Le ministre de l'Intérieur du Royaume du Maroc, agissant au nom de l'Etat marocain, a chargé des avocats de déclencher des poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de plaintes, mettant en cause de hauts responsables marocains pour des allégations de torture qu'ils savaient inexactes. Dans la plainte déposée, ce mardi, entre les mains du Procureur de la République auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris, le Ministre de l'Intérieur dénonce la manipulation grossière tentée par des individus ayant fait l'objet de condamnations, liées notamment à des faits avérés d'escroqueries et de trafic international de stupéfiants, et prononcées par les juridictions marocaines compétentes, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur. Le ministre, poursuit le communiqué, dénonce également "la complicité d'une association française connue pour son parti-pris flagrant et actif contre l'intégrité territoriale du Maroc". La plainte déposée par le ministre de l'Intérieur, ajoute le communiqué, condamne "l'instrumentalisation de la procédure judiciaire française par les auteurs des dénonciations calomnieuses de torture et dévoile les motivations réelles de cette manipulation, à savoir la déstabilisation des organes de sécurité relevant du ministère de l'intérieur notamment la DGST, institution reconnue et estimée pour ses réalisations en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, dans le strict respect de l'Etat de droit". Le ministre de l'Intérieur rappelle que la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, que le Maroc au même titre que la France a signée et ratifiée, définit le cadre adéquat pour juger toute allégation d'actes de torture. L'engagement de cette procédure judiciaire s'ajoute aux contacts et échanges en cours entre les responsables gouvernementaux des deux pays, précise la même source, ajoutant que ces contacts visent à "élucider les circonstances des incidents graves et inédits survenus dernièrement et à identifier les mesures concrètes pour que de tels incidents ne se reproduisent plus". Le collectif d'avocats en charge de la plainte du Ministre de l'Intérieur est composé de MM. Ralph Boussier, Yves Repiquet, Abdelkebir Tabih et Omar Taieb.