Lu sur Hespress où rien ne presse, tant qu'on remplit le vide comme on peut : « Les gens se suicident sous les roues des trains à Casablanca ». Des gens ? Alors que ça arrive très rarement, le site est catégorique : « Les gens se suicident... ». Encore heureux qu'il n'y a pas de métro à Casablanca sinon le suicide sous le pneumatique aurait fait de grands titres chez les lunatiques. stop. Des infirmiers à l'hôpital Ibn Sina sont stupéfaits de voir des malades, loin d'être dans le besoin, venus soigner leur rhume des foins ou leur prostate qui ne touche pas uniquement les grosses patates, mais tout le monde. Ces «mamakhsosène» se font soigner gratuitement, comme si la médecine gratuite avait la baraka... stop. Il y a encore de grosses pointures à la Wilaya, qu'on appelait Préfecture il n'y a pas très longtemps avant les signatures des joint-ventures, des bureaucrates phallocrates qui considèrent le sexe dit faible comme inférieur, alors que les droits des femmes sont devenus prioritaires. Ainsi que des petits chefs et sous-chefs qui se croient du temps de Aïtobane qui avait au moins du mérite avec son air de playboy sans raybane. En même temps où il y avait Ouald Ennass qui ne portaient pas le vendredi la jellaba blanche pour se refaire une virginité, mais pour prier parmi les leurs dans la sérénité. Quel intérêt de se montrer arrogant avec les gens de l'intérieur ou de l'extérieur ? A l'heure du virtuel où se développe l'esprit mutuel, il faut laisser les fonctionnaires travailler, sans tenter de réveiller les vieux démons des années plombées, en hurlant pour rien dans les couloirs comme s'il fallait être un gueulard pour assurer la marche du travail qui est tout un art. stop. On ne sait par quel miracle le moussem de Chraga a été clôturé sur l'air de « C'est la fin de l'été » repris avec un brin de tendresse par un enfant de la Khiriya qui n'est pas une tare où beaucoup réussissent dans la vie qui ne fait pas de cadeau pour tous ? Ce moussem de Chraga qui a encore eu lieu à quelques lieux de Rabat, qui a perdu son Souk Laghzel, sans explication, sans sommation. Un espace populaire fermé qui n'a pas fait réagir nos intellectuels perdus ni une Union des écrivains, sage et calme, qui ne fait aucun tapage dans les pages convoitées par des peintres en bâtiment qui sont passés au chevalet, en misant sur un cheval gagnant qui perd une course qui vide la bourse. Avec les villas de maître et de maîtresse dont la cote régresse, qui avancent inexorablement dans une région où poussait hier encore la houmaïda de moins en moins naïda – tiens, qu'est devenu le mouvement du Boulevard nominé aux oscars de Bin El Ouidane ? - on se dit à chaque Festival d'automne balbutiant que c'est le dernier Chraga et à chaque fois le moussem du Ribat El Fath, hanté par El Baht, l'audit maudit, revit et renaît comme si de rien n'était. stop. Le cinéma Renaissance redevient une salle de cinéma, émission culte avec un indicatif inoubliable sur un bruitage de traverling qui évoquait « Mayerling » et cabaret de Bob Fos, copié au théâtre des Mathurins, mais jamais égalé. Le cinéma Renaissance sur la prestigieuse avenue Mohammed V où il fallait bien s'habiller avant de remonter les Champs Elysées de Rabat, comme aurait dit Sacha Guitry qui a fait de la collabo, sans se faire des bobos et qui s'est fait l'avocat des artistes pourchassés par Goebels et Himler, dont il a réussi à libérer beaucoup. Au moment de la fermeture des salles de cinéma de Rabat qui n'ont pas fait bouger l'index du complexe cinématographique protégé par Nordine Saïl qui a transformé des nouaïles en studio Harcourt qui a tourné court, la condamnation sans appel du cinéma Renaissance a ému les derniers défenseurs du 7ème Art qui se rappelaient de l'ouvreuse blonde aux lunettes de pin up, dans des actualités du CCM. La salle, après une longue léthargie, fut