L'épargne intérieure, après avoir connu une tendance baissière depuis 2010, connaîtrait une augmentation de 6% portant son montant à 183 milliards de dirhams. Avec une augmentation, en valeur, de 7% de la consommation finale nationale, d'un côté, et du PIB de l'autre, elle représenterait 20,6% du PIB, restant au même niveau qu'en 2012. Les revenus nets en provenance du reste du monde, compte non tenu des transferts publics courants prévus par le partenariat stratégique du Maroc avec le Conseil de Coopération du Golfe (CCG), devraient représenter environ 3,3% du PIB, contre 4,5% en 2012. L'épargne nationale devrait, sur la base de ces hypothèses, baisser de 26,1% du PIB en 2012 à 25,6%. Le taux d'investissement brut étant prévu à 34,5% du PIB, le compte épargne-investissement se solderait par un besoin de financement de l'ordre de 9% du PIB, après avoir été de 8,4% en 2012 et 8,1% en 2011. Le financement de ce déficit, dans l'hypothèse retenue d'une augmentation de 3% des IDE et avec l'objectif de maintien du taux d'endettement public direct à près de 60% du PIB, devrait être, dès lors, assuré par le recours aux stocks des réserves en devises. Dans ce cas, les avoirs extérieurs nets représenteraient 2,5 mois d'importations en biens et services au lieu de 4 mois en 2012 et 5,1 mois en 2011. Dans le cas que nous posons comme le plus probable où le Maroc bénéficierait de 2,5 milliards de dollars du partenariat stratégique avec le CCG, le déficit de financement de l'économie nationale se situerait à 6,8% du PIB. De 2,5 mois d'importations, les réserves en devises représenteraient, alors, 3 mois. L'accentuation de la détérioration des capacités de financement de l'économie nationale, proviendrait davantage de la persistance du déséquilibre des échanges extérieurs de biens et services, étant donné que le déficit global des finances publiques ne devrait pas dépasser 4,9% selon les données de la Loi des Finances de 2013. La politique budgétaire de l'Etat pour l'année 2013 vise à rétablir les équilibres macro-économiques, notamment publics, et à promouvoir les programmes sociaux. Ceci devrait passer par un effort de maîtrise des dépenses publiques et de valorisation des recettes. Il sera appuyé, également, par un processus de réforme globale de la compensation afin de laisser plus d'espace budgétaire pour la réalisation des investissements publics en infrastructures économiques et sociales. Dégradation du solde courant de la balance des paiements Le solde courant de la balance des paiements continuerait de dégager des déficits élevés, se situant à 6,8% du PIB en 2013, tenant compte du transfert du montant de 2,5 milliards de dollars du partenariat stratégique avec le CCG. Les excédents générés par les revenus nets en provenance de reste du monde, notamment les transferts courants n'arriveraient plus, comme dans les années 2000, à couvrir le déficit structurel des échanges de biens et services. Et compte tenu de l'hypothèse retenue pour l'évolution des investissements directs étrangers (croissance de 3% en 2013), le solde global de la balance de paiement serait déficitaire pour la sixième consécutive, passant de 3,3% du PIB en 2012 à 3,5% en 2013. Le financement de ce déficit, avec l'objectif de maintien de taux d'endettement public direct à 60% du PIB, devrait être, dhs lors, assuré par le recours aux stocks des réserves en devises. Dans ce cas, les avoirs extérieurs nets représenteraient environ 3 mois d'importations en biens et services au lieu de 4 mois en 2012 et 5,1 mois en 2011. Ralentissement de l'accroissement de la masse monétaire Le marché monétaire serait marqué par la poursuite du ralentissement de l'accroissement de la masse monétaire, étant donné que les besoins du trésor en financement seraient moins élevés et que les contreparties des avoirs extérieurs en baisse. La masse monétaire augmenterait de 5,7% au lieu de 4,7% en 2012 et de 13% en moyenne annuelle de la période 2005-2011. Les avoirs extérieurs nets seraient en régression de 22,4% en 2013, après la baisse de 18% en 2012. Cependant, les crédits à l'économie devraient progresser à un rythme de l'ordre de 10,5% au lieu de 17% en moyenne durant la période 2005-2011, alors que les créances sur le trésor devraient connaître une légère amélioration en 2013 de l'ordre de 3% au lieu de 7,6% en moyenne durant la période 2005-2011. Compte tenu de la situation des finances extérieures et du dynamisme de la consommation des ménages et de l'investissement, le marché monétaire pourrait être marqué par la poursuite des tensions sur les liquidités bancaires en 2013, étant donné que le taux de réserves obligatoires se situe aujourd'hui à un niveau très bas.