Damas a dit accepter le plan de sortie de crise de l'émissaire international, Kofi Annan, qui a reçu mardi le soutien de Pékin, après celui de Moscou, deux alliés de poids de la Syrie, où de violents combats faisaient rage entre soldats du régime et déserteurs passés à l'opposition. Dans le même temps, plusieurs centaines d'opposants étaient réunis à Istanbul pour envisager l'après-Bachar el-Assad et tenter de former un front uni pour bâtir une « république démocratique ». Sur le terrain, le président Bachar el-Assad s'est rendu dans le quartier de Baba Amr à Homs (centre), évoquant la reconstruction avec des habitants et justifiant une nouvelle fois l'intervention de l'armée par la menace « terroriste », selon les médias officiels. Les militants, eux, ont fait état de bombardements dans cette ville et de très violents combats à travers le pays, avec six soldats tués, tandis que sept civils ont péri en marge de ces affrontements ou lors d'opérations de l'armée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ce plan en six points de Kofi Annan est censé mettre fin aux violences et ouvrir la voie à une transition politique, sans toutefois insister sur le départ du chef de l'Etat syrien. Selon l'OSDH, la répression a déjà fait près de 10 000 morts, l'ONU, quant à elle, estime le nombre de victimes à plus de 9 000 morts. « Kofi Annan a écrit au président Assad pour exhorter le gouvernement syrien à mettre immédiatement en vigueur ses engagements », a précisé Ahmad Fawzi, le porte-parole de l'émissaire international. L'opposition s'organise Le plan de Kofi Annan, approuvé le 21 mars par le Conseil de sécurité, préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à toutes les zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. Les opposants réunis à Istanbul en amont de la conférence des Amis de la Syrie qui se tiendra le 1er avril se sont accordés sur un certain nombre d'objectifs communs. Un texte en cours de discussion souligne l'importance du respect des droits de l'Homme et des minorités, et le caractère « civil » (laïque) du nouveau régime, pour conjurer le spectre islamiste. Mais la rencontre, censée leur permettre de créer un front uni, a été boycottée par certains courants de l'opposition. La Russie a, de son côté, annoncé qu'elle ne participerait pas à la réunion des Amis de la Syrie, jugeant les efforts de ce groupe « destructifs» vis-à-vis du plan Annan.