Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé, mercredi, dans une déclaration, la Syrie à mettre en œuvre les propositions du médiateur Kofi Annan au moment où de nouvelles opérations militaires étaient menées pour écraser la révolte, notamment autour de Homs. Le texte de la déclaration adopté par les 15 membres du Conseil alors que Moscou et Pékin ont déjà opposé deux fois leur veto à des résolutions du Conseil-- «exhorte» le président syrien Bachar al-Assad et l'opposition syrienne à «oeuvrer de bonne foi» avec M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, et à «appliquer intégralement et immédiatement» son plan de sortie de crise. Saluant une «mesure positive», la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévenu Bachar al-Assad que la pression s'accentuerait sur son régime s'il n'appliquait pas les propositions de M. Annan. L'adoption du texte «démontre le fait qu'il existe une unanimité au sein du Conseil de sécurité pour soutenir la mission de Kofi Annan», s'est aussi félicité le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney. Se disant «encouragé par l'appui solidaire» du Conseil, Kofi Annan a pour sa part exhorté Damas à adopter son plan. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est lui aussi dit «encouragé par le message clair et uni» du Conseil. L'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud a salué «un premier pas dans la bonne direction», précisant toutefois que Paris cherchait toujours à obtenir une résolution du Conseil, l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant se félicitant de l'envoi à Damas d'un «message de fermeté et d'unité». Dans le détail, si le plan de Kofi Annan n'est pas mis en œuvre, le Conseil «envisagera toute autre mesure qu'il jugera appropriée». Formule vague et moins menaçante afin de contourner les réserves de la Russie, fidèle alliée de Damas, mais qui ne contient « ni ultimatum, ni menaces » à même de faire fléchir le régime de Damas. Le texte mentionne parmi les propositions de M. Annan «un arrêt effectif de toutes les formes de violence armée par toutes les parties» sous supervision de l'ONU, «l'acheminement de l'aide humanitaire» et la libération des «personnes arbitrairement détenues». A Idleb, la répression ne faiblit pas
Les troupes syriennes menaient jeudi des attaques contre des villes rebelles, notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest), tuant au moins un civil, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans cette province, un adolescent de 17 ans a été tué jeudi dans la ville de Sermin, visée par des tirs à la mitrailleuse lourde et à la roquette de l'armée syrienne, a rapporté l'ONG, ajoutant que des dizaines d'autres civils ont été blessés. A Hama (centre), où de nombreux civils ont également été blessés par les tirs de l'armée, de violents combats opposaient déserteurs et soldats, selon l'OSDH. Dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le Sud, un soldat a été tué et quatre autres blessés lors d'une attaque menée par un groupe de déserteurs, selon l'organisation basée en Grande-Bretagne. A la frontière avec le Liban, il pleut quelques roquettes Sur le terrain, les opérations des troupes de l'armée syrienne et les combats entre soldats et déserteurs ont causé mercredi la mort d'au moins 41 personnes en Syrie, dont 33 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Mercredi soir, l ‘armée syrienne a tiré des roquettes à la frontière avec le Liban voisin où plusieurs projectiles ont atterri, provoquant la panique parmi les habitants. Des tirs provenant de la Syrie ont eu lieu aux environs de 21 heures à proximité du village Mqaybleh, entraînant la fuite de nombreux habitants, a affirmé le responsable sous le couvert de l'anonymat. Au moins deux roquettes RPG sont tombées en territoire libanais, a-t-il précisé, ajoutant toutefois qu'aucune victime n'avait été signalée. ‘Les troupes syriennes ont d'abord tiré des roquettes éclairantes, puis tiré à la mitrailleuse, puis des RPG', a-t-il ajouté. Des média locaux ont également évoqué des tirs parvenus dans la Par ailleurs, les opérations des troupes et les combats entre soldats et déserteurs ont causé mercredi la mort d'au moins 41 personnes en Syrie, dont 33 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).