Le dialogue euro-arabe des institutions nationales des droits de l'Homme a appelé, vendredi à Berlin, l'ensemble des Etats à condamner toutes les formes de torture notamment les traitements inhumains et dégradants et à consacrer la culture des droits humains, des libertés fondamentales et l'Etat de droit. Dans sa déclaration finale, sanctionnant les travaux de la 6ème rencontre sur le thème ''La torture et l'Etat de droit'', le dialogue euro-arabe a mis l'accent sur le rôle important des institutions nationales des droits de l'Homme dans la lutte contre la torture, appelant à concentrer les efforts sur la protection et la prévention contre les supplices et la consécration de l'Etat de droit. La rencontre a de même appelé, dans la Déclaration de Berlin, tous les Etats à ratifier, sans réserve, l'ensemble des chartes internationales relatives à la lutte contre la torture et le respect de leurs articles et leurs dispositions notamment la convention contre la torture, le pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que les chartes régionales telles la charte africaine des droits de l'Homme, la charte arabe des droits humains et la convention européenne des droits de l'Homme. La Déclaration a également appelé à l'adhésion aux conventions internationales notamment celle relative à la lutte conte toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme, et la convention des droits de l'enfant. L'accent a aussi été mis sur l'importance de travailler de concert et coopérer avec l'ensemble des organisations et instances des droits humains à l'échelle internationale et de mettre les législations nationales au diapason avec les principes et engagements internationaux. Le texte a de même exhorté les Etats à mettre en place des mécanismes efficients et indépendants de protection et de prévention contre la torture en synchronisation avec les dispositions internationales. S'exprimant lors d'une conférence de presse, aux côtés de représentants allemands, danois et jordaniens d'instances et instituts des droits de l'Homme, M. Mohamed Sebbar, secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a indiqué que cette rencontre vise aussi à réduire le fossé entre pays européens et arabes en matière des droits humains, tout en traitant la question de la torture à travers un diagnostic précis de ce phénomène ainsi que des lois l'incriminant. En réponse à une question sur la possibilité que le dialogue euro-arabe puisse tirer profit d'expériences arabes réussies en matière de droits de l'Homme pour accompagner et aider d'autres pays arabes, M. Sebbar a indiqué que le processus démocratique inédit et l'expérience réussie du Maroc dans le domaine de la justice de transition s'érige désormais comme exemple. Plusieurs pays, a-t-il poursuivi, pourront en bénéficier et le prendre pour exemple tels le cas de la Tunisie qui a manifesté un grand intérêt pour l'expérience marocaine. Les participants se sont penchés, lors de cette rencontre de trois jours (11-13 mai) sur l'analyse de la question de la torture et l'Etat de droit dans le monde arabe, mettant l'accent sur les enjeux, les lacunes et les priorités ainsi que sur les possibilités de réforme. Ils ont également débattus des moyens d'enrichir l'agenda des droits de l'Homme à l'échelle régionale et internationale et au rôle qui peut être joué par les institutions nationales des droits de l'Homme afin de garantir le respect et la protection de ces droits et définir les stratégies actuelles et futures à même de permettre d'entamer les réformes en matière des politiques de droits de l'Homme. Cinq pays arabes, en l'occurrence le Maroc, l'Egypte, la Jordanie, la Tunisie et la Palestine, ainsi que plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne et le Danemark, ont exposé leurs législations et pratiques nationales à la lumière des conventions internationales et régionales sur la torture et l'Etat de droit. Le CNDH est membre du secrétariat général du programme sur le dialogue euro-arabe des droits de l'Homme aux côtés de l'Institut allemand des droits de l'Homme, du Centre national jordanien des droits de l'Homme en plus du Centre danois des droits de l'Homme. Le Maroc avait abrité la troisième réunion du dialogue euro-arabe des institutions nationales des droits de l'Homme en mai 2007 à Rabat sur le thème ''Migration et droits de l'Homme''. Le dialogue euro-arabe se présente comme un réseau comprenant des institutions nationales dans les régions arabes et européennes visant à consolider et encourager la compréhension entre l'Europe et le monde arabe autour des questions des droits humains. Cette action est menée à travers le lancement d'un processus de développement de l'action des institutions nationales dans les régions arabes et européennes.