Les quatre syndicats les plus représentatifs du secteur de la santé affiliés à la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT), l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) ont eu vent de la proposition par le ministre de la Santé de son directeur de cabinet au poste de président de la Fondation Hassan II des œuvres sociales du secteur de la santé. Proposition que le Chef du gouvernement aurait, de son côté, soumis au Conseil de ce dernier pour examen et adoption. Les quatre syndicats précités, selon un communiqué conjoint dont copie nous est parvenue, dénoncent et rejettent en bloc cette décision et ils invitent tant le ministre de tutelle que le Chef du gouvernement à y renoncer purement et simplement. Les quatre syndicats justifient cette condamnation et cet appel par diverses considérations dont, essentiellement, le fait que le secteur de la santé est un secteur social par excellence mais dont les travailleurs ne bénéficient d'aucune politique sociale de nature à les aider à supporter les contraintes de la profession et à leur assurer stabilité de l'emploi et quelques avantages supplémentaires qui compenseraient d'éventuels augmentations de salaires, que les travailleurs du secteur luttent depuis plus de 30 ans pour voir émerger un cadre national unifié en la matière, qu'en 2009 la ministre de la Santé de l'époque avant fait part aux syndicats susdits de l'accord royal pour la création d'une institution nationale des œuvres sociales du secteur de la santé, annonce immédiatement suivie par une action collective et un consensus sur le projet de statut de cette structure, lequel a été soumis au parlement qui adopta, en juin 2011, la loi 19.10 portant création de la « Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales du secteur de la santé » au profit des travailleurs du secteur. Puis, après la nomination de l'actuel ministre, les quatre centrales, ajoute le communiqué, ont insisté pour que soit activée la procédure réglementaire en vue de la désignation du président d'une aussi importante institution eu égard à la longue attente et à l'immensité des attentes des travailleurs du secteur en matière de logement, de transport, de couverture sanitaire complémentaire, de villégiature et de colonies de vacances, de prêts préférentiels et autres prestations en leur faveur et au profit de leurs familles, précisant que ledit président devrait être compétent, avoir de l'expérience, une forte personnalité et des relations dans les milieux économiques, financiers et sociaux et, surtout, qu'il soit adopté par toutes les parties et ne soulève aucune objection ou réserve. Ce après quoi la procédure du choix, après appel à candidatures, a été entamée pour être suspendue presque immédiatement et laisser place, pour des raisons mystérieuses, à celle de la proposition directe de la part du ministre lequel a, tout simplement, proposé son directeur de cabinet. En conséquence de quoi poursuit le communiqué, les quatre syndicats susmentionnés affirment rejeter la façon dont eux-mêmes et les travailleurs du secteur sont traités dans cette affaire, récusent totalement cette proposition et considèrent la « Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales du secteur de la santé » comme une ligne rouge à ne pas franchir, même si au demeurant ils respectent la personne proposée et la tiennent en estime, précisant que leur opposition tient essentiellement aux considérations exposées plus haut et qu'ils ne tiennent pas, non plus, à ce que ce poste revienne à l'un des leurs en tant que syndicats avant de rappeler qu'ils avaient déjà suggéré au ministre de faire en sorte que le postulant à cette fonction ne fasse l'objet d'aucune objection ou réserve qui mettraient en doute la crédibilité et l'efficacité de cette institution et d'inviter le ministre de tutelle aussi bien que le président du gouvernement à reconsidérer leur position sur cette question.