Le retrait par le Maroc de la confiance à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, n'est pas un fait nouveau puisque il y avait le précédent de Yacoub Khan et Van Walsum, qui tous les deux ont été récusés par l'Algérie et le polisario, a affirmé, Erik Jensen, ancien Représentant onusien pour le Sahara. Dans un entretien publié samedi par le journal londonien «Acharq Al Awsât», M. Jensen a souligné que «la confiance des parties constitue, dans la gestion de ce dossier (Sahara), l'usage, la règle et la condition sine qua non pour tout responsable onusien dont l'unique rôle est celui de facilitateur. Le référentiel étant les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité». M. Jensen, auteur d'un nouveau livre sur le conflit du Sahara, a indiqué que l'autonomie avait été soulevée lors d'une rencontre secrète qu'il avait organisée en août 1996 à Genève, entre des responsables marocains et le polisario. Le polisario, qui était disposé à discuter d'une solution politique fondée sur l'autonomie, «ne peut prendre aucune décision qui va à l'encontre des intérêts de l'Algérie», a-t-il noté. Il a également rappelé que l'ancien envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU, James Baker, avec qui il a collaboré pendant une année, était convaincu lui aussi que l'autonomie constitue la seule solution réaliste. «Nous sommes parvenus à une étape me permettant d'affirmer que le conflit du Sahara doit être appréhendé dans un cadre global», a-t-il dit, faisant remarquer que l'Algérie, qui abrite sur son sol les camps de Tindouf, est concernée par ce différend. Il a, en outre, évoqué les derniers développements en Afrique du Nord et la situation dans la région du Sahel, revenant sur les menaces terroristes pesant sur les Etats de la région. Dans ce contexte, l'ancien représentant onusien pour le Sahara a tiré la sonnette d'alarme sur la stratégie des groupes terroristes qui tissent des alliances et recrutent dans les camps de Tindouf en Algérie, non loin du nord du Mali. Il est revenu, dans ce cadre, sur la décision de Madrid de procéder à l'évacuation des travailleurs humanitaires espagnols dans les camps de Tindouf, suite aux menaces pesant sur ses ressortissants. S'attardant sur le grand désespoir des populations dans les camps de Tindouf qui ne voient aucun changement se concrétiser sur le terrain, que leur avenir est cerné d'incertitude et que les dirigeants (du polisario) ne déploient aucun effort pur trouver une issue au conflit, M. Jensen a estimé qu'il ne serait pas étonné que l'extrémime puisse trouver terrain fertile dans ces camps.