Bilan satisfaisant de l'INDH à son 8ème anniversaire: De 2005 à aujourd'hui, 18 milliards de dhs d'investissements, 7 millions de bénéficiaires et 5000 activités génératrices de revenus créées La célébration du 8ème anniversaire de l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) organisée par le ministère de l'Intérieur, ministère de tutelle, a fait l'objet d'une présentation de bilan de l'exercice 2012 samedi à Casablanca, au siège de la Wilaya, avec les ministères partenaires concernés. Initiative royale lancée il y a huit ans, plus exactement le 18 mai 2005, l'INDH fait l'objet de bilans et d'évaluation réguliers. Cette année le thème retenu est « L'inclusion économique dans le cadre de l'INDH ». Le thème s'explique par le fait que la deuxième phase INDH intervient dans un contexte de crise économique et qu'elle ambitionne d'être un levier pour l'emploi, l'animation de la vie active avec le développement des activités génératrices de revenus (AGR) qui visent l'auto-emploi et la promotion de l'esprit de l'entreprenariat. C'est ce thème des AGR qui a largement marqué les interventions des ministres de l'Intérieur Mohand Laenser, du Développement social Bassima Hakkaoui, de l'Emploi Abdelouahed Souhail, de l'Artisanat Abdessamad Kayouh. Aussi de Mohamed Boussaid le wali de Casablanca et d'Abdelhamid El Jamri expert international en développement humain, de même des acteurs associatifs et élus des différentes régions. Animée par la journaliste Malika Malak, la rencontre a connu une projection de film institutionnel sur les expériences de l'INDH dans des zones de précarité (Salé, Taounat, Tamslouht, Zagora etc.). Rassemblant un ensemble de témoignages, le film a donné une idée de la lutte contre la précarité pour des zones d'exclusion et des personnes vulnérables. Parallèlement à la rencontre de bilan et d'évaluation, il y a eu l'organisation de la deuxième édition du village national des AGR (Activités génératrices de revenu) sur l'esplanade du jardin Nevada, boulevard Rachidi, avec exposition des produits du terroir des associations et coopératives, huiles d'olive, d'argan, miel, plantes aromatiques, articles d'artisanat, spécificités de chaque région etc. Inaugurée officiellement samedi, l'exposition doit se tenir pendant quatre jours du 18 au 21 mai. Elle donne à voir la présence de 83 provinces, préfectures et d'arrondissements représentés. L'occasion pour les exposants de rencontrer le public et de vendre leurs produits. Depuis le 18 mai 2005 à aujourd'hui, il y eut cumul de 18 milliards de dirhams d'investissements de l'INDH et des partenaires (11 milliards pour la seule INDH), avec un total de 7 millions de bénéficiaires, a annoncé le ministre de l'Intérieur. Dans l'ensemble des projets on dénombre 5000 activités génératrices de revenu. Des recommandations sont toutefois évoquées pour un accompagnement plus important, une évaluation dont plus de gouvernance et la création d'une banque de données des projets réussis. Abdessamad Kayouh, ministre de l'Artisanat, a, pour sa part, expliqué l'importance de l'intervention de l'INDH dans le secteur de l'Artisanat de par la dimension sociale et économique, étant donné le nombre d'artisans qui atteint au Maroc les 2 millions et 300 mille artisans s'activant dans pas moins de 200 professions. La formation professionnelle, la maîtrise des techniques sont des atouts essentiels pour la réussite des projets INDH. Or en artisanat, jusqu'à présent la formation profite au monde urbain. Pour mettre fin à cette disparité ou l'atténuer, des unités mobiles (camions) vont être mises en place pour toucher les artisans du monde rural. Le ministère du Développement social est concerné en premier, le travail de l'Entraide national est fondamental et le réseau de Dars Taliba contre la déperdition scolaire est concluant, a dit Bassima Hakkaoui, insistant surtout sur la question de convergence des efforts. Pour le ministre Abdelouahed Souhail c'est l'assimilation de l'esprit de l'INDH par la population cible qui permet d'en faire un véritable levier pour l'emploi. L'INDH est intervenue pour faire face à la précarité et parce que les politiques publiques ont connu des échecs cuisants en créant des zones d'exclusions. Ainsi, l'INDH a dû intervenir sur des domaines d'infrastructures de base (routes/pistes, eau potable, transport scolaire dans le monde rural, électrification, centres de santé, éducation par la création de Dar Taliba contre la déperdition scolaire des filles etc). Pour l'évaluation globale on est plutôt à l'optimisme. Des critiques ont pu se faire ici et là concernant la question de gouvernance de l'INDH. Le ministre de l'Intérieur affirme qu'il s'agit d'une expérience