10 mars 1988. La date est restée gravée dans sa mémoire et dans toutes les mémoires. Elle est aussi gravée dans la mémoire du président de la FIFA Sepp Blatter. « J'ai le souvenir que c'était déjà le 10 mars 1988 où vous étiez élu pour la première fois. Cela fait 25 ans déjà », a souligné Blatter lors de son allocution devant le parterre des membres de la CAF. Cette date est celle de l'élection de Issa Hayatou à la tête de la Confédération Africaine de Football. 25 ans après, il est à Marrakech, au Maroc, pays qu'il considère « sien », pour prétendre à un septième mandant. « Peut-être qu'il veut finir en beauté. Il a commencé d'ici et veut terminer ici », commente Kennedy, du media center de la CAF. Nul ne doute qu'il sera réélu surtout que Issa Hayatou est candidat unique après l'«éjection » de l'Ivoirien Jacques Anouma. Ce dernier, soupçonné de corruption, ainsi que Hayatou, qui a démenti ces soupçons, s'est plié à la décision de la CAF et du TAS (tribunal arbitral du sport, ndlr). Anouma n'est pas présent à Marrakech et son pays la Côte d'Ivoire devrait certainement voter « pour » Hayatou. Cela a été décidé lors de la dernière réunion du bureau exécutif de la CAF tenu aux Seychelles. 44 membres de la FIFA avaient « donné » leur accord pour que Hayatou reste à la tête de la CAF. Six membres se sont abstenus ou émis un avis défavorable. Hayatou sera donc certainement élu à Marrakech pour un « dernier » mandat de quatre ans comme cela a été pour la première fois à Casablanca. Ouverture de l'AGO Avant la tenue de l'Assemblée générale, une ouverture officielle a eu lieu au palais des Congrès de la ville ocre. En présence de plusieurs personnalités, notamment le président de la FIFA, Sepp Blatter, ainsi que le président de l'UEFA Michel Platini, la soirée d'ouverture a été marquée par un show de danses africaines ; un mélange de culture qui n'a laissé personne indifférent. Les deux présentateurs de la soirée, Jalal Bouzrara et Alison Fernandes, ont tenu à chaque fois à rappeler que le football reste le plus attractif des sports sur le continent. La soirée a également connu la prise de parole du président de la fédération royale marocaine de football qui s'est dit « ému » et a commencé à « lire » son discours écrit et préparé à l'avance. Ali Fassi Fihri a mentionné le fait que le Maroc abritera prochainement plusieurs compétitions notamment le mois prochain en avril : il s'agit de la CAN U 17 qui se déroulera dans les villes de Casablanca et Marrakech. Après, il sera question de l'organisation de la Coupe du monde des clubs 2013 et 2014. Ali Fassi Fihri n'a pas omis de souligner « un parcours exceptionnel » de Hayatou en parlant déjà, à quelques heures du vote, des quatre ans qui seront accordés au président sortant de la CAF. Le ministre des sports, Mohamed Ouzzine, a également souligné le « souffle long» de Hayatou. Blatter encense Hayatou Le président de la FIFA semble également sur la même longueur d'onde que Ali Fassi Fihri. Sepp Blatter a encensé longuement Issa Hayatou : que des éloges au point de douter que le Camerounais Hayatou n'a aucun défaut. « Formidable envolée du foot africain », « Hayatou l'intelligent, le convaincant, le paternel, une plume littéraire, très avenant », Sepp Blatter est un fan de Hayatou, ou il fait semblant. Blatter a demandé à la présence de faire de cette 35e assemblée générale une fête. « Je vous prie de faire une fête aujourd'hui ». Blatter, vraisemblablement en besoin de soutien africain, a passé en revue tout ce qui fait mal au continent, notamment le racisme. « Ça fait mal. On va trouver des solutions. Il faut deux choses : l'éducation et le mélange des cultures », a expliqué Sepp Blatter. « Il n'y a pas de racisme, il y a une seule race. Comme a dit Nelson Mandela : let's celebrate humanity », a ajouté le président de la FIFA. Blatter a également mentionné plusieurs réformes qu'entreprendra la FIFA. « Il faut de la transparence », a souligné le Suisse. « Dans cette réforme, il faudra aller de l'avant, mettre au point des systèmes de contrôle. Il faut être sérieux et créer des commissions d'éthique. Les dangers qui entourent le football sont multiples, notamment la tricherie, dopage et racisme. Il faut savoir que s'il n'y avait pas de matchs, il n'y aurait pas de manipulations et vice versa », a prévenu Sepp Blatter.