Les affrontements entre forces gouvernementales et insurgés ont fait 13 morts jeudi en Syrie, rapportent les militants d'opposition. Près de Deraa dans le Sud, où les premières manifestations contre le président Bachar al Assad ont débuté à la mi-mars 2011, plusieurs fortes explosions ont été entendues dans la ville de Khirbet Ghazaleh, encerclée par l'armée et les forces de sécurité. Au moins 11 civils syriens ont été tués mercredi matin dans des violences dans les provinces d'Idleb (nord-ouest), de Homs et de Hama (centre), où deux soldats ont également péri dans une attaque, selon une ONG syrienne. Dans la ville de Homs, où sont encore retranchés des rebelles, trois civils dont une femme ont été tués par des roquettes et des tirs des forces gouvernementales, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Deux autres ont péri près de la ville voisine de Qousseir, proche de la frontière libanaise, sous les tirs de soldats. Le régime tente d'écraser les poches de résistance à Homs, troisième ville de Syrie, après la reprise par l'armée du quartier rebelle de Baba Amr le 1er mars. Par ailleurs, trois civils ont été tués dans un assaut de l'armée sur des villages proches de la ville de Maaret al-Noomane dans la province d'Idleb, théâtre de combats et d'opérations militaires d'envergure depuis début mars. Des tirs nourris et des explosions ont été entendus dans cette zone, indique l'organisation basée en Grande-Bretagne. Dans la province de Hama, trois civils ont été tués et deux soldats sont morts dans une attaque contre leur véhicule, d'après l'OSDH. Par ailleurs, des combats ont éclaté jeudi à l'aube entre l'armée et des rebelles dans la région de Zabadani près de Damas. Une forte explosion a été entendue et des colonnes de fumée se sont dégagées près d'un barrage à Harasta, à 10 km de la capitale. Et dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, de violents combats se déroulaient entre armée et rebelles dans la ville de Daël, blessant huit soldats. L'agence officielle syrienne Sana a rapporté de son côté que des éléments armés ont tué à Alep, deuxième ville du pays, deux officiers de l'armée alors qu'ils se dirigeaient jeudi matin vers leur lieu de travail. «Quatre terroristes à bord d'une voiture ont tué les officiers Abdel Karim Raiï et Fouad Chaabane alors qu'ils se rendaient à leur travail», a précisé l'agence officille. Les violences se poursuivent malgré l'annonce par l'ONU cette semaine que Damas a accepté un plan de l'émissaire international Kofi Annan préconisant notamment la cessation des violences par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire et la libération des personnes détenues arbitrairement. La France a dénoncé jeudi la poursuite de la répression en Syrie, alors que le régime de Bachar al-Assad a accepté le plan de l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, prévoyant l'arrêt des violences, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. «Au lendemain de la prétendue acceptation par le régime de Damas du plan de M. Kofi Annan, nous constatons que la répression a encore fait plusieurs dizaines de victimes pour la seule journée d'hier (mercredi) et que le régime continue d'utiliser des armes lourdes contre sa population», a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère. «La communauté internationale ne se satisfera pas de faux-semblants», a-t-il ajouté dans sa déclaration écrite, alors que se déroule un sommet de la Ligue arabe à Bagdad et que se réunissent samedi et dimanche à Istanbul les Amis de la Syrie, qui rassemblent des responsables arabes, turcs et occidentaux.