La fontaine sur l'allée centrale de l'avenue Mohammed V en face de l'ex-Trésorerie Générale, « Trizor » comme disent des anciens combattants, est tellement abandonnée que des herbes sèches ont envahi le bassin. « El Khaz » qui n'est pas loin d' « El Khanz » sur une avenue livrée aux ambulants qui n'ont plus qu'à afficher sur leur tee-shirt l'effigie de Bouâzizi qui est mort pour une noble cause qui n'a rien à voir avec leur occupation des lieux façon Mao Spontex. A croire qu'il n'y a personne à la municipalité – la wilaya a d'autres chats à fouetter – qui se promène à pied en ville pour voir ce qui va et ce qui ne va pas, ce qui est allumé et ce qui est éteint. L'obscurité est tellement présente le soir que des riverains se sont habitués aux ténèbres. Si ça arrange les amoureux, ça donne des fourmis aux jambes aux familles et aux enfants qu'on envoie pour la moindre commission. Pour les rues obscures, les vieux r'batis, toutes religions confondues, se rappellent qu'autrefois il y avait un employé municipal, un wasti qui parcourait la nuit la médina pour repérer les réverbères et les ampoules en panne sèche. Le lendemain, ce qui devait être fait était fait en un quart de tour. L'ampoule grillée était remplacée sur le champ. stop. Sentant le vent tourner, des ronds de cuir durs à cuire se préparent à céder leur bureau où ils avaient le rôle de De Niro dans « Une pure affaire ». Les élections qui pointent à l'horizon ne sont pas toujours bénédiction chez les nouveaux arrivés, prêts à faire toutes les concessions pour être frais dispos dans la course aux suffrages que certains croient qu'ils vont les remporter à la nage. Ceux qui n'ont rien à se reprocher, qui ont travaillé la conscience tranquille et qui ont répondu au téléphone en citoyen sincère et responsable, n'ont rien à craindre. Ils pourront se représenter avec l'assurance qu'ils seront entendus. Il n'y a pas de miracle, les gens sont majeurs même quand ils sont encore mineurs, libres et vaccinés. stop. Après le lycée Louis Legrand - où ont étudié Pompidou et Senghor – qui s'offre une pub à l'arrière du bus en manque de ressources – c'est un bon emplacement – on aura peut-être une copie du lycée Condorcet ou du lycée Henrie IV… Alors que, de nos jours encore, le lycée Moulay Youssef ou le lycée Lalla Aïcha sont des viviers où des valeurs sûres poursuivent leur scolarité dans la sérénité. Ce n'est pas qu'on est contre la version locale de Louis Legrand, mais on craint la contagion dans le privé prêt à nous refiler la franchise pour séduire des snobs en mob… Bonne continuation quand même. stop. News of the World. Le bateau affrété par les Français activistes qui tentaient d'apporter de l'aide pour Gaza a été baptisé « Louise Michel », une militante universellement connue dont nous avons parlé par hasard lundi dernier. stop. Qui n'a pas encore écrit un bouquin ou menacé de le faire à partir de Dubaï, Paris, Dunkerque ou Lisbonne ? C'est la nouvelle tendance qui consiste à faire du chantage à ses anciens collègues, partenaires et actionnaires. Des pavés dans la mare aux canards jetés en pâture à l'heure où n'importe qui nous gratifie de sa petite rédaction du cours élémentaire où il n' y a ni propos consistants, ni chute, que du bla bla qui fait honte à la littérature et au journalisme tout court. Des gratte-papier dans le sens du poil à gratter. Comme si écrire un livre était une occupation de tout repos. Même avec l'internet qui ressuscite la mémoire et conserve l'Histoire intacte, écrire dans les règles de l'art n'est pas donné à tout le monde. Même si des scribouillards continuent à se forcer d'écrire et de décrire sans s'apercevoir qu'ils ennuient, agaçent et tuent un système d'expression noble et millénaire qui n'a pas besoin d'opportunistes qui feraient mieux de faire la « halka » que de prendre un stylo bic pour faire la nique à ceux qui se marrent en les lisant. Alors, un livre de plus ou de moins dans un monde qui lit de moins en moins, il n'y a rien à cirer. stop. Location de voitures. Tout le monde s'y met après avoir trouvé la garantie des 50 briques de dépôt. Certains disposent d'une Dacia, d'une Pinto et d'un Pic-Up de marque japonaise fabriquées dans le pays de la mayonnaise. Ces nouveaux loueurs font