L'armée israélienne a poursuivi, lundi, ses raids de représailles dans la bande de Gaza, bien que le Hamas ait annoncé la fin de ses tirs de roquettes en direction de l'Etat hébreu. «Le mouvement Hamas décrète la fin de ses opérations contre l'occupant israélien à partir de la bande de Gaza. Des opérations qui sont intervenues ces dernières heures en représailles aux attaques de l'ennemi». C'est par ces mots que Mahmoud al Zahar, l'un des principaux chefs de l'organisation palestinienne, a annoncé dimanche soir la fin des tirs de roquettes contre le territoire israélien, au lendemain de la reprise par Israël de sa politique d'"assassinats ciblés". Zahar a affirmé que le Hamas va continuer à respecter la trêve que les factions radicales palestiniennes ont décrétée en mars, et qu'il le fera jusqu'à la fin de l'année, à la demande du président palestinien Mahmoud Abbas. Alors que tout le monde s'attendait à un apaisement des esprits, l'armée israélienne a poursuivi son offensive sur la bande de Gaza. Cinq cibles au moins ont été visées dans la nuit du dimanche. Une femme a été blessée dans le nord du territoire par un tir qui, selon Tsahal, visait une route menant à des sites d'où sont tirées les roquettes artisanales. Des responsables palestiniens ont affirmé qu'un missile a touché une zone découverte dans la ville de Khan Younès, faisant voler en éclats les vitres d'une usine textile voisine. Un autre missile a frappé près de la ville frontalière de Rafah, ont ajouté les responsables. Deux autres missiles ont détruit un atelier métallurgique à Gaza et provoqué une panne de courant dans l'est de la ville, selon les autorités palestiniennes. Plus tôt dans la matinée, une attaque a visé une route d'accès à un site d'où des militants palestiniens lançaient des roquettes vers Israël, selon l'armée israélienne. Le Djihad islamique a, quant à lui, menacé de rompre la trêve après la mort de Mohamed al Cheikh Khalil. Ce dernier est présenté comme l'un des "plus hauts commandants" de l'organisation. Il a été victime dimanche de l'un des nombreux raids menés dans la bande de Gaza. Son adjoint ainsi que quatre autres personnes ont été blessés. Tsahal a multiplié les opérations depuis la volée de roquettes artisanales tirées vendredi en représailles à la mort de 16 personnes lors d'un rassemblement du Hamas. Les autorités israéliennes ont nié toute responsabilité, tandis que l'Autorité palestinienne mettait en cause le Hamas lui-même. Massée à la frontière de la bande de Gaza, l'armée se tient prête lundi à lancer une offensive terrestre. L'artillerie avait même procédé à des tirs d'essai près de la frontière. Contesté au sein de sa propre formation par les opposants au retrait de la bande Gaza, achevé le 12 septembre, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a prévenu que tous les moyens seraient mis en œuvre pour frapper ce qu'il qualifie de «terroristes». Son cabinet restreint de sécurité avait déjà décidé la veille de renouer avec la politique d'"assassinats ciblés".