Après le rejet par la commission de l'Agriculture relevant du Parlement européen de l'accord agricole entre le Maroc et l'UE, ce dernier a tout intérêt à agir en conséquence et se montrer beaucoup plus convaincant d'autant plus que ce ne sont pas les arguments qui manquent. Des arguments appelés à être mieux affinés, mieux présentés et ce, avant le mois d'octobre prochain, date à laquelle sera procédé au Parlement européen à un vote, pour le moins décisif, en séance plénière. Deux bons points déjà. D'un coté la Commission européenne mène campagne en faveur de cet accord. De l'autre, la toute dernière intervention du ministre marocain de l'Agriculture devant la Commission du commerce international du Parlement européen a eu le mérite de corriger quelques « préjugés » et « arrière pensées » présentés en tant que de réelles objections. Le sort de l'accord agricole Maroc-UE, ratifié le 13 décembre 2010 lors de la réunion la réunion mixte Maroc-Union européenne, est désormais conditionné par le vote en séance plénière du Parlement européen. Laquelle séance est programmée en octobre prochain. Cette fois, le vote portera sur le rapport qu'aurait à présenter la Commission du commerce internationale, qui à son tour aurait à prendre en considération les objections émanant de la commission de l'agriculture qui, rappelons le, avait émis un avis défavorable à l'approbation d'un tel accord. En attendant le Maroc est tenu de focaliser toute son énergie, en termes d'offensive, à même de convaincre les eurodéputés qui seraient défavorables ou retissants à la conclusion finale d'un tel accord. Il est tout aussi tenu d'user de tout son savoir faire et faire savoir pour présenter un argumentaire solide qui aurait à mieux présenter l'offre marocaine et prouver que les termes de cet accord procèdent d' un rapport gagnant –gagnant profitant aux deux parties. D'autant plus que de nombreux enjeux sont liés à la signature de ce partenariat agricole dont le devenir de la nouvelle politique agricole marocaine connue sous l'intitulé Pan Maroc Vert. Une stratégie qui table, en plus de la valorisation de l'agriculture solidaire, sur une agriculture moderne, à forte valeur ajoutée et dont une large partie est tournée vers des débouchées extérieurs. C'est sans nu doute, en ce sens, qu'intervenant, tout récemment, devant la Commission du commerce international du Parlement européen, le ministre marocain de l‘Agriculture et de la Pêche maritime, M. Aziz Akhannouch, a mis l'accent sur le renforcement d'un dialogue pour un avenir durable et d'un accompagnement européen de l‘agriculture du Maroc qualifié de partenaire privilégié bénéficiant du Statut avancé avec l'Union européenne. Pour M. Akhannouch,"l'accompagnement du secteur agricole du Maroc, qui est l'autre rive mais aussi à la porte de l'Europe, renforcera la mise à niveau de son agriculture et assurera, par la même, la protection du marché et du consommateur européens". Donnant un aperçu sur la politique agricole nationale, le ministre marocain n'a pas manqué de rappeler les tenants et aboutissants du "Plan Maroc Vert", de préciser, qu'en somme, les exportations marocaines vers le marché européen ne dépassent pas 2,5 % des fruits et légumes et de mettre l'accent sur le fait que le plan de développement agricole du Maroc s'inscrit dans le droit fil de la sécurité alimentaire qui est, à son tour, étroitement liée avec les échanges internationaux et qui exige d'assurer la suffisance alimentaire. Pour M. Akhannouch, le Marché marocain est devenu un marché très intéressant notamment à travers l'organisation des réseaux de distribution et la mise en place d'un système de contrôle. En témoigne l'adoption par le Maroc d'une loi sur la sécurité alimentaire en phase avec les standards européens, mettant ainsi à niveau "ses textes de loi et son mode de travail". Le Maroc, a expliqué le ministre, a ainsi mis en place l'Office national de sécurité des aliments (ONSA), qui contrôle l'ensemble de la production et de la commercialisation et l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), qui s'occupe de la traçabilité et du contrôle des exportations marocaines.