Le pouvoir d'achat des ménages est défini comme leur capacité, compte tenu de leur revenu et des prix, à acquérir des biens et services. La mesure et l'analyse de son évolution nécessitent des données microéconomiques sur le niveau et la distribution des revenus des ménages. A défaut, une approche alternative se base sur les agrégats macroéconomiques issus de la comptabilité nationale, principalement le revenu brut disponible (RBD) des ménages par habitant et l'inflation telle que mesurée par l'évolution de l'indice des prix à la consommation. L'inconvénient de cette méthode réside dans le fait qu'elle renseigne uniquement sur la tendance moyenne et ignore les inégalités. Au Maroc, les données disponibles montrent qu'entre 2002 et 2011, le revenu brut disponible des ménages a progressé en termes nominaux de 6,4%, reflétant une augmentation de 6,2% de la rémunération des salariés et de 8,1% des revenus de la propriété. Compte tenu d'une croissance démographique moyenne de 1,1% et d'un taux d'inflation annuel de 1,7% sur la période, le pouvoir d'achat des ménages s'est amélioré annuellement de 3,6%. Pour apprécier le niveau d'inégalités entre les ménages, les données microéconomiques les plus récentes remontent à 2006/2007 et sont issues de l'enquête sur les revenus et les niveaux de vie des ménages. Il en ressort qu'en termes de consommation, les 20% des ménages les plus aisés concentrent 48,1% de la masse globale des dépenses de consommation des ménages contre 6,5% pour les 20% les moins aisés. Le coefficient de Gini, une autre mesure du degré de concentration des dépenses, s'établit de son côté à 40,7. L'analyse des inégalités entre milieu de résidence, fait ressortir une dépense par personne 1,8 fois plus élevée dans les villes que dans les campagnes (13.894 DH par personne annuellement contre 7.777 DH). Ces indicateurs sont restés quasi-stables, en comparaison avec ceux de l'enquête sur la Consommation et les dépenses des ménages de 2001.