L'activité économique nationale devrait connaître une amélioration du rythme de croissance en 2011, pour s'établir à 4,6 pc au lieu de 3,3 pc estimé pour 2010, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Cette progression est due notamment à l'effet de la poursuite d'une politique budgétaire et monétaire favorable à la consolidation de la demande intérieure (+5 pc) et à l'amélioration continue de la demande extérieure adressée au Maroc (+ 6 pc), explique le HCP qui vient de publier son budget économique prévisionnel 2011. Ces évolutions devraient permettre aux activités non agricoles de maintenir une croissance de 5 pc en 2011, soit le même rythme estimé en 2010, indique la même source, ajoutant que le secteur primaire, basé sur une hypothèse moyenne pour la production céréalière prévue à 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2010-2011, dégagerait une croissance modeste de 2 pc en 2011 après une baisse d'environ 7,1 pc en 2010. Le HCP, qui rapporte que la croissance au niveau international, "devrait s'inscrire dans un sentier d'évolution plus réaliste de la dynamique économique mondiale", relève en matière d'inflation une hausse de 2,5 du prix implicite du PIB en 2011 au lieu de 0,8 estimé en 2010. La politique monétaire adoptée par Bank Al Maghrib devrait continuer d'assurer un financement adéquat aux besoins des agents économiques, rappelle la même source, précisant que les crédits à l'économie devraient suivre leur tendance à la hausse en 2011 et continueraient de préserver la demande intérieure. Les hypothèses retenues dans ce cadre supposent des taux d'accroissement autour de 11 pc en moyenne pour les recettes voyages et les transferts des MRE et une entrée d'IDE, équivalent à 3,5 pc du PIB, restant, ainsi, au niveau de la moyenne des trois dernières années. Toutefois, les prix intérieurs risqueraient d'être impactés par le renchérissement des cours internationaux du pétrole et des produits de base. Le HCP table également sur une augmentation des prix à l'importation de 7,2 pc, de la valeur ajoutée du secteur secondaire (+3,8 pc) et des services (+5,5 pc). Au plan des échanges extérieurs de biens et services en volume, les exportations devraient poursuivre leur dynamisme amorcé en 2010, et devraient s'accroitre de près de 7,9 pc, tandis que les importations devraient profiter toujours de l'effet multiplicateur du dynamisme de la demande intérieure ainsi que de l'impact de démantèlement tarifaire appliqué dans le cadre des accords de libre échange pour enregistrer une hausse de 6,3 pc. Le taux d'épargne intérieure devrait être de 24,1 pc en 2011, l'épargne nationale atteindrait 32 pc du PIB, alors que la masse monétaire devrait progresser à un rythme de 9 pc en 2011, indique la même source, notant une tendance haussière de l'investissement brut au cours de cette année. La balance des paiements devrait dégager une accentuation du déficit du solde des opérations courantes, qui passerait de 2,7 pc du PIB en 2010 à 3,6 pc en 2011. Les perspectives économiques de 2011 seront révisées au mois de juin, dans le cadre de l'élaboration du budget économique exploratoire pour l'année 2012.