même crédit sans compter la moindre pénalité, signe de générosité qui va droit au cœur. 200 à 300 dh par jour, ça fait évidemment tiquer les vrais professionnels qui trouvent que leur métier est en perte de vitesse pour les amateurs de vitesse comme pour ceux qui roulent sans effrayer les foules. Mais l'inconvénient avec ces loueurs qui ont préféré ce métier à celui d'éboueur, c'est qu'ils louent une bagnole à des jeunes qui ne font pas forcément les marioles au rond-point conçu par Ragraga qui ne répond plus au téléphone, sans problème. Mais dès que le client tarde à payer, on lui kidnappe le soir la voiture. Le loueur, ayant une double clef, ne se gêne pas pour faire le tribunal de sa main – traduisez. stop. Les nôtres ont du génie à revendre. Ainsi, un particulier a ouvert un restaurant asiatique non loin du Parlement sans employer un seul Chinois ou un Viet pour faire couleur locale. Certes, il y a des cuisiniers de métier originaires d'Inzegane doués pour préparer une soupe de « Pékane » ou des nèmes plus croustillantes que dans un restaurant chinois à Harlem, mais quand même… des traces asiatiques sont souhaitables dans un restaurant inspiré de Hong Kong, du Mekong. Enfin, le nouveau restaurant a joué le décor style mandarin, pagode à fond comme si notre investisseur connaît Saïgon comme sa poche. A essayer. stop. Suite à notre télégramme faisant état de l'atteinte d'un pensionnaire (champion de Surf) de la prison d'Aït Melloul par la rougeole, la délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion nous a adressé un démenti où elle précise qu'à ce jour, «aucun prisonnier n'est atteint de cette affection virale au sein de cet établissement pénitentiaire, et les deux détenus qui s'adonnent au Surf se portent bien, et leur état de santé est au beau fixe». NDLR : Le jeune que nous avons évoqué s'appelle Hamza Kouria. Un champion de Surf qui a frôlé la mort après une dure épreuve. En tous les cas, c'est la première fois que la délégation à l'administration pénitentiaire nous répond après des dizaines d'échos de la vie carcérale. Nous lecteurs sont témoins. stop. Où sont les associations citoyennes qui pourraient faire changer les choses avec des actions «Fdol» qui apporteraient de la verdure là où ça manque terriblement ? La place de la Mamounia à la sortie du ministère de la Justice est un vrai supplice pour les défenseurs de la nature. Il n'y a pas l'ombre d'un pot de fleurs. Que du béton pour le malheur des passants qui se demandent : pourquoi on ne fait rien pour rendre cette place, qui fâche, plus accueillante et plus agréable ? Nous reviendrons sur cette place de la honte qui ne semble dépendre de personne à Rabat, jusqu'à ce que nos échos ne tombent plus dans l'oreille des sourds indignes de représenter la capitale. Enfin, ceux qui peuvent faire avancer ce dossier et qui ne font rien. stop. Nos lecteurs ont bonne mémoire parce que le style du «Télégramme», court, incisif et fluide, fait tout retenir. Concernant la nouvelle nomination de Khalil Hachimi Idrissi à la MAP, nous ne dirons rien tant que la nouvelle donne n'aura pas montré les couleurs. Du temps de Ali Bouzerda, le fils prodige de Sidi Bennour, on a frôlé l'indécence avec un pigiste de Reuters qui a travaillé avec nos amis Williams et Steve Hugues, tous deux aujourd'hui dans le royaume de Dieu. Bouzerda, se croyant en haut de l'affiche, a estimé qu'il ne fallait pas répondre au téléphone comme si on l'avait nommé à un poste au-dessus du journalisme. Khalil Hachimi Idrissi doit se rappeler constamment de la noble responsabilité de Mehdi Benouna, dont on a trahi à la MAP, qui dérape avec ses messages bidon sur le portable, l'esprit libre et rénovateur. stop. Des potins et des copains. Un nouveau président à la fédération marocaine des éditeurs de journaux. Alyam alyam… stop. Oussama star academy du Twenty se fait inviter partout dans les salons, pas encore dans les bas-fonds… On le voit dans les restaurants chic, invité par des grosses pointures qui ne lui donnent pas la réplique… stop. Le journal du patronat a étonné ses lecteurs qui le croyaient contre ces méchantes grèves qui gâchent ses rêves. Parlant de la Conservation Foncière, il écrit «les grèves ont payé…» Ah bon ! Y a bon banania… stop.