pleinement réussie étant donné qu'on était parti d'une époque où les gens n'y croyaient pas du tout alors que maintenant l'approche participative est devenue familière. De plus en plus, les habitants cibles se sont approprié l'esprit de l'INDH. Abdelhamid El Jamri a relevé l'existence de certains paradoxes de l'INDH avec, dans une petite ville, la création d'un centre de conférences ultra luxueux alors que l'hôpital dans cette ville ne marche même pas « une situation kafkaïenne ». De même des constructions de l'INDH qui restent sous-exploitées. C'est pourquoi les projets doivent être conçus à partir de l'expression de vrais besoins des habitants. Et la réussite des projets dépend de l'adhésion des habitants, le changement de comportement, l'appropriation de l'INDH par la population cible. Pour les activités génératrices de revenus la Deuxième phase de l'INDH 2011-2015 leur a donné un nouvel élan. Ainsi, la période 2011-2012 a enregistré la réalisation de 2.200 projets d'AGR avec 34.000 bénéficiaires et mobilisation de plus de 762,3 millions de dirhams (447,7 millions de dh de l'INDH). Pour les AGR, toutefois, une question se pose toujours et a été une nouvelle fois évoquée : c'est le problème des circuits de commercialisation. « On ne peut savoir qu'il y a réussite que si les produits sont commercialisés ». Dans une intervention, Najib Mikou de Maroc Taswiq a mis en exergue l'importance de l'INDH pour les AGR et a affirmé que la commercialisation des produits du terroir est possible car ce sont des produits qui, généralement, ne subissent pas de concurrence. Il suffit que la qualité soit au rendez-vous. Pour aider à la commercialisation, Maroc Taswiq a créé des magasins pour les produits des coopératives, cinq au total jusqu'à présent à Casablanca, Mohammedia, Fès, Marrakech, et 600 coopératives sont affiliées ayant 1600 produits de grande qualité. Des sites de e-commerce sont créés dont bladlkhir.ma pour les magasins solidaires. Pour le bilan quelques chiffres significatifs comme le nombre total de bénéficiaires de l'INDH pour l'exercice 2012 qui atteint 1.770.150. On note quelques disparités dans la répartition avec un nombre plus élevé de bénéficiaires à Sous-Massa-Draa, 249.220 personnes soit 14% du total et le plus faible nombre étant enregistré à Oued-Ed-dahab-Lagouira avec 20.230 personnes soit 1%. Sachant aussi que 52% de bénéficiaires se concentrent dans cinq régions sur les seize existantes : Sous-Massa-Daraa, Le Grand Casablanca, Marrakech-Tensift-Al Haouz, Meknès-Tafilalet et l'Oriental. Constat similaire de répartition en 2012 pour les AGR par régions avec 51% concentrées dans quatre régions Meknès-Tafilalet (11%), Sous-Massa-Daraa (11%), Doukkala-Abda (9%) et Taza-Al-Hoceima-Taounate (9%). L'inclusion économique par les AGR, apprend-on dans les documents du bilan d'activité de l'INDH 2012, se fait à travers trois programmes : lutte contre la pauvreté en milieu rural, lutte contre l'exclusion en milieu urbain et le programme transversal dont 40% du budget est alloué au financement des AGR. En 2012, par moins de 1.246 projets AGR sont programmés représentant 25% de l'ensemble des projets INDH lancés au titre de la même année avec une enveloppe globale de 457,5 millions de dirhams, portant essentiellement à hauteur de 53% sur l'agriculture (élevage de bovins, ovins, caprins et apiculture). Ensuite intervient le secteur du commerce et des métiers, 31% et en troisième position l'artisanat avec 13% de l'ensemble des projets AGR. Pour la question de gouvernance, on parle de « renforcement du système de suivi avec une opération de refonte du système d'information de l'INDH lancée au cours du premier semestre de l'année 2012 afin d'accompagner l'extension des activités de l'INDH lors de la deuxième phase 2011-2015 ». Pour le même objectif, des mesures d'accompagnement doivent être prises pour améliorer davantage la gouvernance avec « instauration d'un comité de coordination provincial composé des représentants des différents départements en charge de l'exécution de projets du programme avec pour fonction le suivi, la coordination et l'information du comité central de l'état d'avancement ». Le bilan INDH de 2012 se termine par les résultats d'audit pour l'exercice 2011 : les 83 missions d'audit ont abouti à 74 certifications sans réserve, 7 certifications avec réserve (Essaouira, Mohammedia, Larache, Guelmim, Tan Tan, Meknès et préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi). Uniquement deux opinions défavorables retenues à Agadir-Ida Outanane et Tanger-Asilah. Pour ce qui est des missions d'audit pour l'année 2012, elles ont été lancées au mois de mars 2013 et seront achevées fin juin prochain.