La commission des finances à la Chambre des représentants a adopté, jeudi à Rabat, un projet de décret-loi relatif au prolongement de la suspension du droit de douane à l'importation du blé dur et du blé tendre. Lors de la présentation de ce projet, le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, a indiqué que le projet, adopté le 23 février dernier en Conseil de gouvernement, a pour objectif d'assurer l'approvisionnement normal du marché intérieur en blé tendre et ses dérivés, en prolongeant la suspension du droit de douane jusqu'au mois d ‘avril 2012 pour le blé tendre et à fin mai 2012 pour le blé dur. Cette mesure vise à éviter la hausse des prix des deux types de blé, en raison de la stabilité des cours mondiaux à des niveaux relativement élevés, a-t-il expliqué, ajoutant que le Maroc devrait importer entre10 et 11 millions de quintaux de blé tendre entre mars et fin mai prochains. La production agricole nationale de blé tendre a atteint 21,75 millions de quintaux au 1er février 2012, alors que la récolte totale prévue devrait s'élever à 23 millions de quintaux à fin mai. Le ministre a souligné que malgré la stabilité relative des prix du blé tendre sur le plan international, ces cours ont commencé à progresser à janvier 2011, à cause des craintes liées notamment aux conditions climatiques en Europe et un plafonnement probable des exportations de la Russie et de l'Ukraine. Prenant en considération le niveau actuel des cours ainsi que les frais d'affrètement (entre 300 et 310 dollar/tonne), le prix de revient à l'importation, sans perception des droits d'importation, pourrait dépasser 276 DH/quintal pour le blé tendre, ce qui est loin du prix envisagé par l'administration (260 DH/quintal), a-t-il fait savoir. Les députés ont mis l'accent sur la nécessiter d'élargir cette mesure en y incluant certains produits ayant un impact direct sur le pouvoir d'achat des citoyens et le budget des agriculteurs, victimes du retard des précipitations. Les indicateurs de l'actuelle saison agricole confirme la nécessité de prendre des mesures concrètes dans le cadre du projet de loi de finances pour l'année 2012 de nature à soutenir le pouvoir d'achat des citoyens et des petits agriculteurs, ont-il fait observer.