La Fédération Royale Marocaine de Cyclisme (FRMC), a pris de nombreuses initiatives qui ont rehaussé l'image du Sport marocain en général et le cyclisme en particulier. Aujourd'hui, « L'Opinion » a souhaité revenir sur un certain nombre de sujets qui ont fait l'actualité pour certains, et qui feront l'actualité, dans les mois qui viennent, pour d'autres. C'est ainsi que le Président Belmahi nous explique les réalités concrètes auxquelles la Fédération doit avoir à faire face, ainsi que des projets dans l'organisation de la FRMC. On y apprend également dans cet entretien, où en sont les résultats des différentes disciplines du cyclisme au Maroc. Maitre Belmahi est optimiste, il nous expose les raisons de l'être. Pour lui pas de doute, le cyclisme au Maroc se porte bien et ce n'est que le début. L'Opinion : Maitre Belmahi, on sait, et c'est une excellente chose, qu'il y a de plus en plus de licenciés à la Fédération, le cyclisme a un véritable regain d'intérêt auprès des jeunes... La dynamique de croissance est bien réelle. Mais ce qui est encore plus intéressant c'est qu'on constate qu'elle concerne toutes les disciplines. Le BMX, c'est 5% de croissance, le VTT c'est entre 10 et 15% selon les années, la route qui est remontée à 30% l'année dernière, et qui, cette année, est en croissance de 10 à 15% encore. Tout cela signifie qu'il y a un élan global qui n'est pas prêt de s'arrêter. Nous gagnons au total entre 12 et 15% de licenciés en plus, depuis 4 ans, et ça c'est une réalité. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'après 15 ans de baisse du nombre d'épreuves au Maroc, on a vu en 2010 et 2011, une augmentation du nombre d'épreuves de 22% depuis 2 ans, et sur route également, il faut le dire. La route est concernée aussi. Après un passage à vide, le cyclisme séduit, à nouveau, de plus en plus. Au Maroc, le cyclisme se porte bien et les JO 2012 de Londres où nous aspirons à une bonne, je l'espère, constituera un nouvel élan. « L'Union Cycliste Internationale (UCI) lutte efficacement contre le dopage et aspire t-elle à instaurer l'égalité ? » L'Opinion : Qu'en est-t-il du dopage, sans faire d'amalgame, est-ce que la Fédération est protégée à ce niveau ? La FRMC s'est engagée depuis longtemps dans la lutte contre le dopage, et là, il ne s'agit pas de dopage mais de problèmes administratifs de localisation. On doit avoir la même rigueur et le même sérieux à ce sujet. Mais c'est vrai que c'est toujours étonnant pour les coureurs marocains qui voient des coureurs étrangers sanctionnés ou relaxés, alors qu'ils sont pris avec des produits.. En plus j'ai toujours insisté sur «le transfert de technologie», puisque les pays européens nous devancent beaucoup ! On peut donc se dire : est-ce qu'il y a une justice à deux niveaux ? Mais on peut aussi se dire que c'est la Fédération qui applique les règles telles qu'elles devraient être appliquées. Dans tous les cas, il faut savoir que si nous ne le faisions pas, l'UCI le ferait à notre place et elle aurait raison sur le fond. Donc, nous n'irons pas sur la voie de ceux qui voudraient moins de contraintes de localisation, dont c'est la seule façon de lutter contre un certain nombre d'éléments qu'on a vu dans le cyclisme. Quand des coureurs partaient, avant le Tour du Maroc, au bout du monde se préparer et arrivaient à gagner, on pouvait s'étonner, s'était pareil du reste avant les Championnats du Monde, c'était donc étonnant comme pratique. L'Opinion : Vous êtes également à l'UCI, membre du Collège Arbitral. Vous savez donc comment fonctionne l'UCI. Vous êtes en train de nous dire donc, que l'UCI veut vraiment la transparence et l'égalité entre toutes les nations. Comment l'UCI entend vulgariser et universaliser la pratique du cyclisme ? Oui, car notre Fédération Internationale, avec Pat Mc Quaid, notre Président, lutte vraiment et efficacement contre le dopage et s'acharne à démocratiser la pratique du cyclisme dans le monde. Il faut savoir que sur des procédures internationales, il ya des règles en faveur des pays en voie de développement comme le notre. La preuve, c'est que notre Fédération est mieux représentée au sein des instances de l'UCI qui nous fait confiance et nous encourage à monter une équipe professionnelle pour que nous puissions participer dans les grands Tours (Tour de France notamment) alors et surtout que nous possédons de grands coureurs (ADIL JELLOUL, CHAOUFI TARIK, MOHSSINE LAHSSINI, AADEL REDA, ESSAID ABELOUACH, HADDI SOUFIANE, ISMAIL LAAYOUNE ...). « La Fédération a un bel avenir » Revenons à la FRMC, on vous avait eu en interview il y a quelques mois, vous vous apprêtez à mettre en place de nouveaux statuts. Où en êtes-vous aujourd'hui ? Ces statuts concernent l'adaptation à la nouvelle loi 30-09 sur l'éducation et le sport et cela aura un écho énorme dans le sport marocain, à tel point que notre Bureau Fédéral a décidé de créer un groupe de travail sur ce sujet, dont j'ai la Présidence, et qui a rendu ses conclusions le 28 mars dernier. Cela détonne quelque peu, mais j'espère que le Mouvement sportif national suivra nos orientations, afin de faire évoluer profondément le sport marocain .N'oublions pas que le Sport au Maroc, est érigé par notre Constitution en un droit fondamental .Ce qui veut dire des droits et des obligations. Alors commençons par donner les droits aux sportifs (droit à la retraite, droit aux soins droits à la protection de l'image ...etc.) L'Opinion : Pourquoi cela détonne-t-il ? Ça détonne, parce que nous proposons de limiter, par exemple, le nombre des mandats de Président de Fédération, alors que nous sommes l'une des 1ères Fédérations à l'appliquer parmi les 28 Fédérations Olympiques. Nous proposons également de passer à un système de gouvernement - parlement, avec un Conseil de Surveillance et un Directoire. . Voilà les sujets dont nous avons permis la discussion au sein du bureau fédéral. L'Opinion : Comment voyez vous donc la Fédération dans les années qui viennent ? Le Cyclisme marocain a un bel avenir s'il continue à bénéficier du Programme de Haut Niveau, mis en place par le CNOM et le MJ avec des régulations. Le Cyclisme national est qualifié pour les JO 2012 de Londres et les championnats du monde 2012, Leader de l'Africa Tour depuis 2010 (par équipe et individuel). Le Cyclisme féminin est en bonne voie, le VTT se renforce, le BMX se développe, et la Route, après s'être restructurée, après avoir fait les efforts qu'il fallait pour séduire des pratiquants de loisir. Aujourd'hui il importe d'allouer des subventions conséquentes aux clubs, alors et surtout que le cyclisme est coûteux, et introduire sa pratique dans les écoles et lycées. J'avais lancé le cap des 20 000 licenciés pratiquants (en France c'est plus de 18 millions), et je suis persuadé que c'est un cap qu'on peut atteindre à l'horizon 2020, mais si on peut l'atteindre avant on ne va pas se gêner. Surtout si l'on sait que c'est le bon moyen de mobilité en termes de protection de la santé, de l'environnement et de l'énergie.