Sahara : 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU: Des ONG, experts et observateurs internationaux réitèrent le caractère «irréaliste» de «l'option de l'indépendance» Plusieurs intervenants versés dans la question du Sahara marocain ont réitéré, mercredi devant la 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le caractère "irréaliste" de "l'option de l'indépendance", soulignant que la proposition d'autonomie, sous souveraineté marocaine, représente "l'espoir de sortie de crise". Andrew Rosemarine, Défenseur des droits de l'homme britannique, a estimé que la proposition d'autonomie lui avait redonné l'espoir d'une "sortie de crise pacifique". "Lorsque le printemps arabe est devenu un hiver", le Maroc a, quant à lui, "persévéré résolument sur la voie de la démocratie", a-t-il dit. Le Maroc, a-t-il affirmé, continue de tendre une main amicale "à tous ses voisins" et s'attèle à consolider l'initiative d'autonomie élargie, à travers notamment, la régionalisation avancée. Et de rappeler que la nouvelle Constitution marocaine consacre un chapitre entier à la régionalisation et reconnait l'identité plurielle du Royaume. Mme Gale Sherrill, de l'ONG "Landing Community Church", a rappelé que de nombreux observateurs estiment que l'indépendance du Sahara n'est pas une option réaliste, jugeant que les parties devront finir par convenir que la seule option réaliste est la réintégration des populations séquestrées à Tindouf dans leurs territoires d'origine, le Maroc. "La résolution de ce différend artificiel profitera incontestablement aux familles séparées depuis trop longtemps", a-t-elle estimé, appelant au "démantèlement des camps de Tindouf qui permettra d'envisager un avenir meilleur" pour toute la région. Pour sa part, Ziad Al-Jabari, président de l'association d'amitié palestino-marocaine, a loué la pertinence de l'initiative marocaine d'autonomie, soulignant que pour "avoir été souvent dans la région", où il a constaté de visu l'essor économique et les projets de développement durable reflétant le saut qualitatif qu'a accompli le Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, il a ressenti chez les habitants un sentiment d'impatience pour "en finir avec cette crise fomentée" par un pays voisin. Il a, dans ce contexte, invité les Nations Unies à redoubler d'efforts, à accorder une plus grande importance à la question du Sahara marocain et à exhorter les parties à résoudre ce différend sur la base de l'initiative marocaine d'autonomie. De son côté, l'ancien représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, Erik Jensen, a souligné l'importance accordée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies au plan marocain d'autonomie, et mis en garde contre les risques d'un "conflit armé" dans la région si la question du Sahara n'est pas résolue rapidement, tout en insistant sur le "rôle clé de l'Algérie". "Echouer dans cette entreprise, risquerait de déstabiliser la région, d'encourager l'immigration clandestine et d'augmenter la menace terroriste et même les risques d'un conflit armé", a affirmé Erik Jensen, qui s'exprimait devant la 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU. "L'antidote le plus efficace se trouve, selon lui, dans la paix, la stabilité, la coopération et le développement économique à travers le Maghreb. Mais le différend à propos du Sahara y fait obstacle", a-t-il déploré. Plus le processus de règlement de ce conflit "s'enlisera, plus les positions vont se raidir, les frustrations s'exacerber et la probabilité de troubles et d'instabilité régionale s'accroître", a averti M. Jensen. Il a rappelé à l'assistance que, lors des négociations menées en 1996, sous sa supervision, le polisario avait, pourtant, accepté l'idée de discuter d'une solution politique fondée sur l'autonomie. M. Jensen a rappelé dans ce contexte, que le Maroc a présenté son plan d'autonomie en 2007 qualifié par le Conseil de Sécurité de l'ONU, de sérieux et crédible. L'adoption de la nouvelle Constitution en 2011, la création du conseil économique et social, du Conseil National pour les Droits de l'Homme (CNDH) et la promesse de s'attaquer et de lutter contre la corruption ont fourni les éléments nécessaires pour donner une réelle crédibilité à l'autonomie régionale, a conclu l'ancien Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU auteur de l'ouvrage "Sahara: Anatomie d'une impasse" (2012, seconde édition). Pour M. Jensen, le polisario "se verra dans l'obligation de renoncer à certaines aspirations" et devra avoir le "courage politique de faire des compromis", tout en reconnaissant, à ce niveau, que "beaucoup dépendra aussi des autres parties impliquées et influentes", estimant le "rôle de l'Algérie central". Les "événements qui agitent la région font qu'il est maintenant plus que jamais temps de résoudre ce différend pour permettre la réconciliation et le développement à travers la région du Maghreb pour préparer l'avenir auquel aspirent ses peuples, en particulier les jeunes qui rêvent d'une vie productive en tant que membres actifs et respectés de la société", a-t-il préconisé. "Frustrés, ils deviennent vulnérables, facilement exploitables et à la merci des éléments déstabilisateurs, des extrémistes et des terroristes", tels sont, a-t-il averti, les principaux défis qui se posent à la région.