, Ennaama Asfari. Et d'ajouter, «le temps du protectorat est révolu». Suite aux plaintes déposées auprès de la Justice française, pour allégations de torture, par Zakaria El Moumni, Adil Lamtalsi, Ennaama Asfari et l'ONG française «Action des chrétiens pour l'abolition de la torture», contre de hauts responsables marocains. Le représentant du Ministère de l'Intérieur du Royame, Me Omar Tayeb, a confirmé, lundi 9 juin, devant le juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Rabat, la plainte contre les individus susnommés, ainsi que l'ONG, pour «dénonciation calomnieuse, outrage aux autorités, dol et diffamation publique». «Ces individus sont des marocains et ont été condamnés par la justice marocaine pour des crimes de droit commun», a déclaré, à l'agence de presse MAP, Me Abdelkebir Tabih. Zakaria El Moumni avait, en effet, été condamné pour escroquerie, Adil Lamtalsi, pour trafic de drogue, alors que Ennaama Asfari purge toujours une peine de prison pour meurtre, mutilation et vandalisme. «La Justice française aurait dû prendre en compte le fait que ces individus sont marocains et que par conséquent elle n'avait nullement le droit d'exercer un contrôle sur la justice marocaine en acceptant leur plainte en France». L'avocat a précisé que le Droit marocain ne reconnaît la double nationalité que si elle est octroyée par décret. De ce fait, la Justice française ne pouvait intervenir dans cette affaire sous prétexte que les mis en cause détiennent la nationalité française. Par ailleurs, Me Tabih a rappelé que le Maroc a ratifié les conventions internationales de lutte contre la torture, qu'il considère comme «des traités les plus difficiles dans le domaine des droits de l'Homme». Ces conventions, a souligné l'avocat, stipulent qu'en cas d'allégation de torture dans un pays déterminé, la procédure de poursuite doit être déclenchée dans le pays en question. Pour les affabulateurs binationaux qui ont cherché à ternir l'image du Royaume en prétendant à tort avoir fait l'objet de tortures au Maroc et entraîné la Justice française dans ce marécage juridique, c'est le retour de bâton. L'affaire est, donc, loin d'être close et la Justice française risque de ne pas en sortir agrandie.