Nouvelle vague de grève dans le secteur de la santé. Un débrayage national de 24 heures aura lieu le jeudi 13 septembre à l'appel des syndicats du secteur de la santé affiliés à l'UGTM, la CDT, la FDT et l'UNTM. Ces derniers ont également prévu une grève de 48 heures les 19 et 20 septembre, ainsi qu'un sit-in le 19 septembre devant le ministère de la santé. Motif de contestation: le projet de décret complétant et modifiant le décret 2-06-620 d'avril 2007 relatif au statut particulier du corps des infirmiers du ministère de la santé. Rappelons que le Conseil de gouvernement avait examiné, jeudi 6 septembre, ce projet de décret. Ce texte apporte une modification de taille qui porte sur l'inscription du diplôme de «technicien spécialisé» dans une branche paramédicale délivré par les instituts de formation professionnelle agréés parmi les diplômes permettant aux titulaires de passer les concours de recrutement d'infirmiers d'Etat (2ème grade), organisés par le ministère de tutelle ou les CHU. Autrement dit, ce texte donne la possibilité aux lauréats des écoles privées de passer les concours d'accès pour le recrutement des infirmiers au sein du secteur public au même titre que les lauréats des Instituts de formation aux carrières de santé ( IFCS) qui relèvent du ministère de la santé. «Cette mesure du ministre de la santé aura des conséquences sur la santé des citoyens. Jusqu'à présent, les étudiants des écoles privées n'ont jamais fait l'objet d'un contrôle des ministères de la santé et de l'enseignement supérieur. C'est pourquoi nous demandons une tutelle effective des deux départements ministériels tant au niveau de l'encadrement que de la formation de ces établissements privés», affirme Dr Chanaoui. Autre sujet qui suscite la colère des syndicats: les postes budgétaires. Les syndicats déplorent le nombre de postes budgétaires pour les infirmiers fixé à 800 alors que 2000 lauréats du public attendent d'être recrutés. Une situation déplorable alors que le Maroc souffre d'un manque crucial d'infirmiers. «Le Maroc se situe en dessous du seuil critique du personnel de santé. Alors que l'OMS recommande un ratio minimum de 2,5 personnel soignant pour 1000 habitants, au Maroc on compte seulement 1,64 personnel soignant pour 1000 habitants», conclut-il. Rappelons que selon les estimations du Dr Chanaoui, le Maroc compte 46.000 fonctionnaires dont 10.000 médecins et 26.000 infirmiers pour une population de 33 millions d'habitants.