Le Groupe d'Action financière (GAFI) a salué les "progrès importants" du Maroc en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT), notant que le Royaume a établi le cadre législatif et réglementaire lui permettant de tenir les engagements pris dans son plan d'action relatif aux défaillances stratégiques identifiées par le GAFI en février 2010. Dans un communiqué rendu public, vendredi à Paris, le GAFI annonce que le Maroc "n'est donc plus soumis au processus permanent de surveillance de la conformité en matière de LBC/FT mené par le Groupe. "Le Maroc continuera à travailler avec GAFIMOAN (Groupe d'Action Financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord), afin de corriger l'ensemble des problèmes en matière de LBC/FT identifiés dans son rapport d'évaluation mutuelle", conclut le GAFI. Le Groupe d'Action financière a été créé en juillet 1989 lors du Sommet du G7 de Paris pour examiner et élaborer des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux. En octobre 2001, il a étendu son mandat pour intégrer les efforts de lutte contre le financement du terrorisme à ceux du blanchiment de capitaux. La décision du Groupe d'action financière (GAFI) de sortir le Maroc de son suivi et de supprimer son nom de ses listes négatives, vient couronner les efforts déployés par le Royaume pour se conformer aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), a indiqué le président de l'unité de traitement du renseignement financier (UTRF), M. Hassane Alaoui Abdallaoui. Dans un entretien à la MAP, suite au communiqué rendu public vendredi à Paris, dans lequel le Groupe annonce que le Maroc n'est plus soumis au processus permanent de surveillance de la conformité en matière de LBC/FT, M. Alaoui a rappelé qu'en juin dernier, le GAFI avait convenu que le Maroc a exécuté complètement le plan d'action sur lequel le gouvernement s'était engagé pour remédier aux insuffisances du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux. "L'inscription du Maroc sur les listes du GAFI constituait potentiellement un risque élevé pour l'économie et le secteur financier marocain alors même qu'ils continuent à se développer à l'international et que le Royaume ambitionne de promouvoir Casablanca en tant que centre financier international", a indiqué M. Alaoui. Et d'ajouter que la décision du GAFI intervient après la visite, en septembre dernier au Maroc, des experts du Groupe, qui ont pu constater sur place l'engagement politique du Royaume à continuer à renforcer ledit dispositif ainsi que les mesures et les moyens mis en place par toutes les administrations et les organismes concernés pour en assurer l'efficacité. Il a également expliqué que le plan d'action en question comportait deux volets principaux visant à répondre aux observations des évaluateurs du GAFI en 2007 quant à la non-conformité de plusieurs éléments du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux: les mesures à caractère législatif et réglementaire, et le renforcement du caractère opérationnel de l'Unité de Traitement du Renseignement Financier (UTRF). Il convient de signaler qu'au niveau législatif, en particulier, le Maroc a adopté deux réformes importantes du dispositif national, la Loi 13-10 de janvier 2011 et la Loi 145-12 de mai 2013. "Il est essentiel que le Maroc continue à renforcer son dispositif national, à le maintenir aux standards du GAFI et à développer sa coopération en la matière au niveau international et régional", a souligné M. Alaoui, notant que le GAFI a révisé récemment ses recommandations, introduisant de nouvelles règles relatives notamment à la connaissance des clients, à l'évaluation des risques et aux délits sous-jacents à l'infraction de blanchiment. Et de conclure que le maintien de la conformité aux standards du GAFI appellera, à moyen terme, une nouvelle révision des lois en vigueur.