Santé Publique. La CDT, l'UGTM et l'UNTM observeront une grève le 18 décembre. Leurs revendications sont bloquées, non pas par le ministère de la Santé, mais plutôt par les ministères des Finances et de la Modernisation des secteurs publics. Le Syndicat national de la santé publique affilié à la CDT (SNSP/CDT) a lancé un appel de grève pour demain, jeudi 18 décembre. "Tout le personnel médical, médecins, infirmiers, techniciens et autres agents administratifs vont observer ce mot d'ordre de la CDT", affirme le Dr. Chennaoui, membre du Bureau national du SNSP/CDT. Paradoxalement, les grévistes n'ont pas de problème avec l'autorité de tutelle, c'est-à-dire le ministère de la Santé. Et pour cause, toutes leurs revendications ont été acceptées par le département de Mohamed Cheikh Biadillah. En fait, le blocage se trouve ailleurs. Plus exactement au niveau de deux autres départements ministériels. Celui de Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de Najib Zerouali, ministre de la Modernisation des secteurs publics (chargé de la fonction publique). En d'autres termes, la grève du 18 décembre n'est que le résultat d'un bras de fer interministériel. Les revendications des employés du secteur de la santé sont claires. Les plus importantes ont des incidences juridiques et surtout financières que les deux ministères précités refusent de satisfaire. Tout d'abord, il y a l'intégration de la prime de risque dans les allocations de retraite. Le syndicat demande que cette prime soit comptabilisée dans la pension des infirmiers après leur départ à la retraite. Les grévistes exigent donc que le traitement réservé aux médecins soit tout simplement généralisé aux infirmiers. La réponse des ministères des Finances et de la Modernisation des secteurs publics a été rapide: un niet catégorique. Pourtant le ministère de la Santé est totalement d'accord. Même constat pour l'indemnité de gardes. Il faut préciser que les médecins et les infirmiers comptent parmi les seuls professionnels au Maroc dont les heures supplémentaires ne sont jamais payées. Portant ils sont tenus d'assurer leur service 24 heures sur 24. Prenons l'exemple de l'hôpital de Hay Mohammadi. Les quatre gynécologues qui y travaillent doivent assurer des gardes pendant toute l'année. Il est très facile d'évaluer la quantité d'heures supplémentaires qu'ils réalisent. Et si un médecin ou un infirmier s'absente, il risque de sévères sanctions. Depuis plusieurs années, les syndicats essayent de trouver avec les autorités publiques les moyens d'instaurer une indemnité pour ces heures supplémentaires. En vain. Le ministère de la Santé avait estimé les retombées budgétaires de l'instauration de cette prime à 1,2 milliards de DH (120 milliards de centimes) mais pour la CDT cette somme ne dépasse guère les 430 millions de DH (43 milliards de centimes). Cette proposition a été acceptée par le ministère de la Santé. Mais comme toujours, le ministère des Finances a opposé un refus cinglant. Ce sport favori du département de Oualalou a été également pratiqué dans le dossier des promotions exceptionnelles. Selon le Dr. Chennaoui, 8.000 personnes répondent aux conditions de passage de l'échelle 9 à l'échelle 10. Autres revendications: les révisions des statuts des médecins et des infirmiers. Les deux projets de modification ont été bloqués par le département de Najib Zerouali, sous prétexte que le ministère est en train de préparer une réforme touchant tous les fonctionnaires de l'Etat, y compris les médecins et les infirmiers. A noter que l'UNTM (le syndicat du PJD) et l'UGTM (syndicat de l'Istiqlal) ont répondu favorablement à l'appel lancé par la CDT. Les contacts se poursuivent toujours avec le syndicat de l'UMT. Mais la FDT (syndicat de l'USFP) a refusé de suivre le mot d'ordre de la CDT. A noter que la CDT est le syndicat le plus représenté dans les commissions paritaires (41%). Il est suivi de la FDT (29%), l'UMT (13%), l'UGTM (10%) et l'UNTM (4%).