Le secrétaire général du conseil national des droits de l'Homme (CNDH), M. Mohamed Sebbar, a mis en exergue, mercredi au Caire, le rôle d'avant-garde des institutions des droits de l'Homme dans la consécration des droits de la femme à travers des mesures et initiatives à caractère national et international. Au niveau international, ces institutions peuvent engager des actions de plaidoyer et d'information au sein des différents mécanismes régionaux, ainsi que lors de rencontres parallèles, outre le suivi de la mise en œuvre des recommandations adoptées, a souligné M. Sebbar lors du "2eme forum permanent du dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'Homme: opportunités et défis". Ces instances peuvent aussi enrichir les rapports élaborés par les mécanismes relevant du conseil des droits de l'Homme de l'ONU, notamment lors des visites dans certains pays du rapporteur spécial de l'ONU chargé de la question de la violence contre les femmes, du rapporteur sur le trafic humain, particulièrement des femmes et enfants, ainsi que du groupe concerné par la question de la discrimination à l'égard des femmes. A l'échelon national, M. Sebbar a fait savoir que les institutions sont habilitées à prendre des initiatives de promotion de la culture des droits de l'Homme, citant l'encouragement des pays à lever leurs réserves aux conventions relatives aux droits des femmes en mettant à leur disposition les expériences et les compétences nécessaires en vue d'harmoniser les textes avec les engagements internationaux et de poursuivre le renforcement des garanties juridiques susceptibles de consolider l'égalité des deux sexes. Par ailleurs, le SG du conseil a mis l'accent sur la contribution de ces institutions à l'oeuvre de l'amendement constitutionnel à travers des propositions et des avis consultatifs dans le sens de l'intégration des dispositions garantissant l'exercice des droits et des libertés dans la Loi fondamentale et de la réalisation de l'égalité et la parité homme-femme. Les instances des droits de l'homme jouent aussi un rôle dans le processus de la justice transitionnelle dans les pays arabes et africains vivant une situation de transition, comme elles incitent les gouvernements à adopter des stratégies et programmes visant le renforcement des droits des femmes et l'intégration de l'approche genre dans tous les départements ministériels et dans la politique générale, et ce en collaboration avec la société civile. En revanche, M. Sebbar a insisté sur l'autonomie opérationnelle de ces institutions conformément aux principes de Paris régissant leur travail, la mobilisation des moyens financiers suffisants et des ressources humaines compétentes afin qu'elles puissent assumer pleinement leur mission de protection des droits de l'Homme. Le réseau africain des droits de l'Homme et le réseau arabes des institutions nationales des droits de l'Homme, dont la présidence est assurée par le CNDH depuis juin 2013, aspirent à réaliser ces objectifs, a poursuivi M. Sebbar. Ce forum est organisé conjointement par le Conseil égyptien des droits de l'Homme en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture et la Ligue arabe. Les participants de trente pays se pencheront sur les moyens d'unifier les efforts nationaux et de renforcer le rôle de la femme ainsi que la mise en place de politiques, législations et programmes nationaux et le suivi de la mise en œuvre des conventions internationales de lutte contre la violence et la discrimination à l'égard de la femme.