* Le HCP a dévoilé les résultats de lenquête sur les niveaux de vie qui révèle que la dépense annuelle moyenne par personne en 2007 est de 11.222 DH. * Cette progression a profité à toutes les couches et pratiquement de la même façon aussi bien en milieu rural quen milieu urbain. * Concernant la disparité des dépenses, les inégalités ont été maintenues au même niveau de 2001. Le Haut Commissariat au Plan a dévoilé les premiers résultats de lenquête sur les niveaux de vie des ménages réalisée au cours de lannée 2007. Elle survient 7 années après la dernirère enquête du genre permettant de cerner les changements qui se sont opérés dans la vie des ménages marocains. Réalisée sur le terrain entre le 1er décembre 2006 et le 30 novembre 2007, cette enquête a couvert lensemble du territoire national. Elle a par ailleurs porté sur 7.200 ménages, soit une population de plus de 36.000 personnes. Cet échantillon des ménages est tiré du nouvel échantillon-maître actualisé sur la base des résultats du recensement général de la population et de lhabitat de 2004. Le questionnaire a également porté sur la migration et les transferts élaborés avec la Banque mondiale. Les résultats de cette nouvelle enquête montrent que la dépense annuelle moyenne par personne en 2007 était de 11.222 DH contre 8.280 DH en 2001. Cela revient à dire quelle a progressé annuellement de 5,1% en terme nominal et de 2,3% en terme réel. «Les indicateurs que nous présentons constituent des mesures effectuées sur la base des concepts, des normes et des méthodes en vigueur sur le plan international et recommandés par les institutions spécialisées», explique Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan. De manière globale, ces résultats confirment les tendances en matière de consommation des ménages telles que mesurée, par les comptes nationaux. En effet, les montants agrégés des dépenses de consommation des ménages, tels quils ressortent de la présente enquête, diffèrent de ceux des comptes nationaux de moins de 2%. La comparaison entre le milieu urbain et rural montre que lamélioration a profité aux deux milieux. Ainsi, en milieu urbain, cette dépense est passée de 10.642 DH en 2001 à 13.894 DH en 2007, soit une progression de 4,5 % par an. Cette progression a été de 6,5 % en milieu rural dont la dépense se situait en 2007 à 7.752 DH. Ce qui montre que lécart entre les dépenses des deux milieux sest rélativement réduit, passant de 2 fois en 2001 à 1,8 fois en 2007. La progression des niveaux de vie entre 2001 et 2007 a profité à lensemble des ménages, particulièrement aux populations pauvres et vulnérables. Cest ce que confirme la courbe dincidence de la croissance. Concernant la structure des dépenses, des changements significatifs ont été observés. Ainsi, et bien que le poste des dépenses alimentaires continue à occuper la première place, il a tout de même enregsitré une baisse au profit de nouveaux postes de dépense, notamment le poste transports et communication qui a enregistré une évolution de 112 %. Ce qui fait ressortir une progression de la mobilité des Marocains. Lautre progression importante est celle du poste enseignement, culture et loisirs dont la dépense a augmenté de plus de 63 % au cours de la même période. Lanalyse des résultats des questionnaires montre également quen terme de qualité de lalimentation, la part de la dépense alimentaire consacrée aux produits traditionnellement consommés par les Marocains, à savoir les céréales et les sucres et produits sucrés, sinscrit à la baisse. Elle est passée de 25 % en 2001 à 22 % en 2007, au profit des viandes, poissons et produits laitiers dont la part a augmenté de 33,1 % en 2001 à 36,9 % en 2007. La disparité ne sest pas creusée À en croire les résultats de cette enquête, surtout en matière de disparités de la dépense, la part des 20% les plus aisés dans la masse totale des dépenses de consommation en 2007 a été de 48,1% au niveau national. Celle des 20% les moins aisés ne consomme que 6,5 % de cette masse. Cette distribution est quasi similaire à celle observée en 2001. Lamélioration constatée précédemment a ainsi profité à lensemble des couches de la population, et en particulier aux couches les moins favorisées. La progression des niveaux de vie de lensemble des ménages na pas pour autant creusé les disparités sociales dans ce domaine. Ainsi, on constate que les inégalités ont été maintenues à leur niveau de 2001. «Il est certain quun meilleur ciblage des subventions budgétaires lesquelles profitent, comme nous avons eu loccasion de le démontrer, aux populations les plus favorisées, contribuera à atténuer ces inégalités», estime Ahmed Lahlimi. La pauvreté et la vulnérabilité en baisse Sagissant de la pauvreté, les résultats de lenquête montrent que lamélioration globale du niveau de vie a réduit la pauvreté et la vulnérabilité de manière significative. En terme dimpact, lamélioration globale du niveau de vie, conjuguée à la stagnation des inégalités, a réduit la pauvreté et la vulnérabilité de manière significative entre 2001 et 2007. Ainsi, toujours selon cette enquête, la pauvreté est passée de 15,3 % à 9% au niveau national. En milieu urbain, elle se situe à 4,8 % en 2007 contre 7,6 % en 2001. Et elle a notoirement baissé en milieu rural puisque de 25,1 % en 2001, la pauvreté y est passée à 14,5 % en 2007. En terme deffectif, si le nombre de personnes vivant au dessous du seuil de pauvreté sélève en 2007 à 2,8 millions de personnes, il y a lieu de noter que, depuis 2001, 1,7 million de Marocains sont sortis de la pauvreté et 1,2 million ont échappé à la vulnérabilité. Il convient de rappeler que les niveaux de pauvreté et de vulnérabilité, ainsi mesurés, se réfèrent aux concepts retenus par la FAO-OMS et la Banque mondiale. Ces concepts diffèrent des perceptions subjectives quont les ménages de ces phénomènes. Ainsi, 36% des ménages estiment que leur niveau de vie sest amélioré, et 30,5% le considèrent inchangé; soit au total 66,5% des ménages qui confirment que leur niveau de vie na pas régressé alors que 30% déclarent le contraire. Pour ce qui est de la pauvreté subjective 53% des ménages réalisent une dépense supérieure au seuil de pauvreté fixé par eux-mêmes tandis que parmi les 47 % restants, 28% réalisent une dépense inférieure de 20% au seuil déclaré ; 12% réalisent une dépense inférieure de 40% au seuil déclaré ; et seuls 7% réalisent une dépense inférieure de 80% au seuil déclaré. Faisant référence à lINDH, Ahmed Lahlimi a tenu à rappeler quentre 2004 et 2007, la pauvreté a baissé dans ces communes de 36% à 21%, en diminution de 41% contre uniquement 28% dans le reste des communes rurales (de 16,9% à 12,2%). En raison de la quantité et de la complexité des données collectées, lexploitation des résultats de cette enquête exige de longs délais.Lexploitation ultérieure des données de lenquête donnera une idée précise et détaillée de limpact de cette initiative non seulement sur la pauvreté, mais également sur lensemble des conditions de vie des ménages.