Les bombardements par air et par mer sur la bande de Gaza ont fait 13 morts lundi matin, portant à 90 le la bande de Gaza en dépit d'intenses tractations pour parvenir à une trêve. Le ballet diplomatique se poursuit au Caire, où un responsable israélien s'est rendu dimanche et où le président égyptien Mohamed Morsi a reçu les dirigeants des deux principaux mouvements de Gaza, le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal et le chef du Jihad islamique Abdallah Challah, selon des sources égyptiennes. Egalement en Israël et dans la bande de Gaza, où l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, et le ministre allemand des Affaire étrangères, Guido Westerwelle, étaient attendus hier lundi. Côté palestinien, après le Premier ministre égyptien et le ministre tunisien des Affaires étrangères, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, doit se rendre mardi à Gaza à la tête d'une délégation ministérielle. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu est également attendu mardi à Gaza, selon l'agence de presse Anatolie. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu dimanche que l'Etat hébreu était prêt à «étendre significativement» son opération militaire. Israël a mobilisé des milliers de réservistes et déployé d'importantes forces à la frontière avec la bande de Gaza. Compte tenu de cette menace d'une offensive terrestre israélienne, le temps semblait compté pour les tractations en vue d'une trêve. «Les plans pour un accord avec le Hamas sont maintenant entrés dans leurs 24 heures cruciales (...). Maintenant il y a une course contre la montre: entre la voie d'une escalade militaire et celle menant à un accord», a estimé Alex Fishman, un expert militaire, cité lundi par le quotidien Yedioth Aharonot. Lundi matin, les bombardements ont fait 10 morts, dont un enfant de 5 ans et deux jeunes femmes, ce qui porte le bilan des violences à 90 morts du côté des Palestiniens depuis le début mercredi de l'offensive israélienne. Dans la nuit, l'aviation israélienne a aussi totalement détruit un bâtiment de la police de la ville de Gaza. La dernière agression contre la bande de Gaza est la plus vaste opération israélienne contre Gaza depuis l'offensive dévastatrice de décembre 2008-janvier 2009. Dimanche a été la journée la plus meurtrière avec 31 Palestiniens tués, en majorité des femmes et des enfants, dont neuf membres d'une même famille dans une frappe aérienne qui a détruit un immeuble de trois étages du quartier de Nasser (nord) dans la ville de Gaza. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas qui gouverne la bande de Gaza, a promis que ce «massacre» ne resterait «pas impuni». CSelon un bilan dimanche de l'armée israélienne, l'armée a visé plus d'un millier de cibles à Gaza, et au moins 846 roquettes ont été tirées sur Israël, dont 302 interceptées par «Iron Dome», depuis le déclenchement mercredi de l'offensive «Pilier de défense» avec l'assassinat à Gaza du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari. Israël répète que la seule condition d'une trêve est que tous les groupes armés de Gaza cessent leurs tirs. Le Hamas réclame pour sa part la garantie que «l'agression et les assassinats vont s'arrêter», ainsi que la levée du blocus imposé par Israël sur Gaza depuis 2007, promise en 2009 mais jamais appliquée. Selon un responsable du Hamas, une solution équitable serait de voir les Etats-Unis, principal allié d'Israël, devenir «un garant» du respect du cessez-le-feu. Mais le président américain Barack Obama, en visite en Birmanie, a une nouvelle fois réaffirmé que «les Etats-Unis soutiennent complètement le droit d'Israël de se défendre», a-t-il insisté dimanche. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, qui soutient le Hamas, a pour sa part estimé qu'Israël mettrait fin à son offensive uniquement s'il trouvait en face une «solide résistance». La Chine a pour sa part exhorté lundi «les parties (au conflit), en particulier Israël, à exercer la plus grande retenue» dans la bande de Gaza. C'est aussi la responsabilité de la communauté internationale La communauté internationale a aussi une responsabilité dans les affrontements qui opposent Israël aux Palestiniens à Gaza, a jugé lundi Leïla Shahid, déléguée générale de l'Autorité Palestinienne auprès de l'Union européenne. Les responsabilités «sont partagées non seulement par le Hamas et Israël, mais aussi par la communauté internationale, car elle tolère depuis 45 ans une occupation militaire, insupportable pour une population palestinienne», a dénoncé Leïla Shahid sur la radio RTL. «La communauté internationale tolère cette violation inacceptable d'un Etat qui est votre meilleur client commercial, économique et diplomatique», a poursuivi la représentante palestinienne auprès de l'UE. Dimanche soir, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, à la différence des Etats-Unis pour qui le conflit actuel a été provoqué par le seul mouvement palestinien Hamas, avait estimé que «les responsabilités étaient partagées». Ce qui «est vrai c'est qu'il y a des roquettes de longue portée qui sont tirées depuis Gaza et Israël a droit à sa sécurité. Mais ce qui est vrai aussi c'est qu'il y a des attaques extrêmement meurtrières qui sont portées contre les Gazaouis», a-t-il dit sur la chaîne de télévision France 2.