confiée à El Jem qui n'a pas su jouer les Farid Ben Barek qui s'est sacrifié pour les planches, ni Kenfaoui qui narguait les béni-oui-oui. Aujourd'hui, la Renaissance porte bien son enseigne. Reste à imposer une programmation de caractère qui fera déplacer les jeunes et les grabataires que Dozem du domaine de l'improvisation, cherche à faire taire. stop. Un jeune arrivé avec ses copains à la plage du Dahomey encore plus déserte que la plage David ou Mannesman à Mohammadia. Aussitôt installé avec ses potes genre touche pas à mon poste, qui écoutent TSF Radio sur le Sat, notre jeune homme qui a déclenché le mouvement « Slit sans haschisch », décide d'étaler sa serviette de plage sur le sable, non loin de deux retraitées européennes qui n'ont lu ni Claire Bretecher, ni Simone de Beauvoir certainement. Au moment où il veut s'asseoir pour se délecter du paysage, l'une des dames lui dit : « Vous ne pouvez pas vous s'asseoir plus loin »... et Hamza Jirrari, c'est le nom du créateur du mouvement anti-chit, lui a répondu que ce n'était pas une plage privée... Ce à quoi elle n'a rien répliqué. Se sentir étranger dans son pays, même à la plage du Dahomey, ça donne froid au dos même s'il fait encore beau. stop. Vu sur la chaîne Arte. Un médecin à Berlin se rend chez ses patients à bicyclette... On n'a pas encore vu ça ni à Béni Mellal, de moins en moins de hmak et de hbal, ni à Khémisset. stop. Faits divers dont on parle dans les quartiers populaires. Redouane, le fils du brave Daoud, épicier à Sania Gharbiya qui, autrefois, partait au marché de gros du temps de Berkiya aux yeux de félin, d'un professionnalisme honorable, à bicyclette pour rapporter de la menthe ou du persil, sur un vélo où il freinait en traînant son pied sur la chaussée, a rejoint le royaume du Dieu. Redouane est mort en respirant du « diniol » pendant qu'il repeignait un mur d'un client ami. Avant de suffoquer, le pauvre garçon qui était aussi un pêcheur chevronné qui connaissait les bons coins et recoins de la région, a crié « kalbi kalbi », un cœur qui lui a joué un mauvais tour. Autre décès qui a fait le tour au Mohit. Celui d'un plombier qui fut terrassé par une crise cardiaque lors d'un jogging au bois de l'ex-Hilton. stop. Entendu sur une radio périphérique !: « Prolonger l'été, dans une résidence, une maison d'hôte ou une cabane chic ». Pourquoi pas une bririka au Tizin Tichka. stop. Signe des temps. Pauvre Rabat qui, malgré son classement dans la liste de l'UNESCO, manque terriblement de repères urbains dans la promenade du piéton alerte. Comme ce kiosque entre le Jeff où on ne voit plus Georges qui continue à déjeuner le dimanche au Mandarin, ainsi que Michel de la Zerda qui vendait autrefois merguez et soicisseaux à côté du Fouquets avec le Dada qui racontait toujours des histoires drôles au jeune Piro, un pilier du flipper. Ce kiosque où l'on trouvait la presse internationale et les journaux de référence où on pouvait feuilleter « L'Express », « Jeune Afrique » qui nous cachait ce qui se passait dans les pompes à fric et « Africasia » qui a fini par vendre le match pour singer « Paris Match ». Ce marchand de journaux devenu aujourd'hui un marchand de pépites, de bonbons caramel et réglisse. La fin des kiosques qui donne à la ville du punch, à chaque détour. Comme la fermeture de la librairie « Aux Belles Images » lancée dans les années où l'image n'était pas kidnappée par l'Internet qui a mis en miettes « Akhbar As-Souk ». stop. Air France, douce France, chantait Charles Trénet, aussi célèbre que Abdallah Bidaoui qui a connu une fin tragique, va licencier du personnel au sol, jusqu'aux hôtesses de l'air qui n'en ont pas l'air ou qui sont resplendissantes dans leur uniforme signé et leur foulard Hermès dégoté dans les free shops où l'on vend du parfum fin et du savon de Marseille fabriqué à Gabès ou à Tit Mellil. A mercredi. .