De violents combats se déroulaient mardi entre l'armée et des rebelles dans la région d'Idleb, près de la frontière turque, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «De violents combats se déroulent actuellement entre les forces régulières et des combattants rebelles dans le village de Khirbet al-Joze situé à la frontière syro-turque», a indiqué l'OSDH, précisant que «l'armée tire au canon». A Homs, ville du centre de la Syrie à la pointe de la contestation, des combats similaires ont eu lieu à l'aube dans le quartier de Baba Amr, pris en mars par les forces régulières. «Des colonnes de fumée s'élevaient de cette zone de Homs», a indiqué l'ONG qui a fait état de «l'explosion d'un oléoduc traversant cette région». Un soldat a été tué lors de combats qui se sont déroulés à l'aube à Homs autour d'autres quartiers assiégés par les forces du régime, affirme l'organisation, faisant état en outre de la découverte de «six corps décomposés dans le quartier de Deir Balaa». A Alep, deuxième ville de Syrie, un civil a été tué à minuit par des tirs alors qu'il participait à une manifestation contre le régime dans le quartier al-Sukari. Les forces régulières ont procédé à une campagne de perquisitions dans le quartier Fardosse, selon la même source. Lundi, 94 personnes, dont 63 civils, ont été tuées dans les violences incessantes en Syrie, d'après l'OSDH. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit examiner dans les heures qui viennent l'avenir de la mission d'observation en Syrie, suspendue en raison de l'intensification des violences. Les Kurdes appelé à rejoindre la rébellion L'armée syrienne libre (ASL), force d'opposition armée mise sur pied par des soldats syriens ayant fait défection, a appelé mardi ses «frères kurdes» à rejoindre la rébellion contre le régime du président Bachar al-Assad. «Le commandement interarmées (...) en appelle à nos frères kurdes, soldats comme civils, et les invite à rejoindre les rangs de l'ALS», a déclaré le porte-parole de cette force, le colonel Kassem Saadeddine, dans une vidéo mise en ligne lundi soir. L'opposition syrienne, surtout le Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l'opposition dont la direction est en exil, est accusée de marginaliser les groupes religieux et ethniques minoritaires en Syrie. Le CNS a choisi le 10 juin comme nouveau chef le militant kurde Abdel Basset Sayda, notamment pour rassurer les minorités syriennes. Les Kurdes représentent près de 9% des 23 millions de Syriens et se plaignent depuis des décennies d'être discriminés sous le régime Assad. Dans son communiqué, l'ASL affirme que les Kurdes seraient «membres à part entière de l'ASL aux côtés de leurs frères syriens de toutes origines», pour défendre «notre pays» et soutenir «notre révolution». «Travaillons ensemble pour transformer l'ASL en une institution nationale militaire qui soit une alternative à l'armée des criminels au pouvoir», a déclaré le colonel Saadeddine, souhaitant «construire un état civil, et une démocratie pluraliste». De nombreux Kurdes syriens se sont réfugiés en Irak, où selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés, 1.500 d'entre eux sont logés dans un camp de la région autonome du Kurdistan irakien.