Face à la non satisfaction de leurs revendications, quatre syndicats (UGTM, CDT, UNTM et FDT) observeront de nouveau une grève de deux jours les 10 et 11 octobre dans tous les services des hôpitaux à l'exception des urgences et des services de réanimation. Les professionnels de la Santé observeront deux jours de grève les 10 et 11 octobre à l'appel de quatre syndicats. Le secteur public de la Santé va très mal. Pour le faire savoir, ses professionnels observeront deux jours de grève les 10 et 11 octobre dans tous les services des hôpitaux à l'exception des urgences et des services de réanimation. L'appel au débrayage, qui risque de paralyser l'activité dans les établissements de santé, a été lancé par quatre syndicats à savoir l'UNTM (Union nationale des travailleurs du Maroc), la CDT (Confédération démocratique du travail), l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) et la FDT (Fédération démocratique du travail). Il ne s'agit pas de leur première grève. Le secteur de la Santé a déjà connu une vague de grèves durant le mois de septembre. Dans un communiqué commun, les quatre organisations syndicales s'indignent et dénoncent la situation « dégradante » du secteur de la santé publique. Le décret de la discorde Elles contestent d'abord le décret relatif au statut particulier du corps des infirmiers du ministère de la Santé, qui accorde, rappelons-le, aux lauréats des écoles privées, titulaires du diplôme de « Technicien spécialisé » le droit de passer les concours d'accès pour le recrutement des infirmiers au sein du secteur public au même titre que les lauréats des Instituts de formation aux carrières de la santé (IFCS) qui relèvent de la tutelle. Une décision qui a été prise par le ministère de la Santé pour pallier à la pénurie en personnel paramédical dont souffre le secteur. On compte seulement 1 infirmier pour 1 109 habitants, soit 9 infirmiers pour 10 000 habitants. Un déficit alarmant qui se répercute sur le rendement de ces fonctionnaires de l'Etat et sur la santé des patients. La décision de recruter des infirmiers parmi les lauréats des établissements privés déplaît aux syndicats, qui réclament le retrait du décret ministériel. Les infirmiers professionnels ainsi que les étudiants ont déjà manifesté leur opposition à ce texte de loi qu'ils jugent « injuste » et « désastreux » aussi bien pour la profession que pour la santé des patients. Le LMD à tout prix Par ailleurs, les quatre syndicats accusent la tutelle de ne pas honorer ses engagements. « Les promesses du ministère de la Santé n'ont pas été tenues », dénoncent les quatre syndicats. Ces derniers mettent sur le tapis une série de revendications. Ils réclament d'abord l'augmentation du budget de la santé et du nombre de postes budgétaires réservés à la santé ainsi que l'intégration à la fonction publique de tous les lauréats des Instituts de formation aux carrières de la santé. Pour rappel, les diplômés de ces instituts ne sont pas tous recrutés car le nombre de postes consacrés à la Santé est limité. Face au manque de recrutement dans la fonction publique, ils décident d'émigrer à la quête de conditions professionnelles et socioéconomiques meilleures. Les syndicats exigent également l'amélioration de la situation financière de ce personnel de la Santé et de ses conditions de travail. Ils insistent également sur l'intégration de la formation infirmière au système Licence/Master/Doctorat. A noter qu'à ce jour la formation infirmière n'est toujours pas intégrée au système (LMD). Les syndicats ne cessent de revendiquer cette évolution. En outre, les syndicats remettent sur le tapis leur vieille revendication concernant la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales au profit du personnel du secteur public de la Santé, qui n'est pas encore opérationnelle. Les syndicats insistent également sur le droit du personnel de la Santé de bénéficier d'une protection professionnelle lors de l'exercice de sa fonction. Autre revendication exigée par les centrales syndicales est l'indemnité pour le travail dans les zones éloignées. La CDT, l'UGTM, l'UNTM et la FDT revendiquent aussi leur droit de participer dans l'élaboration de tous les textes de loi relatifs à la Santé. Trois questions à... Mohamed Aghoutane, coordinateur de la Santé au sein de l'UGTM Quelle alternative proposez-vous à la décision ministérielle d'intégrer dans la fonction publique les infirmiers lauréats des établissements privés à laquelle vous vous opposez farouchement ? Nous sommes contre l'anarchie qui règne dans le processus d'accréditation de ces établissements privés. Notre but est de garantir la qualité de formation de ces lauréats pour préserver la santé des patients. Il faut revoir ces procédures. Nous exigeons des critères solides et le respect du cahier des charges. Le contrôle de la Santé est exigé également. Après, le ministère de l'Enseignement supérieur peut leur accorder l'équivalence au diplôme national. Nous avons également proposé à la tutelle d'instaurer un système de stage dans les CHU à ces lauréats avant leur recrutement. Nous avons également proposé au ministère de la Santé d'instaurer le système LMD dans la formation infirmière. Ce qui résoudra le problème. Des voix se sont élevées pour dénoncer la privatisation de la santé. Qu'en dites-vous ? Nous ne sommes pas contre la privatisation de la Santé mais il faut que l'Etat assure le contrôle de la formation. Vous avez exigé le retrait du décret ministériel. Si le ministère de la Santé maintient sa position et refuse de satisfaire votre revendication, quelle sera la réaction des syndicats ? Nous allons nous réunir et prendre une décision commune. * Tweet * *