Boudrika interrogé sur l'affaire provoquée par les déclarations de R'Bati Amine, refuse de laisser percer la moindre réaction de colère ou de déception, mais depuis que R'Bati a été trop bavard, le président du Raja ne prononce plus le nom du joueur. Il dit : « Celui-ci » ou « celui-là » (hadak...) sans jamais le nommer. Dans les tribunes, les banderoles des Rajaouis évoquent aussi R'Bati, par ailleurs, sans dire son nom. Amine est-il devenu pestiféré ? Non, mais en attendant le procès (28 octobre), sa situation est loin d'être enviable. Fakhir interrogé par un journaliste français a déclaré « R'Bati va regretter tout ça ». C'est vrai et peut-être qu'on est déjà dans la période des regrets. Affaire regrettable. Pour tout le monde et à tous points de vue. Il y a vraiment trop de séjours dans les hôtels, plus au moins luxueux, dans la préparation de nos équipes de foot. Ça coûte de l'argent pour pas grand chose. Il faudra un jour faire le bilan de toutes ces dépenses avec une colonne montrant le prix des nuitées, et une autre colonne où l'on verrait les résultats des matches. On découvrirait alors que plus on a dépensé du pognon, plus on a perdu de matches. Et pour l'équipe nationale, c'est flagrant : résidences luxueuses, ryads somptueux, hôtels exceptionnels (ah le « So » à « Kech ») et à côté tout un tas de tannées plus humiliantes les unes que les autres. Ce ne sont plus les « Lions de l'Atlas », mais les « touristes de la première classe ». Notre confrère et néanmoins ami Abderrahman Ichi qui officie au « Matin du Sahara » a décidé d'alerter l'opinion publique en lançant en gros titres une menace à propos de la Coupe du Monde des clubs « La FIFA, écrit-il, s'inquiète du retard ». On en tremble de peur avant que d'en rire... La FIFA n'est pas prête de s'énerver vu qu'elle a trouvé pour sa compétition un pays assez gentil pour la débarrasser de ce fardeau. La FIFA qui a déjà empoché un chèque de 320 millions de dirhams signé par le Maroc comme garantie, règle obligatoire imposée par la FIFA. Alors du coup, on se demande pourquoi veut-on mettre sur nous autant de pression ? Comme rien n'est gratuit, c'est sûr que cela doit servir les intérêts de quelqu'un ou quelques-uns. Mais passons et lisons un peu quelques lignes du dossier que nous a concocté Ichi : « C'est le ministre des Sports qui serait à l'origine des retards... Un département de tutelle qui passe le plus clair de son temps à régler ses comptes » Ouh, là, là, ce n'est pas gentil ça. On mélange tout et n'importe quoi et c'est pas juste envers le bel Ouzzine qui, dans une envolée lyrique et historique avait déclaré que « la Coupe au Monde des Clubs rapporterait 1 milliard de dirhams ». C'est donc que le gars y croit et qu'il s'investit. Plus mesuré et plus malin qu'Ouzzine il y a le rusé Karim Alem qui doit être à l'origine de tout ce tapage et qui murmure du bout des lèvres : « La Coupe du Monde des Clubs est un événement structurant pour la pratique du football au Maroc », ajoutant que « les retombées de cet investissement ne vont pas se voir tout de suite » Ah bon ? alors quand ? « un peu plus tard nous balance, Karim, ce sera avec l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations 2015 et au-delà ». Sur ce, message bien envoyé, Karim est parti à Zurich à la FIFA pour prendre ses ordres chez le chef Rawrawa. Ah, là là là... La FIFA, à vrai dire, n'a pas à s'inquiéter du Maroc. Les problèmes vont venir du Qatar et de sa Coupe du Monde 2022, événement attaqué de toutes parts et Blatter a été poussé à provoquer une réunion du Comité exécutif de la FIFA pour traiter de tout cela. On suivra avec attention cette rencontre pour voir comment le manitou Blatter va encore faire avaler ses pilules à tout le monde et échapper à ce que la presse spécialisée appelle d'ores et déjà le « Qatar... clisme ».